mardi 30 avril 2013

La symbolique républicaine



La symbolique républicaine
La représentation du peuple, une fiction juridique, personne ne peut s’approprier la symbolique de la représentation du peuple, que l’on choisisse le régime parlementaire, le régime présidentiel, le régime constitutionnaliste, le régime monarchique, ou toute autre forme de représentativité conventionnelle, le peuple ne peut, se soustraire à sa responsabilité, l’outil du référendum, restant un mode tronqué d’expression populaire. Le peuple ne peut que léguer, partiellement des pouvoirs limités dans le temps et les attributions, dans l’espace géographique de souveraineté, dont-il reste, dans toutes les contingences d’histoire, le seul dépositaire de la souveraineté nationale.
L’élection d’instances « représentatives », et de contrôle des pouvoirs, ne peut lui soustraire son ascendant de légitimité, il reste l’omnipotent, l’omniprésent, le seul maitre à bord, qui peut démettre, juger, approuver, condamner.  Ni la constitution, ni les lois ne peuvent en limiter le pouvoir.  Ni les pouvoirs temporels, ni les ordres moraux et religieux ne peuvent transcender son pouvoir,  sa volonté, le juger. Son silence parle haut et fort, la presse, la société civile, l’opinion, constituent l’une des formes de sa manifestation, qui prend  quelques fois l’allure d’un cours paisible ou d’un  déchaînement   torrentiel que nul ne peut  prévoir et dont tout un chacun craint, l’explosion.
Même sous le régime monarchique, en France de 1789, rien n’a pu contrer sa volonté, le soulèvement populaire a été accompagné par ses représentants à l’Assemblée Nationale qui n’ont pu que mettre en œuvre et concrétiser sa détermination de reprendre l’initiative,  de venir à bout du  régime monarchique et d’imposer le cours, qu’il a bien voulu donner au sens  de l’histoire de la révolution française. L’histoire, qui trace le cours des faits et actes,  ne peut soumettre à son appréciation et encore moins à son  jugement moral,  de conscience ou de convenance, d’en redire quant au sens de  l’accomplissement de la  souveraineté du peuple dans l’édification et la maitrise de son destin.
Les constitutionnalistes ne peuvent que puiser dans l’évolution de l’histoire du droit,  les constantes et les règles qui régissent l’exercice du pouvoir,  les normes d’intervention et d’interaction des pouvoirs dont notamment la notion de représentation,  de mise en œuvre de la  souveraineté entre le national et le populaire, d’en comparer l’application et d’en tirer les implications entre les différents systèmes et régimes de par le monde. L’ordre juridique ne peut être que le fait d’institutions cadrant l’action populaire politique, économique et sociale, dans tous les domaines et disciplines répondant à l’autorité matérialisant la souveraineté de la volonté populaire.
Les faits de dictature, de violence, de  colonisation,  de l’imposition  du protectorat, d’intronisation et de détrônement  de souverains, par la force et la volonté de l’occupant,  de coups d’Etat, d’occupations, de guerres, qui mettent à rude épreuve la volonté et la souveraineté populaire, ne peuvent constituer des constantes assurant la pérennité du pouvoir, ils ne forment généralement que des accidents dans le cours de l’histoire, qui ne peut être que conforme à la souveraineté populaire et à  la volonté ainsi exprimée dite d’une nation.
Les tractations partisanes sur le choix de gouvernement, de mode d’élection, de normes de gestion de la vie publique, dans l’intérêt de tendances d’idées, de dogmes, d’orientations d’emprunt, ne peuvent constituer la base constitutionnelle valable pour la conduite d’une nation qui se veut démocratique, et conforme à la volonté populaire d’implication révolutionnaire. L’inscription de la dignité en tant qu’élément de la devise nationale, ajouté à « liberté, ordre, justice » ne peut assurer la réalité du pouvoir et les droits citoyens.
Le changement de mentalité de gouvernement et de pouvoir, en mettant le peuple au centre du pouvoir décisionnel, est le seul à même de conforter son rôle, le servir et non s’en servir de normes théoriques de gestion démocratique. Nul ne peut s’arroger le droit de se placer en juge de la conscience individuelle du citoyen, la liberté est le fondement de tout système de gouvernement démocratique, plaçant l’homme au centre de son système, et non en l’instrumentalisant.
Au-delà des ordres nationaux de pouvoir, l’Homme reste le déterminant de toute légitimité, et les droits de l’Homme ne peuvent souffrir d’exactions au nom de normes nationales idéologiques, de convictions ou de croyances. Déclarer la suprématie de la constitution au droit international en matière de droits universellement reconnus, se place en marge du cours de l’histoire qui a vu l’humanité poser les règles de droits s’appliquant tant aux nations qu’aux hommes, partant de la déclaration universelle des droits de l’homme, pour aboutir à la légitimité de l’intervention, pour protéger les droits civils et citoyens.
Les questions de politique internationale et les jugements d’ordres nationaux d’autres pays et Etats, de contingences d’histoire de statut de certains pays, ne peuvent constituer par populisme de calculs électoraux des constantes d’orientation de politique internationale, que l’on s’aventure à vouloir imposer en tant que parties de constitutions.  L’ordre juridique international répond de l’évolution des relations entre Etats et Nations et non de faits aléatoires provisoires.
Faire allusion à la cause palestinienne dans la constitution n’a jamais servi cette cause et contribué à sa solution, jeter l’anathème sur les charges nationales de ralliement, en faisant emprunt de slogans racistes, que le système des nations unies a abandonné depuis longtemps,  querelle sur "le sionisme", qui l’a opposé au peuple israélien, ne peut constituer qu’un anachronisme de l’histoire que ne peuvent  remettre à l’ordre du jour que les gens de la préhistoire.
L'Assemblée générale de l'ONU après avoir condamné le sionisme en tant qu'idéologie raciste et impérialiste (résolution 337934 du 10 Novembre 1975), a annulé ladite résolution en adoptant une nouvelle résolution N° 46/86 du 16 décembre 1991, désapprouvant la résolution de 1975  la taxant d'anti-sémitisme. 

