vendredi 29 novembre 2013
lundi 25 novembre 2013
La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 7 et fin)
La pensée politique arabe
de Mohamed Abed Jabri (suite 7 et fin)
Une lecture critique Nadhir Jahel.
traduction de la langue arabe.
Revue Exégèse (IJTIHAD) N° 15/16
printemps-été 1992.
Le butin et le cycle d’enrichissement
De ce qui précède , il nous sera difficile de relever le
niveau économique, c'est-à-dire ce que Jabri appelle « le butin », qu’à
travers l’esprit unificateur qui préside à Médine. L’esprit de butin est
conditionné par deux déterminants :
La fixation de la communauté de sa relation avec l’extérieur,
et sa capacité à maitriser le champ du pouvoir à l’intérieur et la façon de le
conduire.
Nous avons vu que le concept de nation(omma) n’exclut pas l’appartenance
des non musulmans et leur statut de citoyenneté, pacifiquement, car le principe
c’est la communication avec le « différent », avec « l’autre »,
et, l’on remarquera, en conséquence, pourquoi cette confrontation avec cet « autre », reste régie par cette
racine d’origine inaugurale.
C’est ce qui est démontré, à travers même des jugements
rendus doctrinairement, appliqués, après l’époque du prophète. Abou Abid El
Kacem Ibn Sallem rapporte dans son livre « les finances »(الأموال) de Abbed Ibn Aouam, de
Hacin Ibn Abderrahmen, de Abdallah Ibn Chaddad que le prophète, dans une lettre
qu’il adressa à Hercule le souverain de Rome : je vous invite à te
convertir à l’Islam, si tu y adhères, tu seras considéré musulman et tu seras
tenu par les droits et devoirs qui leurs sont appliqués.
Si tu n’adhères pas à l’Islam, tu
seras astreint à payer la dîme. Dieu dispose dans le Coran : { combattez
ceux qui ne croiraient pas en dieu et à la résurrection, et ne s’astreignent
pas de ce qu’il a interdit, et ne suivent pas la religion de la vérité, parmi
ceux qui ont reçu le livre de la révélation, jusqu’à ce qu’ils paient la dîme d’une
main et demeurent humbles}. Sinon n’interpose pas entre les agriculteurs et l’Islam :
qu’ils y adhèrent ou paient la dîme. Ibn Sallem explique que le terme d’agriculteurs
n’est pas spécifiquement restreignant, mais qu’il concerne tous les habitants
de son royaume. C’est que les perses,
pour les arabes, sont tous des agriculteurs.
Cette explication nous ramène aux
édits doctrinaux qui varient pendant la période d’élargissement géographique du
cadre national. Si les agriculteurs sont, pour les arabes, les perses, l’islam
fait la part, après la défaite de Byzance, entre les perses et les agriculteurs, en détruisant l’Etat « perse »
et en annexant les agriculteurs, qu’il assimile dans son intérieur.
Cette relation entre l’intérieur(les
musulmans) et l’extérieur (les polythéistes ) est de prime abord une relation
de violence entre les musulmans et les gens de la guerre. Cependant cette
violence reste limitée, figée dans le cadre de formulations doctrinales, qui le
constate et ne le cache guère.
Celles-ci stipuleront sur les cas de
dépossession par la force et les situations qui justifient son occurrence, et
fixent la question du butin et son cadre juridique et les règles coutumières de
sa distribution. La violence ne se détache pas de la cadence d’unification générale avec ce qui la précède
originellement, avant son occurrence.
L’esprit unificateur nous clarifie
ici la résorption progressive de cette violence. C'est-à-dire, la façon de
passer de l’Etat de guerre à l’Etat de l’Islam. Cette mutation se passe dans la
continuité temporelle qui ne sépare pas entre le passé et le présent, n’est pas
édifiée sur des dogmes dualistes contradictoires qui ne se croisent pas. Cette
continuité nous laisse présager une notion qui intègre l’extérieur dans un
domaine doctrinaire unifié. C'est-à-dire qu’elle ne le rejette pas, et ne le
laisse pas dans un cadre sur lequel elle exercera continuellement sa violence.
