dimanche 29 novembre 2015

La Libye un pays de prédilection pour une action diplomatique concertée.

La Libye terroir du terrorisme,
et des projets de l’extrémisme religieux.
 Pays pétrolier dont les ressources dépassent amplement ses besoins intrinsèques, elle sera nécessairement tout autant au centre de convoitises dans son espace géopolitique, que de contradiction d'identité, de tiraillement entre des projets sociaux, ouverte sur le monde par nécessité, et sur elle-même recroquevillée par fractures de ses appartenances d'histoire. La Libye constitue une menace pour la stabilité des pays de continuité territoriale : la Tunisie, l’Algérie, le Tchad, l’Egypte, et le Soudan.
La prolifération des milices et le chaos qui s’ensuivit de cette longue transition, de tiraillement et de déchirement, menace le pays d’éclatement et le système social tribal à l’atomisation propice à toutes les interventions et influences régionales et internationales dont notamment les forces en concurrence  charognards dépeçant un cadavre de leurs ambitions et intérêts contradictoires au détriment  de ce pays, déchiré entre des projets « d’emprunt » transcendant la volonté et les intérêts de sa population.
Trois espaces contiguës et différents:
La Tripolitaine ouverte sur la méditerranée et ses enjeux géostratégiques, le Fezzan et son ancrage dans l'espace saharien, aux défis de projets d'une ethnie à la recherche d'un espace d'affirmation d'identité, les Touareg, des peuplades de pays limitrophes, à l'ambition de partager ses richesses et son territoire immense, aux projets d'une nébuleuse tentaculaire hégémonique sur toute la région menaçant à la fois leur stabilité que celle des valeurs de coexistence pacifique, en instrumentalisant une pratique de course, la prise d'otages.
Espace de multiples commerces aux confins du Sahara, licites et moins licites, touchant une région regorgeant de ressources énergétiques névralgiques pour les pays de la région tout aussi bien qu'à celui de toutes les puissances présentes et émergentes.
La Cyrénaïques  plus ancrée dans son environnement moyen-oriental, trait d'union entre l'Afrique profonde et une concurrence-alliance entre une Egypte aux ambitions de continuité et de légitimité d'intérêt dans cet espace et une Afrique profonde dans son appartenance et ses contradictions d'attirances et de recherche d'identité et d'affirmation régionale et internationale, entre l'Ogaden, le Soudan et le Tchad.
Les relations tuniso-libyennes, espace de continuité et une contradiction de projets et d'intérêts exacerbés par les concurrences régionales et internationales, une interaction sensible sur la stabilité et le développement des deux parties, entre une ambition de complémentarité et une réalité de suspicion réciproque, malgré des affinités qu'un cheminement historique récent en a démontré l'interactivité.
Premier marché pour nos exportations de biens, de services et d'entreprenariat, il a longtemps constitué un point de transit de diverses activités de contrebande et une plaque tournante d'un trafic triangulaire impliquant tout autant la Tunisie, l'Algérie, la Libye que les pays limitrophes sud Sahariens.
La Tunisie a de tout temps perçu sa stabilité liée à une relation pérenne avec les pays limitrophes, tout en poursuivant une politique de coopération et d’entente, avec les pays voisins de continuité territoriale, c’est dans ce cadre que sa diplomatie s’est dépensée pour concrétiser le projet de construction maghrébine et de défense de ses intérêts.
L'exubérance de richesse et les projets en concurrence idéologiques extrémistes et de grandeur ne nous ont jamais attirés, la Tunisie ayant agit en vue de tirer le meilleur parti d'opportunités qui se présentaient dans son environnement.
De l'opposition viscérale à l'occident et ses intérêts, la Libye doit sa "libération" à ses "ennemis historiques", l'OTAN, les Etats Unis, la France et la Grande Bretagne dont l'intervention déterminée marque autant leurs intérêts dans ses richesses qu'une prise de revanche sur les plaies que le régime de Kadhafi leur a causé, en vue de neutraliser ses capacités de nuisance, de mettre à nu son territoire en désarmant sa défense, et en anéantissant ses capacités militaires, d'installations de radars, de bases de lancement de missiles, de chars, d'aviation, et des dépôts d'armement, craints chimiques et anti-aériens.
Les intérêts à court terme de certaines parties qui profitent à vile prix du pétrole et du gaz libyen pour placer des armes et soutenir des projets de division qui servent des forces régionales et internationales hégémonistes ne peuvent porter qu’à plus de souffrance pour ce pays et à une atomisation de son territoire et hypothéquant son indépendance nationale et son développement.
En recherchant à assurer sa survie, la Libye poursuivra une politique extérieure favorisant la concurrence d'intérêts, que ce soit au niveau international que régional, son indépendance ne pourrait être garantie qu'à ce prix.
Elle continuera à revendiquer son identité Arabo-africaine et sera amenée à poursuivre une politique de voisinage de balance entre l'ouverture et la suspicion, complexe de richesse énergétique oblige.
Fer de lance de l'Union Africaine, elle ne peut tourner le dos à ses ambitions de forger une interdépendance de nécessité  avec son voisinage, renforçant sa capacité de survie et de développement.
La réalisation  par la force de son changement et l'exacerbation des contradictions internes et la fragilité de son voisinage pourra porter les stratèges d'une stabilisation intérieure à porter l'intérêt des groupes armés contradictoires à porter leurs projets et leurs ambitions à ce milieu fragile.
Les forces en présence comprennent les Touareg et leurs ambitions, les extrémistes religieux et leurs projets, la nébuleuse régionale et ses visées, les richesses de la région Sahélo-saharienne ainsi que les enjeux qui s'y développent ne sont pas là pour favoriser une stabilité dont les ambitions contradictoires des pays de la région ne feront qu'exacerber.
La question du Sahara Occidental est là pour en démontrer  la véracité ainsi que la menace de complication dans la région.
L'engagement des Etats Unis, de la France, de l'OTAN, que de la Chine et la Fédération de Russie sont tout aussi bien une réalité démontrant l'intérêt croissant, dans cette région, que nulle partie ne pourra démentir. De nouvelles forces régionales se trouvent actuellement impliquées.
Une « implication planifiée » de notre pays pour favoriser une solution nationale à la question,  suivre l'évolution de la situation dans cette région est à mettre en œuvre que ce soit sur le plan de l'intelligence que de la coopération sécuritaire avec nos partenaires  ainsi que par le moyen d’approche d’intelligence des mouvements en présence d'autant que des éléments nationaux y sont enrôlés.
La projection ambitieuse d'une unité de l'espace et de la nécessité de conjuguer les efforts pour en limiter les dangers réels qui le menacent portera ses acteurs à la coordination de leurs actions pour en tirer le meilleur parti aux moindres coûts, sans s'attirer l'animosité et la suspicion des forces agissantes en compétition dans cette région.