dimanche 21 avril 2013

Les enjeux de la participation : pour une nouvelle approche de la transition.


   
I  Le conformisme :
L'adaptation de l'homme à son environnement conditionne, dans une large mesure, son intégration, son adhésion et  son acceptabilité en tant qu'élément d'un ensemble cohérent, en interaction. L'image de l'unité, dans la diversité enrichissante, et son implication devant refléter le mode social d'acception dominante que ce soit sur le plan comportemental, d'apparence ou de convenance. Plusieurs cadres déterminants en tracent les limites partant de l'ordre social prévalant.
1-L'ordre social :
L'organisation de la société partant de la famille, la position de l'individu, son rôle, son statut, ses affinités définissent les rapports dans le groupe social.
La hiérarchisation : tout groupe social répond à un ordre de compétence de responsabilisation quant à son fonctionnement. La répartition des tâches répond aux caractéristiques, aux qualifications et aux qualités des membres du groupe.
La catégorisation fonctionnelle délimite le rôle de l'individu dans le groupe social. Alors que l'identification marque la forme d'appartenance au niveau familial et de partage de caractéristiques génétiques, d'alliances, de dépendance ou d'engagement.
Les statuts constituent les règles d'organisation et de fonctionnement, d'appartenance et de sanction des groupes d'intérêt politique, économique, social et  commercial. L'adhésion au groupe en détermine les obligations et les droits individuels et collectifs convenus ou contractuels de fonctionnement du groupe. Des contraintes de compétence, de complémentarité s'imposent, par nécessité, au groupe répondant à ses besoins spécifiques  soit d'une façon intrinsèque ou d'opportunités d'échanges liées aux compétences, aux aptitudes et aux dotations en facteurs de production disponibles.
La centralité de l'autorité forme le ciment et la règle d'implication de l'ordre au sein du groupe social. Autant la notion d'autorité est centrale pour la survie du groupe, l'adhésion et la contrainte en constituent le moteur et le ciment, sans lesquels le groupe se désintégré.
2- Les échelles de valeur :
Le conformisme s'attache à des échelles de valeurs du groupe participant à une harmonie des rapports à l'intérieur du groupe social. Celles-ci diffèrent en rapport à la dimension du groupe : familial, régional, national, sociétaire et des différentes fonctions du groupe.
La cohérence entre les membres du groupe est une condition de sa survie, de sa perpétuation. La solidarité entre les membres du groupe dépend des interactions de climat des rapports allant de l'entente, la concurrence, jusqu'aux conflits.
Les compétences et l'expertise constituent une base de valeur dans les domaines des sciences appliquées. Les différents savoirs ne présentent pas moins d'autres échelles de valeurs spécialisées.
Alors que les prouesses physiques et mentales s'appliquent à l'engagement dans un groupe d'implication personnelle ou collective tel que le domaine sportif et des différentes qualités qui s'y attachent de force ou intellectuelle se basant sur la réflexion, la  mémoire, la déduction et l'imagination.
La bravoure, le don de soi, la générosité, l'équité, l'honnêteté, la probité, la beauté, la force constituent des repères de valeurs nécessaires selon le domaine correspondant.
La créativité est de tout apport dans les domaines artistiques et de maîtrise technique et scientifique formant la valeur d'appréciation de l'implication de l'individu dans le groupe.
3- Les sanctions et récompenses : 
L'intégration et l'identification de l'individu au groupe s'opèrent   par  l'adhésion à l'ordre social et ses échelles de valeurs.
L'inadaptation occasionne des tensions préjudiciables à l'élément et au groupe ne permettant ni l'émancipation individuelle ni la réalisation des objectifs du groupe et sa cohésion.