La transformation progressive de la
violence en ordre et sa suppression en unifiant l’extérieur et l’intérieur est
une question très importante pour comprendre l’opposition entre la logique
islamique unificatrice et la logique du modèle grecque. Cette continuité, dans
le temps, démontre à travers deux séries et dénominations doctrinaires :
la première délimite les situations par étapes, à travers lesquelles se
transforment les non croyants en musulmans : les polythéistes-les gens de
guerre- des gens protégés par serments-les monothéistes chrétiens et juifs- les
musulmans.
A propos du paiement de la dîme
Maouardi indique : « …la dîme n’est redevable que (pour les gens
réconciliés), une seule fois par an…et celui qui se convertit à l’Islam reste
redevable de la dîme jusqu’à son acquittement, alors que Abou Hanifa voit sa suspension à sa
reconversion ou sa mort…Ceux qui sont sous serment, s’ils se rendent en terre d’Islam,
ils seront protégés pour leur personne et leurs biens, et peuvent résider
quatre mois sans payer la dîme, ils ne peuvent résider pendant une année qu’en
payant la dîme, et entre ces deux termes les avis différents, et ils ne peuvent
être attaqués, comme les monothéistes, mais l’on n’est pas astreint à les
défendre comme les monothéistes »
Le moteur du changement se trouve, qu’à
la place de la violence de la guerre, ils bénéficient des avantages légaux, à
travers des équilibres complexes : les gens bénéficiant de la protection
par serment ne paient pas la dîme comme les monothéistes, cependant ils
bénéficient d’un sauf conduite et non de la protection…Il se peut que les
accords de paix stipulent, pour les monothéistes des conditions qui les
avantagent sur les musulmans, mais qui ne s’appliquent pas aux gens bénéficiant de la
protection par serment, c'est-à-dire la
violence directe, ne s’arrête que pour une période, même s’ils ne sont pas
les initiateurs. Et c’est ce qui n’advient pas aux monothéistes. C'est-à-dire qu'au renoncement à l’usage direct de la violence, contre les monothéistes, les
plus proches de l’islam, se trouve, en parallèle la protection, d’une part, et la
pression pour qu'ils intégrent l’Islam.
Alors que la deuxième série, elle
clarifie le passage des musulmans de l’adoption de l’islam à la participation à
sa propagation, qui relance la première série de transformations et assure sa
continuité dans le temps : les nomades musulmans-les émigrants-les
combattants. Cette mutation apparait à travers les choix progressifs que présente
la parole noble du prophète, qu’il délimite à l’ennemi, avant la guerre et à
travers le prêche pour convaincre à rejoindre l’islam :
« Envahissez au nom de Dieu,
faites la guerre, pour la cause de Dieu, aux mécréants, ne commettez pas d’excès,
ne tuez pas un nouveau né. Si tu affrontes ton ennemi parmi les polythéistes, invitez
les à l’une des trois qualités ou qualifications, et n’importe laquelle ils
acceptent, tu retiendras et cesseras ton hostilité ; puis invite les à
rejoindre l’état d’émigrés, et ils devront, à ce titre, ce que doivent les émigrés. Et
porte à leur connaissance que s’ils y adhèrent, ils auront ce qu’ont les
émigrés et devront ce que doivent les émigrés. S’ils refusent de passer à l’état
d’émigré, ils seront considérés comme les nomades parmi les musulmans, ils seront
régis par la loi de Dieu qui s’applique aux musulmans, et n’auront aucun droit
sur le butin et les acquis en offrandes des colonies, sauf s’ils combattent,
avec les musulmans, s’ils refusent invite les , s’ils répondent accepte d’eux
et épargne les de tes hostilités, mais s’ils persistent à refuser, Dieu te
soutient pour les combattre ».