Une diplomatie pour la paix dans le monde et le développement national

Un hommage à nos ainés
De l'affirmation de notre indépendance, la diplomatie Tunisienne s'est dépensée pour soutenir le mouvement d'émancipation nationale et d'indépendance, de notre pays, adhérant aux principes que la Conférence de Bandoung a tracé. S'engageant dans le mouvement de non alignement, dès sa constitution en 1961, celle-ci s'est trouvée mobilisée dans l'action du groupe des 77, aux niveaux régional et international. 

Rejoignant l'Organisation des Nations Unies, dès son indépendance,  qu'elle impliqua dans le soutien de notre mouvement d'émancipation nationale,  du joug colonial, la Tunisie adhère à la Ligue des Etats Arabes, qu'elle entreprit de mobiliser le soutien, pour recouvrer son indépendance. 

Elle compte  parmi les pays fondateurs de l'Organisation de l'Unité Africaine. Au niveau maghrébin elle n'eût de cesse d'oeuvrer en vue de la réalisation de l'intégration maghrébine, que ce soit dans le cadre du Conseil Consultatif Maghrébin, qu'elle abrîta, et dont le Secrétariat Général fût conduit par Mustapha Filali, un militant de l'unité maghrébine. La Tunisie assume le Secrétariat Général de L'Union du Maghreb Arabe depuis sa constitution, le 17 février 1989.
L'Algérie en lutte pour son indépendance,  a trouvé dans notre diplomatie un appui inconditionnel, en abritant le Gouvernement Provisoire et en défendant les arrières des combattants algériens, qui ont trouvé une base arrière pour lancer leur action, à partir du territoire tunisien. 
Les martyrs qui ont scellé par le sang, le destin de nos deux pays,  à Sakiet Sidi Youssef, comptent, pour la diplomatie tunisienne, le sacrifice du Martyr Khémais Hajri, son Secrétaire Général, tombé sous les balles de l'occupant, alors qu'il était en mission d'observation de cette région, dans le cadre de la plainte déposée par la Tunisie au Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Dans le cadre de la lutte pour la libération de la base navale de Bizerte, la diplomatie tunisienne s'est dépensée pour apporter le soutien international à sa cause, tant au niveau du Conseil de Sécurité que sur les plans maghrébin, africain, et international, couronnés par l'évacuation des troupes étrangères du territoire tunisien et le parachèvement de son indépendance et la concrétisation de sa souveraineté sur tout son territoire national.
Appuyant les efforts des Nations Unies, la Tunisie a participé à dix neuf missions de maintien de la paix dans le monde ayant intéressé les zones en conflit tant en Asie, en Afrique ou partout dans le monde, ses représentants ont conduit les missions des Nations Unies dans plusieurs régions du Monde, La diplomatie tunisienne a perdu l'un de ses brillants diplomates Hédi Ennabi, qui conduisait la mission de l'ONU en Haiti.
Kamel Morjane a été choisi par le Secrétaire Général des Nations Unies pour conduire la Mission des Nations Unies au Congo(MONUC), Mahmoud Mestiri a représenté le Secrétaire Général des Nations Unies pour l'Afghanistan, Mongi Hamdi a représenté les Nations Unies, au Mali; D'illustres diplomates tunisiens ont assuré la direction d'organisations internationales et régionales dont notamment Mongi Slim qui a présidé l'Assemblée Générale des Nations Unies, Habib Chatti qui a assuré le Secrétariat Général de l'Organisation de la Conférence Islamique, Chédli Klibi, le Secrétariat Général de la Ligue des Etats Arabes.