Les tensions d'adaptation peuvent aboutir à la maîtrise des différences  par le groupe, dans la marge de tolérance à son maintien.
Elle peut conduire également, en cas de tensions préjudiciables au bon fonctionnement du groupe soit à la sanction de l'écart ou au bannissement de l'élément inadapté, si les mesures de motivation restent inopérantes, la dissolution du groupe sanctionne une rupture de cohésion de solidarité (voir la dissolution de l'URSS, consécutive à des éléments internes et la conjugaison de pressions de contingence historique). L'un des éléments de motivation se trouve les récompenses.
L'émancipation de l'individu et du groupe sanctionne son adaptation. La réalisation des aspirations individuelles et de groupe conforte son statut et forme un ciment pour sa survie et son développement.
4- La valorisation : appréciation, dépréciation :
La cohésion du groupe participe à la réalisation de l'appréciation de l'action de ses membres et de l'activité qui en émane. Par contre, toute contre performance résultant de l'inadaptation et des tensions au sein du groupe ne peut qu'entrainer une dépréciation des éléments du groupe préjudiciable à ses éléments comme au groupe, pris dans son ensemble. La dépréciation peut intéresser soit l'ordre social établi, soit les différentes échelles de valeurs.
Les contre performances peuvent impliquer l'ordre, auquel cas, une réadaptation est nécessaire pour permettre au groupe d'améliorer sa perception et son fonctionnement.
La confrontation de différents ordres sociaux occasionne une réévaluation systémique et catégorielle d'adaptation aux meilleures perceptions et rendements.
Les échelles de valeurs accompagnent souvent les ordres sociaux différents les engageant dans une réadaptation continue conforme aux règles d'évolution des groupes, tendant à pérenniser les plus dominants d'influence et d'acceptation.
5- La déformation ou l'anticonformisme :
La déformation constitue un conformisme d'opposition que ce soit à l'ordre social ou aux échelles de valeurs. L'anticonformisme est un système de transformation de remise en question, de doute, de destruction de l'ordre ante qui peut être créatif et engendrer  le développement, et le changement, ne s'accommodant guère du conformisme et aux cadres prévalant. Les mutations sociales, politiques, scientifiques et comportementales accompagnent  des mouvements violents qui s'impliquent dans cette mouvance. La régression peut sanctionner ce processus en cas de dominance de l'esprit de négation et l'absence de création. La remise en question n'aurait, dans ce cas, aucun effet de traction de progrès, mais plutôt de rétractation, régressif.

II L'intégration : l'adhésion, l'ouverture.
1- l'appropriation des valeurs:
Si les membres d'un groupe portent une identité, ses dimensions sont plus complexes : d'appartenance régionale, nationale, d'idées, de convictions et de projection de valeur.
Les dimensions maghrébine, africaine, arabe, musulmane, méditerranéenne de la Tunisie, prise pour exemple, et ses racines  de civilisation multiples à l'image des différents strates de son histoire, sa civilisation multimillénaire, vandale, numide, arabe, carthaginoise, romaine, espagnole, ottomane, française.
Les vagues d'immigration de son histoire contemporaine de russes, de grecques, d'algériens, de Libye, de marocains, de négro-africains, les rémanences des vagues de conquérants qui ont franchi ses terres, ne serait-ce que pendant la seconde guerre mondiale, ont impliqué des allemands, des italiens, des anglais, des américains, des maltais et autres qui forment la vague de fond de notre identité que l'on ne peut occulter, réduire.
L'adhésion et l'appropriation de la Tunisie de son histoire multimillénaire ne peut que renforcer sa marque d'ouverture, de tolérance, de diversité et son approche humaniste.
2- La conscience d'appartenance : 