Ce qui est évident c’est que le
partage de la richesse, des biens saisis et du butin est en rapport à la
participation au combat qui constitue le ciment entre les deux séries, qui
relie entr’elles. Cette succession continue trace la logique de la construction
économique et démontre le transfert de la richesse de l’extérieur de la nation
vers son intérieur comme un transport qui s’harmonise avec la logique de l’adhésion
des gens à l’islam.
Ces deux séries s’entrecoupent selon
la succession, ci-après : état de guerre/état de serment/état de
conciliation/état d’islam. Ces états se suivent et s’imbriquent, la doctrine ne
s’accorde pas sur les limites entre ces différents états. Ce différend
indiquerait, peut-être, que les explications doctrinales sont en harmonie, chacune, avec l’étape du cycle de transformation. Et la doctrine, dans ce sens, ne prononce pas des appréciations figées de catégorisation, qui se basent sur une
logique binaire -d’opposition, qui coupe l’homme de son passé ;
esclaves/hommes libres ; intérieur/extérieur ; civilisation/ barbarie…ce
qui représente la logique marxiste qui advint après et que Jabri adopte ici.
Naturellement, ce modèle qui repose
sur la distribution de la richesse et du pouvoir à « l’intérieur »
sur la base d’une logique de transfert intégrante, n’exclut pas l’occurrence « de
ces manifestations de la faiblesse humaine(qui) apparait à l’occasion du butin
à Hounain, chose naturelle, complètement, dans une société qui n’a pas dépassé le
temps nécessaire à l’absorption des aspects négatifs de la guerre… »
Bien que ces manifestations ne
justifient guère l’analyse de Jabri, comme elle ne justifie pas son
interprétation de la confrontation entre l’ordre d’unification parachevé et l’ordre
polythéiste, à travers « la croyance » et « la tribu » et
la croyance ces marionnettes imaginaires qu’aucun (ne relie)lie et qui apparaissent
et s’éclipsent, comme dans un théâtre de marionnettes.
Oui, le modèle institutionnel de Médine s’est ouvert sur l’histoire, d’une façon précoce, après le décès
du prophète. Et il a semblé que le courant de l’esprit de corps est passé, à
cette période historique, et s’infiltra, dans sa cadence, dès les premières
secondes, bien que cela ne signifia, jamais, que l’étape du prêche de la
révélation et l’institution du modèle n’était qu’un passage de l’esprit de
corps à l’état historique. C'est-à-dire de sa personnalité à sa personnalité
évoluée ou amplifiée, plutôt l’apparition de l’esprit de corps de nouveau dans
l’histoire de l’islam, bénéficiant d’une particularité dans la logique l’unification
même, qui ne permet pas la destruction des anciennes formations
définitivement. Il s’ensuit que la logique sociologique, qui prévalait avant la révélation resta, résistant
au nouveau, essayant de reprendre sa dominance ; cependant, ce qui advint, ne permet pas d’affirmer que l’islam a porté à la formation de l’esprit de
corps un coup, qui a dévoilé son instabilité, et lui a fait perdre toute
souplesse qui lui permet de se pérenniser ou de persévérer ou de s’acclimater, pour préserver le fonds de son ordre interne, qui se trouve de conserver les
équilibres temporaires qui imbriquent les belligérances et la coexistence. Le composant
tribal s’est détaché et apparu sans tête, l’obligeant à emprunter la langue
islamique et de la défigurer, lui imprimant une expression qui lui donna une
identité acceptable. Et il a essayé, dans ce dessein, de transformer l’islam en
une croyance, détachée des niveaux de présence humaine, divisant les significations
coraniques, brisant la mesure des psaumes et
les sujets enchevêtrés, entreprenant d’enraciner cette logique
conformément à des fondements qu’elle ne comprend pas, a-t-il réussi à
comprendre l’islam ? a-t-il réussi à lui faire retrouver sa cohésion ?
La deuxième lecture d’Ibn Khaldoun
nous a ouvert la possibilité de répondre à ces questions complexes : car,
il apparait que la logique de l’esprit de corps est restée en crise, qu’il n’a
jamais dépassée. Pour quelle raison l’esprit de corps apparait-il « se
dégager » c'est-à-dire qu’il secoue l’équilibre de la notion puis se
transforme en force négative destructrice, pour s’effondrer par la suite ?
