jeudi 9 juin 2011

Le peuple souverain et la constituante.


Le peuple souverain et la constituante.
Qui va constituer la constituante et en instaurer son domaine de compétence et sanctionner ses éventuels écarts, partant du fait, de la prééminence des principes de dignité, liberté, citoyenneté, déconcentration des pouvoirs et que l'élection ne peut constituer un chèque en blanc pour son action.

Aucune institution ne peut s'auto constituer et s'auto sanctionner, que les experts juristes en tracent les limites juridictionnelles et reviennent au peuple pour en déterminer les limites républicaines, citoyennes.


Au delà de la Constituante, la transition prévaut, les variantes constitutionnelles avec leurs implications sur l'organisation politique du pays et ses orientations économiques et sociales ne peuvent émaner que d'un consensus national, sur la base de la plus large consultation et participation citoyenne.


Si les contours de l'engagement républicain ont été plébiscités par toutes les forces qui y ont adhéré et consignés dans le pacte national de Novembre 1988, les institutions de souveraineté nationale tel que les forces armées, le pouvoir judiciaire, les lois ne peuvent souffrir aucune mainmise partisane, elles sont au service de la République souveraine nationalement et internationalement. 


De même que nos orientations économiques et nos engagements de par nos partenariats prioritaires ne peuvent souffrir aucune déviation, aucun aventurisme préjudiciable à la marche du pays dans le cadre de son adhésion à l'OMC et à son partenariat euro-méditerranéen.


L'ouverture et la modération, notre adhésion aux principes universels de liberté, dignité, solidarité, ne sont d'en aucune manière de remise en question.


Notre diplomatie prenant pour base de son action notre universalisme et notre identité nationale engagée pour les valeurs communes de l'indépendance, le respect mutuel et la coopération tout azimut ne peut souffrir un engagement s'inscrivant dans  l'aventurisme dogmatique suranné et un militantisme donquichottiste pour les causes prétendument justiciables.


Le dialogue et la concertation , l'ouverture et la modération resteront les symboles de notre approche que ce soit dans la consécration de nos choix internes nationaux ou dans notre implication pour les justes causes identitaires universelles et humanistes.

Désintégration Nationale.


Désintégration Nationale.
D'une nation unie à vouloir le départ du Chef de l'Etat, d'une nation aspirant au changement de l'Etat hors la loi, la Tunisie s'est transformée en négation démocratique, et repli sur soi.

L'arbitraire des décisions de transition et le dérapage revendicatif, la mise hors circuit de la plupart des institutions républicaines, et l'institution d'un gouvernement par délégation, nous a fait perdre toutes les références institutionnelles, allant jusqu'à la proclamation de la mort de la constitution qui nous a fourni notre légitimation, transitoire.

A la référence nationale a succédé la référence sectaire, à l'unité nationale a prévalu la restauration du tribalisme et du corporatisme, à l'intérêt général a primé le particularisme, à l'ordre l'on a préféré le désordre, à l'Etat on a choisi le chaos.

Après plus d'un demi siècle d'indépendance nationale, on se retrouve à rechercher un pouvoir institutionnel, devant un paysage économique en déperdition, une mosaïque de partis politiques sans aucune emprise sur le réel local, régional et national sans programme politique pour gérer le présent encore moins pour planifier le devenir national.

Une querelle de programmation de l'élection de la nouvelle assemblée constituante, a mobilisé l'intérêt des partis politiques empressés et moins empressés de s'approprier un semblant de légitimité populaire.

Le ratage de la transition a instauré l'Etat de la négation, qui devrait survivre aux choix de démocratisation partisan, une rupture est malheureusement consommée entre le pays des revendications et le pays de la légitimation.

Seule une dynamique de dialogue et de concertation dans tous les domaines partant du niveau local au régional au national permettrait une reprise de contact entre le pays réel et les artisans de la transition.

Sans une remise à contribution citoyenne, aucun projet de transition n'est promis à éviter la désintégration nationale consommée largement par une large frange de la population.

La société civile ainsi que les partis représentatifs nationaux ont un rôle primordial à y jouer en vue d'éviter un naufrage national menaçant.