2.1-L'autorité : ne peut s'exercer que dans un cadre organisationnel constitutionnel et légal, légitime de formation, limité d'attributions et par le contrôle.
Tout en délimitant les règles du fonctionnement, et en monopolisant l'usage de la contrainte, l'autorité implique le consensus populaire.
Tout groupe social porte une multitude de centres d'intérêts dont la protection, le partage, le développement et la défense ne peut être assurée que dans le cadre d'une autorité  dominante de contrainte ou représentative d'adhésion, de contribution, d'organisation, et d'arbitrage.
L'autorité, d'un régime démocratique, ne peut s'exercer que dans le cadre d'institutions de contrôle, d'évaluation et de sanction de son action. 
La séparation entre les fonctions d'ordonnateur et de comptable forme la base de l'ordre de gestion des ressources et des finances publiques qui peut garantir la probité et la bonne gestion de l'autorité.
Plusieurs formes d'autorités prévalent allant des bases démocratiques aux organisations despotiques. Le degré d'implication de la souveraineté du peuple conditionne l'exercice de l'autorité entre ces deux extrêmes.

2.2-La volonté :
L'adhésion au projet du groupe dans toutes ses dimensions, l'implication dans son fonctionnement, la contribution à sa réalisation et la défense de son cadre forme le ciment de l'engagement populaire à la cohésion et la solidarité au sein du groupe.

2.3-Le cadre d'exercice des libertés:
La morale et les valeurs universelles se placent au cœur  de l'action du groupe dans le respect du cadre légal prévalant, de ses traditions, et des libertés de croyances, de religions, d'expression et d'association de ses membres.

2.4-L'influence :
Fait appel aux sens,  l'intelligence,  la conscience, et s'applique par la persuasion, l'imitation ainsi que la contrainte. Véhiculée par plusieurs supports: la parole, l'écrit, l'image, l'exemple, les valeurs, la suggestion, l'insinuation, celle-ci opère dans un milieu de pression relationnel familial, parental, de groupe, ou d'un ensemble constitué de limite d'espace et d'obligation conventionnelle.
Les idées, principal moyen d'influence, ont souvent pavé la voie pour la diffusion des dogmes politiques et sociaux : le nazisme, le socialisme, le communisme, le capitalisme, l'esclavagisme, le racisme sont des formes de son expression; la hiérarchisation des valeurs se concluant par leur relativisation, la dominance des unes, leur coexistence ou leur élimination.
Des techniques de communication et les moyens de diffusion participent de plus en plus à la vulgarisation, le rayonnement et la dissémination des idées et des modes de vie.
Presse, télévision, radio, internet tout contribue à la libre circulation de nouvelles normes, de nouvelles formes comportementales, d'organisation politique, économique, sociale, éducationnelle, culturelle...
Les limites d'influence sont de plus en plus repoussées  par l'évolution des sciences de l'information et de la communication instrumentalisée pour servir l'individu  et le groupe social, tout en le manipulant. 