Une grande réserve d’énergie parentale(la cohésion, la passion, et le nombre)
ont été dépensés pour engager la société dans une périodicité cyclique, qui ne
le conduit qu’à sa décomposition et la décadence… Quel est le secret de la
prévalence « de la corruption de la formation » sur « la
formation » même ? L’état, basé sur l’esprit de corps, a fourni des
efforts extraordinaires en vue d’adapter la révélation, et d’assimiler l’origine
coranique, s’appuyant sur toutes les techniques de la linguistique, et tous ses
courants, sans succès. Il échoua à transformer la nation en source d’énergie,
qu’il consomma, lui permettant de se passer de s’auto consommer et d’épuiser
son énergie parentale, il demeura obligé à utiliser sa propre énergie pour
maitriser la nation, maitrise qui nécessite un effort perpétuel et « une
énergie d’esprit de corps » énorme, et il ne s’est pas transformé pendant l’époque ottomane en institution qui s’entoure de rideaux protecteurs :
l’administration, l’armée, les nouveaux fantassins et toutes les formations
militaires sauf en contre partie d’un prix exorbitant ; les règles de renforcement
de sa puissance, et l’extermination des enfants de ses sultans !...
Jabri affirme au sujet de la sagesse
de Mouaouia : « Ali Ibn Abi Taleb était au début le symbole, pour
ceux qui revendiquaient « la justice » mais les gens ne comprennent
pas toujours de la « justice » la même chose. La majorité de ses
adeptes comprenaient que la justice était « de se dépenser à donner » quant à lui, il voulut rester fidèle à la « justice » véridique, devant
laquelle s’éclipse toute autre considération, Ali a échoué, et il était
inévitable, qu’il échoua car « le consensus nécessaire » qui était
essentiel, alors, en tant que « facteur déterminant et qui tranche, c’était
de pondérer entre « le butin », « la tribu » et la « croyance.
Maouia « réussit sur cette question… »
Ainsi, banalement la justice de Ali
se transforme en chimère, dans la lampe magique de Jabri, et Mouaouia parait
comme la lampe magique même, qui rend les « cigognes » marionnettes,
dont Jabri nous occupe en jouant de leurs ombres, tout au long des pages de son
livre, pour qu’il nous dévoile son dessein, dans ses conclusions : nous
devons porter l’accoutrement de la démocratie occidentale :
caractéristique de l’ère moderne.
C’était là quelques lignes dans la
critique des principes de compréhension de Jabri de l’esprit de corps, et son
rôle dans l’histoire. Il reste à parachever la question par la compréhension du
déséquilibre, qu’il découvre, en étudiant
la question politique moderne. C’est là le fruit de l’occultation, du concept de
nation(omma). Ce qui nécessitera une autre étude.
http://ia601606.us.archive.org/0/items/94574/1516-1992.pdfmardi 19 novembre 2013
La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 6)
La pensée politique arabe
de Mohamed Abed Jabri (suite 6)
Une lecture critique Nadhir Jahel.
traduction de la langue arabe.
Revue Exégèse (IJTIHAD) N° 15/16
printemps-été 1992.
L’esprit de corps parental :
Il nous faudrait tout d’abord
procéder à une nouvelle lecture des
transformations parentales, qu’a connu l’étape de la révélation à Mecque.