Nos plénipotentiaires ont contribué à la solution des crises qui ont secoué notre région dont notamment la mission de réconciliation entre l'OLP et la Jordanie, suite à la "crise de septembre noir". Azzouz Ennifer, en Erythrée et en Ogaden,..  et les performances se poursuivent marquant la réussite de notre action diplomatique dans le monde.
La défense de la cause tunisienne, suite à l'agression israeliennne à Hammam Chatt, a vu la diplomatie tunisienne marquer sous la conduite de Béji Caied Essebsi, alors Ministre des Affaires Etrangères, une victoire marquante au Conseil de Sécurité, consacrée par la condamnation sans équivoque d'Israel, fait rare, dans le cadre de cette instance qui a généralement ménagé ce pays.
Ahmed Ben Arfa, Secrétaire d’Etat, à la tête de la Coopération Internationale, a mené une action remarquable dans l'appui de nos projets et la marche de développement du pays sur les plans bilatéral, régional ainsi que dans le cadre des négociations multilatérales conduites par nos différentes missions diplomatiques, maintenues en temps de paix comme en temps de guerre, en Irak, Koweit, Liban, Syrie, Libye et les sacrifices de ses soldats de la paix et de la coopération se poursuivent.
Défendre les intérêts du pays, ses frontières terrestres, maritimes, aériennes, nos concitoyens émigrés, leurs droits, gérer leurs litiges,  leur apporter l'aide judiciaire nécessaire dans leurs procès, sur tous les fronts, la diplomatie tunisienne est présente en temps de paix, comme en temps de guerre.
Intérêts diplomatiques, consulaires, négociations bilatérales, régionales et internationales, aux différentes instances du droit international et ses organisations spécialisées, s'exprime et s'affirme notre présence diplomatique: pour la solution des litiges, conflits, différends, mobiliser le soutien à nos causes.
Au centre de ses préoccupations, reste la  sécurité du pays et le développement de sa coopération aux niveaux bilatéral, régional ou multilatéral, nos alliances et notre alignement en faveur de la paix dans le monde, faire triompher la légalité internationale, la cause de l'indépendance comme celle de l'affirmation nationale.

Combattre l'hégémonisme, l'interventionnisme, la domination, la Tunisie a de tout temps soutenu diplomatiquement, la non ingérence, le respect des principes de la coexistence pacifique, de la charte des Nations Unies, que ce soit au niveau arabe, africain, maghrébin, méditerranéen, dans le cadre des Conférences, Congrès, internationaux ou régionaux, nos plénipotentiaires ont ardemment défendu l'intérêt supérieur de la nation.

Une diplomatie marquée par le combat du totalitarisme, la dictature, l'expansionnisme, le colonialisme, le dogmatisme et le fanatisme  notre approche diplomatique, sereine conforme au respect  des principes onusiens  et d'engagement positif pour les causes du développement et de la coopération.
A toutes les entreprises de paix et de coopération la Tunisie s'est associée, accueillant la direction palestinienne, que la vindicte poursuivait, au Liban,  la Ligue des Etats Arabes, lui épargnant la disparition à la faveur d'une division profonde des choix préjudiciables à la cause de la paix au Moyen Orient,

Accompagner notre combat, pour préserver nos intérêts, donner une nouvelle orientation à nos relations, dans un monde en mutation, subissant les contraintes, les contradictions et interventions, dans toutes leurs dimensions, endogènes et exogènes, appellent une vigilance et une présence active pour soutenir sa démarche diplomatique conforme à  ses choix fondamentaux, respectant son identité arabo musulmane et son ouverture sur son environnement.