III L'insoumission

Plusieurs formes de résistance entravent la participation au groupe d'intérêt considéré, dont la plus fréquente se trouve la défiance, l’opposition et  la rébellion ; la contradiction, l'inadaptation et l'incompréhension atypiques ne constituent pas moins des entraves à la participation et à l'adhésion à l'action du groupe et au partage de ses valeurs.
La symbolique d’insoumission : la révolte populaire.
L’émergence du printemps arabe constitua un temps fort de l’expression d’insoumission, au départ ce  fut la manifestation d’un laissé pour compte de la société, contre la marginalisation et la mise à l’écart d’une large frange de la population qui a poussé un marchand ambulant à s’immoler, et de donner par ce geste ainsi le feu de départ de la révolution du printemps arabe.
Les manifestations d’insoumission ont touché les domaines de la symbolique allant des signes de souveraineté nationale, le drapeau, pour atteindre les manifestations de jeunes filles, qui bravant la loi et la morale, exhibent leur corps dénudé en signe de protestation.
Les corps organisés de l’Etat symboles de l’autorité à savoir les forces de l’ordre et les corps constitués ont été la première cible des manifestations. Ainsi, les postes de police, de la garde nationale, et les centres du pouvoir local et régional se trouvent-ils en première ligne la cible de la vindicte populaire.
Les autorités qui symbolisent le pouvoir ont été pris également pour cible d’une protestation de jet de pierre, lors d’une manifestation commémorative du déclenchement de la révolution à Sidi Bouzid, le président provisoire de la république, le président de l’assemblée nationale constituante ainsi que les autorités centrales et locales ont été pris à parti lors de cette manifestation.
La cléricalisation du débat d’opinion par la confusion entre le politique et le religieux porte le débat public du registre civil à celui des convictions et des croyances, et la sanction de l’insoumission de la répression légale et réglementaire aux procès d’autodafé religieux d’hérésie et d’apostasie. 

IV Le dialogue et la concertation

La réceptivité : est l'élément central du dialogue et de la concertation, l'esprit d'exclusion, de clan, de parti, de dogme, de race, de classe, de tribu, de région, de nation forme un cloisonnement de positionnement, qui n'implique l'autre que dans une relation de concurrence, d'influence et de dominance.
La spécialisation et l'expertise délimitent la communicabilité au sein des groupes de compétences, un jargon spécifique détermine le domaine intéressé.
L'expression de communication peut avoir plusieurs supports, visuels, sensoriels, matériels et immatériels et se développe compte tenu de moyens techniques spécifiques aux espaces et aux distances.
La fiabilité de l'interlocuteur: est l'un des éléments conditionnant la réceptivité et la communicabilité, la suspicion et la méfiance entravant souvent le dialogue et la concertation notamment entre des unités et des groupes en concurrence ou en opposition.
La compétence de spécialisation détermine l'efficience, l'ascendant et le degré d'influence de l'orateur. L'interaction, la cohérence, la compétence,  et la spécialisation déterminent les limites des possibilités d'échange d'information et de conseil.

V La confrontation

La participation implique à la base la communication, la confrontation des idées, celle-ci ne peut exclure l’opposition des intérêts, et la concurrence, à savoir d’affronter son action à celle de  l’autre. Les moyens de confrontation peuvent être licites, répondant aux règles de conduite sociale, ou illicites, contrevenant aux normes de communication, biaisées. La loi, les usages et les coutumes fixent les normes de concurrence, et les sanctionnent en cas de dépassement ou d’écart, engendrant des conflits répréhensibles.
L'opposition,  le sectarisme, l’irrédentisme, le cloisonnement,  la mobilisation,  le dogmatisme, l'idéologie, et les convictions ont souvent constitué des facteurs entravant le dialogue et favorisant plus la concurrence et les belligérances,  l’exclusion de l’autre plutôt que la concertation et les échanges (les guerres et les rebellions en sont l'une des illustrations, et l'expression des antagonismes irréductibles d'intérêt et de portée agressive).
La confrontation peut prendre plusieurs formes : allant de la simple argumentation dialectale, à l'affrontement, avec des moyens plus ou moins légitimes partant de la critique, l’insinuation, par les différents moyens et supports de communication et d'action, qui poussée  à l’extrême peut atteindre des actions illégitimes, condamnables, tombant sous la coupe des sanctions réglementaires et légales  dont notamment : le dénigrement, l’insulte, la dilapidation, l’injure, le parjure, alors que les conflits opposent plus qu’ils ne confrontent les parties intéressées.