Est-il vrai que ces transformations n’aient abouti, comme le perçoit Jabri, qu’à
une nouvelle polarisation de l’esprit de
corps tribal, qui a plongé la révélation, depuis ses premières étapes,
au champ de confrontation clanique, la portant à une réaction, à la politique d’esprit
de corps, séparant ainsi sa tête idéologique (la dévotion) de son corps tribal ? écoutons le :
« Le prophète est ainsi devenu
maintenant protégé par ses proches( Béni Hachem et Béni Muttaleb), malgré qu’ils
n’aient pas répondu à son prêche de la révélation. Cependant, un événement « banal »
dont a été victime le prophète, alors, sera la cause de la proclamation de son
oncle Hamza de sa reconversion à l’Islam,
dans le cadre d’un défi tribal, aux opposants au prêche de la révélation de
Mahomet. Il occura qu'Abou Jahl Makhzoumi : ait croisé le prophète
près de Safaa, le violenta et l’insulta(…) ce qui, rapporté à son oncle Hamza, provoqua sa colère , allant, en l'état, à la recherche d’Abi Jahl, qu'il retrouva assit dans un groupe
de Koreich; surmonté, il lui lança : "qu'il suivait sa religion, et défierait quiconque, qui se sentirait prêt à l'affronter ? un homme de Béni Makhzoum se leva pour appuyer Abi Jahl »,
s’avisa, craignant que l’incident ne tourne en guerre tribale, sans fin. Alors, il se confonda et interjeta, pour apaiser Abi Jahl : Aba Amara, je jure par dieu que j’ai insulté son neveu en
des termes avilissants. Hamza quitta les lieux annonçant sa reconversion à l’Islam,
incidemment, il le regretta, et resta hésitant, un certain temps au bout
duquel, il se convertit à l’Islam, et alla en informer le prophète(…) de cela, Jabri
ajoute, dans un autre passage :
« La rupture entre Béni Hachem
et Koreich dura trois ans, mais n’était pas totale…Il se trouva des failles « tribales »,
certains de leurs parents continuaient à leur apporter la nourriture,
conformément à la charte/pacte obligeant Koreich uniquement, alors que d’autres
tribus, faisaient commerce avec Béni Hachem et Béni Mattaleh, malgré les
pressions de Abi Jahl… ».
Nous découvrons, dans le récit de
Jabri, de ces événements, dans ce qu'il rapporte de la vie du prophète, la façon dont il
utilisa les concepts, là la « tribu » avoisine « la croyance » les deux concepts paraissent se succéder, dans la lampe
magique, alors que la « tribu » supplante « la croyance »
de sorte qu’il ne reste de cette dernière que l’ombre d’une chose imaginaire…N’était-il
pas mieux que Jabri utilisa, par exemple, les techniques cinématographiques, en
vue de voir comment se transmettent les photos qui se transforment,
évolutivement, en d’autres images animées, qui se déroulent dans le temps ?!
Nous constatons, dans l’époque mecquoise,
une dynamique parentale de rapides transformations , qui précède l’émigration ou
conditionne son occurrence : en d’autres termes, la division clanique ne
se déroule pas, selon une logique d’esprit de corps, mais s’insère dans un
nouveau mouvement qui atteint l’ensemble de la formation, qui se construit sur
cette logique. C’est un conflit entre deux logiques et deux champs. Ce qui
signifie que l’appartenance des proches du prophète, à son projet, entraine l’engagement
de ces proches dans un champ qui transforme son champ de vision conceptuel
symbolique.
C’est ce qu’on retient, réellement,
de la position de Hamza, lorsqu’il affronta son protagoniste, il ne l’a
affronté qu’avec une position argumentée qui l’a porté à un champ conceptuel-linguistique
nouveau…Alors que la question de son hésitation, qui est citée dans le récit d’Ibn
hachem, même si elle est véridique, ce qui est peu probable, elle ne démontre
pas la prévalence de la logique tribale, mais la gestation de la naissance d’une
nouvelle logique.
