samedi 31 décembre 2011

Sur la trajectoire de l'espoir.

Après les expériences amer de la production automobile (le montage), qualifiés péjorativement par nos détracteurs, d'industries du tourne vis, et celles du montage de tracteurs et de divers moteurs rattachés, conduits  aussi bien dans notre pays qu'en Algérie, nous nous retrouvons devant une nouvelle idée saugrenue de l'industrie d'armement, dont nous leurrons nos régions du Kef pour les chars, Kasserine pour les transporteurs de troupes et Sidi Bouzid pour l'armement automatique.
 Ainsi la Tunisie sera-t-elle le deuxième pays arabe, après la malheureuse expérience égyptienne, de s'engager dans le domaine de l'industrie de l'armement(voir l'article du quotidien Chourouk du 30 décembre 2011 page 5).
Ainsi, après l'expérience de l'Egypte, dont on connaît les répercussions sur son développement économique et social et ses performances sur le marché de l'armement, nous revoilà sur des sentiers qui ne mènent nulle part.
Devant les réelles contre performances de l'économie tunisienne, notamment ses industries manufacturières, étroitement liées, d'une part à  la crise que traverse le marché international, que nous espérons conjoncturelles, et d'autre part au climat politique et social assombri par les mouvements revendicatifs post révolutionnaires.
Les choix stratégiques de la Tunisie pour le développement de l'industrie légère et agro-alimentaire, les industries manufacturières, et  la sous-traitance nous ont permis, jusque là, une bonne intégration dans les grands ensembles industriels mondiaux dont notamment les composants mécaniques, électriques, et automobiles ont été largement probants, si ce n'était les limites que la crise a fait éclater au grand jour, notamment en rapport avec les déséquilibres régionaux et le manque d'intégration  du tissu industriel national.
L'intégration de l'industrie tunisienne dans le marché international, ne peut passer sans une coordination  et une coopération avec les entreprises multinationales qui assument l'essentiel de l'effort du développement technologique et la mise à niveau requise de nos unités de production en vue de leur intégration dans le tissu industriel mondial.
En matière industrielle, seule la rénovation et l'invention peuvent être porteurs d'espoirs que ce soit dans l'audio-visuel, la communication, les nanotechnologies, les processeurs, le développement des  énergies nouvelles, les industries électriques, mécaniques, informatiques, le savoir appliqué aux diverses industries , recherche et développement reste le mot clé de la survie, la voie vers l'avenir.
Que l'on reste à la traîne du monde du savoir, des découvertes, de l'innovation, des techniques industrielles performantes et à la pointe du progrès ne permettra pas l'émancipation du monde attelé à la locomotive du monde industriel, le cantonnant dans son rôle de consommateur et de dépendance technologique  de subordination, et de soumission.
Alors que les institutions universitaires mondiales conduisent les découvertes et le développement dans toutes ses dimensions, nos universités tendent à se détacher des besoins réels du pays, du progrès, du savoir et de la création.
Tout en sombrant dans le suivisme décalé de toute valeur porteuse de nouvelles découvertes, notre formation universitaire a failli à sa mission de moteur du développement, à se demander où mènent nos instituts de recherche agronomiques, industriels, dans les domaines de l'emballage, de l'usinage, de l'agro-alimentaire, du plastique, des pneumatiques, de la médecine, de la pharmacopée, vétérinaire et autres..
 Les industries d'armement, que nous ambitionnons de développer, touchent à tous les domaines, les défis que posent les conflits armés, et leur conduite moderne, que ce soit dans le domaine de l'espace, de la balistique, du nucléaire, de l’aérospatial, tout est innovation, organisation, maîtrise de nouvelles technologies qui font peu appel aux troupes qu'à l'expertise la précision et le savoir.
Les guerres que le monde arabe a subi et que les zones occupées endurent démontrent à l'évidence que le nombre importe peu pour assurer la prédominance et l'efficacité.
Aussi, devrons-nous nous repositionner sur le théâtre du développement et de l'innovation; et ce n'est qu'en repensant nos institutions de formation universitaires et de recherche scientifique appliquée, que l'on pourra retrouver notre place dans le cours de l'histoire, et d'oeuvrer pour notre réengagement sur la seule trajectoire passante au progrès contemporain, le savoir .