La confrontation : constitue un  instrument de prédilection de l’exercice de la pratique démocratique, de la formation de l’opinion et l’un des outils de rétablissement de la vérité, d’un fait juridique, scientifique, politique, social, d’histoire et de projection de projets valorisant le libre choix citoyen.
Les courants de pensées politiques, économiques et sociaux s’appuient sur l’apport d’organisation, comme de meneurs d’opinions individuels ou de groupes partageant les mêmes idées.
Les frontières sont constamment repoussées, les notions d’Etat, de Nation, de pays, d’Unions, évoluent. L’opinion ainsi que la majorité dominante se déplacent d’une orientation à l’autre. L’alternance caractérise les régimes démocratiques, l’ordre prévaut au changement de direction, aux modes de pouvoirs. La confrontation de projets de société, de programmes économiques et de couverture sociale forment des instruments déterminants dans les choix d’adhésion à une orientation.
Les domaines de confrontation couvrent tous les domaines d’implication communautaire sociale, ils s’inscrivent dans un cheminement de construction de l’opinion s’appuyant sur plusieurs supports : le discours, les débats, les publications, les média, ….
La confrontation électorale
Dans les formes de gouvernement démocratiques, l’organisation de la vie politique repose sur la compétition principalement entre des partis politiques prenant pour base de ralliement : une orientation idéologique, des choix de société. Les mouvements populaires de résistance à l’occupant, pour la conquête du pouvoir, pour la réalisation d’idéaux partagés forment une plateforme pour le lancement de partis politiques.
L’adhésion à un projet de programme de gouvernement peut constituer un facteur de mobilisation pour la formation d’un groupe, d’une organisation de la société civile, pour une action politique d’une entité de partage de valeurs communes.
Dynamique de formation de l’opinion :
Les campagnes électorales visent à convaincre l’opinion pour appuyer un parti, une candidature à une instance élective locale, communale, nationale, régionale, syndicale, professionnelle, de représentation et de direction d’une organisation au niveau international.
Une véritable compétition caractérise le processus de détermination du choix et de la formation de l’opinion dominante majoritaire en faveur d’une certaine orientation, d’une candidature.
Alors que la réglementation en fixe les cadres d’organisation de la confrontation plusieurs techniques de communication favorisent la formation des choix de l’opinion.
L’ascendant d’autorité moral, matériel, psychologique, physique, de hiérarchie,  constituent des facteurs  favorisant les orientations d’opinion légitimes, d’autres moyens peuvent biaiser le résultat de la confrontation et constituer des manœuvres frauduleuses illégales, répréhensibles tel que la subordination de témoins, les faux témoignages.
1.L’opposition constitue l’un des moyens de défense légitime qui intéresse  l’action juridique, politique, ou sociale.  Tout  pouvoir ne peut être contenu, limité,  que par un contre pouvoir, une opposition. Si la vie politique est organisée en pouvoirs complémentaires, dont la séparation, assure l’équilibre politique et social national. Les partis politiques, basés sur la libre adhésion de leurs membres, à des principes, une ligne de conduite, ses activités intéressent, la vie politique et sociale du pays impliquant ses adhérents et le domaine public en général. L’action dans ce cadre est régie par la loi et les convenances, qui fixent les limites ainsi que les droits et obligations de ses membres.
2.   Le sectarisme :  Larousse  définit en tant que personne sectaire, "un sujet social qui par intolérance ou  étroitesse d’esprit, se refuse à admettre les opinions différentes de celle qu’il professe".  Les groupes confessionnels et religieux,  les partis politiques en portent souvent les germes et les caractéristiques. Les partis politiques d’obédience islamiste, ont engendré une mouvance d’exclusion plutôt que d’union, d'antagonisme que de rassemblement. Ainsi,  a-t-il été fait cas, dans la pratique quotidienne de séparation et de division de la société en modernistes et traditionnalistes, entre laïcs et islamistes.