Cette logique apparaitra après l’émigration,
à travers le même mouvement de transition, qui imbrique l’ancien dans le
nouveau, et ce dans le cadre de deux expériences : le pacte de fraternité
et la charte du prophète régissant les relations entre les musulmans de Koreich
et les habitants de Yathreb. Et, il est nécessaire de s’arrêter devant ces deux
événements, pour clarifier les transformations profondes, qui ont frappé la
logique parentale après l’émigration. Le pacte de fraternité entre les
émigrants et les alliés, a non seulement brisé la prédominance de l’esprit
de corps, mais ses fondements et la base de sa logique : la parenté successorale,
ce qui sépara, même si c’est momentanément, la communauté religieuse de l’esprit
de corps d’une façon tranchante, l’on voudra ici passer en revue d’une façon
critique quelques observations formulées par le docteur Radhouane Essaied à ce
sujet :
« Ce qui est clair, c’est que
cette tentative, malgré les différentes causes, que citent les analystes, visait à réaliser l’intégration totale,
sur la base de la religion, entre les musulmans. Le prophète aurait peut-être conçu, à n’importe quel instant,-poussé par sa hargne contre la tribu et l’esprit
de corps, qui ont entravé l’empressement des gens à se convertir à l’Islam-, la
possibilité de détruire les relations familiales, le clan des proches et la
tribu, et l’édification d’une construction sociale/idéologique complètement
rénovée. La comparaison hâtive entre le livre, précédemment cité, et cette fraternité, confirme leur
contradiction sur les plans de la signification et du contenu. Ce qui aurait
été logique, serait que l’inverse arriva. C'est-à-dire que la fraternité ait devancé historiquement le
livre, mais lorsque son échec s’est avéré, la révélation du coran l’annulant, le prophète
s’est empressé de la remettre en place pour remplacer le livre. Ainsi, la question s’est reposée au cœur
des textes coraniques, qui ont considéré les particularités de la troisième
étape sociale, des traditions morales et sociales, dont on ne devait pas s’en
écarter, mais de développer, dans leur contexte historique et social.
Il se peut que la fraternité ait
devancé, historiquement, le livre, cependant, il n’a pas été démontré son échec
et sa contradiction « à la nature de la société » et quelle société
vise-t-il, ici dans le sillage de cette dynamique qui concrétise la résurgence
d’une logique de la collectivité, au lieu de la logique de l’esprit de corps ?)
Mais elle advint, en tant qu’une rupture nécessaire et tranchée, de la logique
de parenté de succession, qui prépare l’apparition de la nouvelle logique de parenté,
qui revient à embrasser cette parenté de succession, mais adaptée et vaincue,
dans le cadre des lois de l’héritage, par le rapprochement familial, de façon que
la femme est devenue présente, en tant qu’héritière non seulement, par autrui, mais personnellement , également, à
travers les ayants droits.
Et, il était naturel que ces
transformations touchent le registre de parenté, le plus influant et le plus
profond, dans la société primitive, le champ de parenté émotif qui se forme par
la lutte et les équilibres provisoires, et , de ce point de vue, il n’est pas possible que naisse la
nation(omma) « la nation qui réponde à la révélation » en tant que
cadre qui serait supérieur aux esprits de corps, sans quitter le principe de
cet esprit de corps, comme il plait à Jébri de le définir.
« le concept de nation(omma) »
dépasse « la tribu » et lui est supérieur, alors qu’il ne l’élimine
pas, car la formation de la nation ne pose pas comme condition préalable la
disparition « de la tribu » : ainsi, comme la « nation »
se forme de musulmans, en tant que personnes solidaires, rien n’empêche qu’ils
restent attachés à « la tribu » en tant que cadre social interne, ce
qui advint effectivement.
« La nation » de la
révélation mahométane dont « la charte du prophète « constituait l’acte
de sa naissance officiel, et en même temps son ordre interne, se formait dès le
début de groupes tribaux : les émigrés de Koreich(une tribu) et les partisans(ançars) qui sont les tribus que « la charte » insiste à citer nommément,
comme elle se préoccupa à citer les tribus juives, la deuxième partie du contrat…
Elle est éloquente cette référence de
Jabri : Koreich « une tribu » !qui n’était pas présente à
Médine en tant qu’esprit de corps, mais que Jabri n’affirme pas, à la lumière
de la lampe magique….
