jeudi 14 novembre 2013

La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 4)


La pensée politique arabe
 de Mohamed Abed Jabri (suite 4)
 Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction de la langue arabe.
Revue Exégèse (IJTIHAD) N° 15/16 printemps-été 1992.

II La représentation « de la lampe magique ».

Le passage du cadre de l’esprit de corps, à la formation générale, dévoile le degré de bassesse de cette observation automatique, qui considère la religion ou les symboles magiques,  une forme de vernis….Comme si l’homme, même s’il est  conscient de ses croyances, se trouvait dans  un état schizophrénique qui le porte à les exploiter dans des desseins de gains économiques ou politiques ne serait pas schizophrène, en tant qu’individu ou groupe personnellement,  ou comme si cet état de schizophrénie ou « d’hypocrisie »ne serait pas une situation réelle,  qui traverse les valeurs du groupe, et préside à son champ de perception imaginatif-linguistique.
Nous avons ici essayé de formuler quelques observations, qui pourraient faciliter la compréhension du modèle de société tribale, pendant la propagation de l’Islam, au début de la révélation, qui est une conception nécessaire pour présenter un ordre d’hypothèses, au sujet de cette révélation même :
Est-ce que la révélation religieuse et l’émigration, sont une résultante de conditions intrinsèques à ce modèle même ? C'est-à-dire est-ce que l’émigration religieuse était une étape transitoire de transformation, de l’esprit de corps, en un état qui se consolide sur le principe de la force ?
C’est là le fond de la vision Khaldounienne, qui s'entrecroise, volontairement ou fortuitement, avec la majorité des recherches des orientalistes et des anthropologues, car nous pouvons classer ces études, en se basant sur deux hypothèses essentielles :
La première, qui considère que l’émigration religieuse était nécessaire pour inaugurer l’histoire/l’Etat, et démontre ceci soit en se basant sur la vision parcellaires de la réalité, en niveau qui fait de la religion une donnée rattachée à l’économique ou le politique, favorisant quelques fois l’un de ces deux éléments, et,  en les intégrant parfois(les partisans de Godelier).
Et la seconde, qui fait de la société primitive une origine, et considère l’apparition de l’Islam, une déstabilisation et une corruption de cette société, qu’il va combattre.
La formation de l’Etat , considérée, en tant qu’une expression de la division du groupe social, en Gouvernants et Gouvernés. Cette déstabilisation est estimée une conséquence nécessaire et inévitable,  compte tenu que la société du passé est, fondamentalement, une société  qui s’oppose à l’Etat, c'est-à-dire qui se détermine par l’opposition à sa formation, dont il est, pour cela, porteur de son germe…
Cette théorie, nous la retrouvons principalement chez Clastre et Gaucher, et par l’expérimentation de son application pour analyser, la révélation de l’Islam dans le livre « Rodenson et le prophète de l’Islam » de Hassen Kabisi.
L’importance de cette interprétation, malgré sa tentative de brouiller les significations puisées du coran, et sa fausse présentation de la doctrine du prophète, et son attachement à la position dominante des orientalistes de l’Islam : Islam=Etat tyrannique, se trouve dans le fait qu’elle ait attiré l’attention sur l’importance du champ de perception évaluatif dans la société primitive, et de ce que nous rapporte le Coran, au sujet de cette société…
Et, en tout état de fait, elle demeure meilleure que la perception marxiste à laquelle nous ramène Jabri, d’une façon monotone et simplifiée.  Cependant l’on relève, d’après notre approche du modèle social primitif, avec lequel interagit la révélation, de prime abord, compte tenu que les deux orientations restent en dehors d’un réel dialogue ; et qui tourne autour de savoir si ce modèle, qui a conduit à travers une dynamique propre à l’émigration, et la formation de la ville(Médine),
-engendrant la naissance de dynamiques de l’histoire de l’Islam qui semblent, dans cette situation, une finalisation de sa logique,
 -au renversement de cette logique, sous l’effet de changements internes qui s’en détachent,
 -que le modèle islamique est né complètement en dehors de sa logique, et a réagi en dehors de son expression,
 -ou que la société primitive connait des variables composées et plusieurs hypothèses, en interaction avec le nouveau modèle,
- alors que d’autres sociétés se sont lancées dans un mouvement qui vise à instituer une logique contradictoire à la leur, et qui serait une logique qui n’aurait pu se développer, si ce n’était son adhésion à l’Islam, dans la mouvance l’instituant (les déliés الطلقاء …..)
La solution de ces questions ne manque pas de difficulté, et nécessite qu’une étude lui soit consacrée, aussi l’on se limitera ici, en vue de développer une démarche pour y répondre, d’explorer quelques lignes conductrices permettant de poursuivre la lecture du texte de Jabri.

L’esprit de corps symbolique :


http://ia601606.us.archive.org/0/items/94574/1516-1992.pdf