3.     L’irrédentisme :  si le nationalisme implique l’attachement à la notion de nation, l’irrédentisme se réfère aux particularismes portant  des revendications territoriales qui dépassent le cadre national, les révolutions du printemps arabe ont mis à l’avant des aspirations supranationales de revendication de souveraineté supranationale, portant l'action au niveau de l’espace de croyance à savoir le monde islamique, en se projetant dans l'utopie du khalifa islamique portant menace à la coexistence des nations en se prévalant de revendiquer la reconnaissance à leurs seules croyances.
4. La mobilisation : l’organisation sociale en groupes  d’intérêt, en partis politiques, ou en unités d’action  se réalise à travers la mobilisation, autour d’idées,  de personnes de corps constitués, d’ensembles poursuivant des objectifs communs, une action déterminée pour atteindre les buts tracés et l’accomplissement de la raison politique, économique, sociale, éducationnelle, culturelle ou sportive visée.
La révolution a nécessité l’embrigadement de masses survoltées, dont le seul ciment mobilisateur se trouva, le renversement des pouvoirs constitués et l’attentation  aux institutions publiques et privées représentant l’ordre et l’autorité : la police, la gendarmerie, les tribunaux, les banques, les commerces, les municipalités, les  différentes recettes d’impôt.
5.Le dogmatisme : spéculatif  d’idées a constitué la toile de fond de la révolution du printemps arabe, partant de revendications sociales d’équité et d’exigence d’égalité, le discours dogmatique a été à la base des relents de confrontation et de conflits, dérisoires.
6.L’idéologie : les partis politiques, en Tunisie n’ont eu, dans la majorité des cas et circonstances, que des bases idéologiques d’emprunt, nationalisme arabe avec toutes ses variantes baathiste, nassériens, bourguibistes, communistes, socialistes, sans emprise historique de formation et de développement nationale à l’exception du bourguibisme. Ils constituent des spéculations de clivages de domination et de mobilisation de courants de formation autour de personnes et des particularismes plus de groupes que d’idées.
7. Les convictions : sociales, politiques et de croyance, divisent plus qu’ils ne mobilisent et portent au développement de conflits plutôt qu’à la confrontation civile des idées et la concertation.
8.Le chauvinisme : caractérise le comportement des différents groupes formés dogmatiques, idéologiques de conviction ou de sensibilité de croyance, et ne porte pas au dialogue qui favorise la sédition et la perpétuation du chaos  et des conflits.
9.Le nationalisme : ciment de l’action politique, a subit les contrecoups de la remise en question nationale, d’autant que les tenants et aboutissants de mouvements, qui ont pris naissance à  la faveur de la remise en question de l’ordre ante, trouve ses ramifications et ses manipulateurs, en dehors du cadre national et s’intègrent dans des desseins régionaux et de forces exogènes  au domaine de leur application nationale.
10.Le tribalisme : Dépassé par la construction nationale et le recouvrement de l’indépendance des pays de la région, s’est trouvé exacerbé par la confrontation et les conflits qui opposent les différents groupes sociaux que les intérêts sectaires et de mobilisation ont acculé à retrouver leur base d’identité primaire, la tribu ou même l’appartenance de consanguinité.
11. L’anti sémitisme : parmi les antagonismes exacerbés par la révolution fut notamment le développement de mouvements, de groupes fondamentalistes extrémistes, à la faveur de l’élection d’une majorité islamiste, à l’Assemblée Nationale Constituante favorisa le développement de l’antisémitisme et la surenchère contre nos valeurs de coexistence et de nos concitoyens de confession religieuse autre que musulmane.
12. Le racisme : les revendications identitaires des minorités nationales ont mis à profit la remise en question nationale pour affirmer leur différence et leur droit à la reconnaissance de leur particularisme et de leurs intérêts communautaires à un traitement favorisant positivement ces minorités,  à leur assurer leurs droits citoyens d’affirmation de leur particularité, qu’ils soient de minorité religieuse, de couleur ou d’origine dont notamment les amazighs.
13. La religion : facteur national d’union et de rencontre de la majorité de la population s’est trouvée au centre d’une revendication sectaire de manipulation de la part de minorités partisanes se réclamant de la majorité qui conjuguée à l’apparition de plusieurs groupes en concurrence portant plusieurs particularismes de revendication identitaire et de référence politique et sociale.