En réalité, cette présence de nouveau
de la tribu, n’est pas une présence en tant qu’esprit de corps, mais c’est une
présence nouvelle de la parenté successorale, dans la composition de la parenté
islamique. C’est une présence qui n’a eu de cesse de réagir à la logique
monothéiste, avec les formations primitives, d’une façon positive, qui ne
conduit pas à sa destruction, mais à trier ses éléments en transformant son édifice
et ses significations-(et c’est ce qui nous laisse pondérer, en ce qui concerne
les dynamiques de mutation, lors de la révélation, la deuxième explication,
citée précédemment, qui affirme l’attraction des édifices primaires, en rapport
avec ce que Ibn Khaldoun dénomme « la décadence », ou modèle linguistique
coranique révélé, et qui ne peut se muer en transformations historiques
spécifiques-c'est-à-dire que ce qui se détruit ici ce n’est pas la parenté
successorale, mais la logique de l’esprit de corps, qui l’utilise pour
enraciner la communauté, en la liant aux premiers pères, en glorifiant la
coutume des morts(les premiers pères) sur les vivants, éliminant l’accumulation
sociale temporelle, et non seulement les changements sociaux, être une mesure
de l’approfondissement et de la concentration de ce qui est constant de règles,
et non seulement de son changement.
Alors que l’affirmation que la présence
juive, en tant que partie de la nation, démontre sa nature politique dominante,
c'est-à-dire sur la forme idéologique « de la croyance » occulte,
encore une fois, la dynamique monothéiste globale. Et ce, comme l’inclusion des
juifs, et leur attraction à l’intérieur de la nation, démontre ce que comporte
le monothéisme, dans sa formulation islamique complète de capacité à traiter « l’autre »
et de le rencontrer à des niveaux différents, à condition que ça n’aboutisse
pas à atteindre la logique générale de (l’islam), et sans atteinte à la logique
de « l’autre » sauf pour ce qui est déstabilisateur. Nous savons la forme de la critique, qu’on
pourrait porter à cette théorie, tenant compte qu’elle prend, comme point de départ de base, la
considération de l’infériorité de l’autre, alors que cette considération reste
dubitative, car ce déséquilibre est ici exactement, ce qui fait de la
communauté une origine en soi, et une mesure de cette particularité, des
autres. C’est un déséquilibre qui peut toucher la communauté musulmane même,
car ce qui est important ici n’est pas la prévalence des communautés, mais son
appartenance à une racine qu’il n’est pas donné
à une communauté de l’assimiler, la contenir et à laquelle elle va se comparer.
De là nous comprenons pourquoi la
révélation de sourate « vous êtes sauf » (acquittés) baràa seulement
après que les tribus juives se sont transformées en moyen de déstabilisation, à
l’intérieur du champ du monothéisme nouveau.
Il est à signaler ici que cette
ouverture sur « l’autre » a été interprétée, généralement, par les
orientalistes, de mauvaise intention, car, au lieu de la comprendre en tant que
changement réel de la logique des frontières « de l’esprit de corps, qui
sépare entre l’intérieur et l’extérieur : « le moi » et « l’autre »(là
ou « autrui » devient l’autre), elle a été considérée en tant qu’action
politique « opportuniste » qui fait fi des valeurs, comme si un tel
comportement était possible dans n’importe quelle action institutionnelle, qui
se fonde sur les normes religieuses !.
En réalité, l’on ne peut comprendre ce
changement, qui frappe la perception du groupe, de ses limites, et son mode de
comportement, avec « l’autre », uniquement en le rapportant au
changement du concept d’origine, sur lequel se forme cette communauté. Pourquoi
l’origine devient-elle inclusive de la communauté, dans un cadre qui lui est
transcendant, comme il a été précédemment souligné ? Car la fixation de l’origine
dans un modèle linguistique miraculeux éloquent, qui ne se reproduit pas, dans
le temps, et que la communauté ne peut concevoir, ou s’y comparer, sauf si elle
s’aventure pour s’exposer à la consommation de l’énergie propre de parenté et
économique [c’est ce qui adviendra réellement à l’esprit de corps-dans un Etat
tyrannique historique comme on le verra ci-après] qui affrontera directement l’origine
successorale-clanique, qui se trouve derrière la tradition des premiers pères,
et qui trace à la communauté les frontières définitives, dans le champ de
parenté qui attirera à travers « son adaptation », à l’origine et le
rendra évident, pour les variétés naturelles(classées par l’ordre totémique ou
se reflète la parenté sur la toile des variétés naturelles et s’éloignera de la
classification de la signification linguistique qui démontre et éclaire).