VI  La création :

La participation est l'une des formes d'implication citoyenne de l'individu caractérisant l'organisation démocratique du groupe, alors que la création est le fait de contributeurs de talent, touchant tous les domaines des arts, de la culture, des sciences et des techniques qui concernent les besoins matériels, spirituels et vitaux du groupe.
Le design, la mode en sont l'une de ses expressions.
L'évolution et le développement  dépendent largement de la création de biens, services, normes, concepts et de leurs applications diverses.
Si les découvertes ouvrent la voie pour lever le voile sur l'une des forces que recèle la nature, le développement des applications est intimement lié à la création. Ainsi, la découverte du laser a ouvert la voie à plusieurs applications allant des domaines de la chirurgie en médecine à l'armement. Il en est de même des différentes sources d'énergie solaire, éolienne, nucléaire, électrique. Les domaines de l'audiovisuel, de l'automobile, de l'électroménager sont là pour concrétiser l'ouverture illimitée de la création au service  de l'homme et de son épanouissement et pour contribuer à l'amélioration du cadre de vie et de travail à l'intérieur du groupe social.

VII La participation 

Un projet commun de conscience,  d'idées, de création, de commerce. Un intérêt commun de rencontre, positif (de finalité constructive) ou négatif (antisocial, de destruction), le partage, le don,  la réception, la communication, l'implication, l'adhésion sociale: économique, politique, culturelle,  de civilisation, humanitaire sont  au centre de la question de la participation.
Les révolutions du printemps arabe ont mis à nu les dissensions, les divergences, les frictions, l'explosion sociale que le défaut de participation et de communication a engendré aux niveaux social et national, les antagonismes d'intérêts ne forment pas moins la toile de fond de ces revendications de liberté, dignité, travail ont fait éclater des manifestations sociales et matérielles sectaires et corporatistes dévaluant la portée morale du soulèvement. 
Une plus grande implication citoyenne reste le cœur de la responsabilisation collective par le dialogue, les échanges, la participation.
Le régime républicain se base sur le principe de la souveraineté du peuple, de même que, dans une certaine mesure, dans  les monarchies constitutionnelles, qui ambitionnent à marquer leur organisation par l'adhésion la plus large possible du peuple.
L'assujettissement du peuple, par l'artifice de la souveraineté nationale, dans le concert des nations et la notion de gouvernement central dépositaire de la volonté nationale, en tant que pouvoir exécutif, de la direction du pays et de ses organes, en gestion personnifiée et despotique, en l'absence du dialogue et de la concertation, ainsi que la représentation parlementaire à mono dominance, sans contre pouvoir ni organes de contrôle, ne peut conduire qu'à l'abus de pouvoir, l'absolutisme et la dictature. 
La crise de pouvoir remet à l'avant la question de la participation populaire et la nécessité de concilier le principe central  définissant la gestion démocratique comme étant "le gouvernement du peuple, par le peuple, au service du peuple", place la question de la participation au cœur de la préoccupation de la démocratisation du système et de la mise en évidence de son corollaire au niveau du statut social du peuple la citoyenneté.
La souveraineté populaire ne pourrait être conçue que par le placement du citoyen au centre du pouvoir devant assurer ses besoins et conforter son statut, le servir, considérant le peuple en tant que moteur et finalité du pouvoir.
La participation implique le citoyen dans la gestion commune, sociale de la cité. Au niveau politique, les citoyens sont organisés en partis politiques, et en plusieurs organisations de la société civile.
Autant la communauté appelle la mise à contribution citoyenne, sa valorisation, sa formation, son éducation, l'amélioration de ses conditions de logement, d'alimentation, de santé, de dignité, la protection de ses droits et intérêts sont gérés dans le cadre de programmes mettant à contribution le citoyen, dans leur définition, leur application, leur contrôle, leur gestion, leur ajustement et révision, ainsi que leur développement.
A cette fin, l'information du citoyen occupe une place de choix dans le système. L'organisation de la société visant l'élargissement de la contribution citoyenne appelle le développement des cadres de participation et d'expression de ses membres.
La formation de compétences spécialisées et de maitrise dans tous les domaines est le moyen de leur implication dans le développement des programmes spécifiques de gestion de la cité.
Le développement des moyens de communication et d'échanges, les techniques de participation seront au centre des préoccupations pour une plus grande mobilisation citoyenne.
Les cadres de participation permettront d'améliorer la responsabilisation citoyenne face aux systèmes représentatifs mandataires, par le suivi et le contrôle, appelant une plus grande ouverture et un dialogue permanent constructif.
L'implication citoyenne dans tous les domaines par l'élargissement de la participation engage la responsabilisation de toute la communauté quant aux résultats de l'action, permettront une révision et un ajustement des programmes développés et d'éviter la remise en question brusques, par la rébellion, des organes de représentation classiques.
Le système de participation devrait engager une représentativité institutionnelle plus souple permettant la remise en question non seulement des programmes mais également des équipes chargées de leur mise en œuvre et la possibilité de leur remplacement si nécessaire.
Le système de rotation et de réduction au cadre annuel des mandats représentatifs des instances exécutives et de direction législative(le système de votation et de participation Suisse en présente un exemple), tout en développant les moyens et organes de contrôle spécifiques de spécialisation, donnera une plus grande efficacité et efficience à l'intervention citoyenne, la participation valorisante du membre et de la communauté en l'impliquant dans la gestion et le développement de sa Cité, sa pérennité.