Le butin et le cycle d’enrichissement
dimanche 17 novembre 2013
La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 5)
La pensée politique arabe
de Mohamed Abed Jabri (suite 5)
Une lecture critique Nadhir Jahel.
traduction de la langue arabe.
Revue Exégèse (IJTIHAD) N° 15/16
printemps-été 1992.
L’esprit de corps symbolique :
La prédication de la révélation a
revêtu, dès son début, avant l’Hégire (l’émigration), une forme spécifique
différente de la ligne des révélations qui l’ont précédé, continuellement, dans
les sociétés primitives, qui se trouve une forme miraculeuse d’éloquence
révélée. Pour quelle raison la révélation s’est-elle rattachée, au renoncement
au polythéisme, dans la presqu’île arabique, à cette miraculeuse éloquence de
la langue ?
Il nous semble que deux questions
liées, relatives à la langue de la révélation, n’ont pas été l’objet de
recherche, dans le domaine de l’Islam, pour découvrir leur essence La première
est que le miracle, en tant qu’éloquence, qui renforce la relation entre la
signification et le signifiant, qui émane directement de la décomposition du
significateur dans le langage de la magie(idolâtrie, magie), qui ébranle le
champ de représentation de perception…
Est-ce qu’il fallait, pour la
dernière révélation, s’attaquer aux
racines de la déviation du monothéisme, par une déviation dans le domaine de la
communication et du contact dans l’existence-de l’homme- dans l’univers ?
Est-ce, compte tenu que le
polythéisme, comme il est apparu, en lieu et époque, lors de la révélation,
était la conséquence d’une pareille déviation ?
Ou, que le message est apparu, là où a
été constaté le polythéisme, de cette façon, pour clore la communication
existentielle divine avec la langue, dans une langue de l’homme, qui se révèle
dans une forme que l’homme ne peut maitriser ?
Une méditation qui ouvre l’Islamisme,
sur les sciences de la communication et la langue, qui nous porte à réexaminer
le sens du miracle, qui demeure malheureusement réduit, cantonné, dans le dilemme
posé par Tahaa Hussein et la réponse qu’il appelle ?
En réalité, l’interaction de l’Islam avec la formation sociale, à
travers l’affrontement des Idoles, par la langue miraculeuse, était une façon
de résoudre le fond du déséquilibre, partant d’un modèle révélé unique, et ce
en vue de relancer les orientations du monothéisme latent, dans les autres niveaux
de cette formation primitive de rapprochement familial, la distribution des
richesses… ou pour affaiblir les directions de concentration de puissance qui y
dominent. Affronter les idoles par le miracle de l’éloquence linguistique :
car les idoles en tant que dénomination vide, c’est elles qui rendaient la
formation « primitive » clanique possible, et continue, car elles lui
assurent le champ conceptuel-linguistique, qui permet sa reproduction. Est-il vrai, que les dignitaires de Koreich ne se seraient pas aperçu de la gravité de cet
affrontement « linguistique »
Est-il vrai, qu’ils n’auraient défendu leurs idoles, que pour des considérations économiques (comme s’ils étaient les adeptes de la
méthodologie fonctionnelle économiste ?) :
Suivons, de nouveau, l’évaluation de
Jabri du rapport de Koreich avec leur langue et leurs idoles, leur réaction à la révélation, et à la nature
de cette révélation dans sa première phase :
« En réalité, les idoles n’étaient
pas pour Koreich ce « sacré » auquel les gens s’attachent, et se
sacrifieraient pour les défendre, compte tenu de leur sacralité, et n’étaient
point des idoles nationales dont les gens se révolteraient pour défendre, et se
sacrifieraient, lorsqu’elles affrontent « l’autre », qui possèderait ses
propres idoles nationales.
Non, les idoles de Koreich et leurs
divinités étaient, avant tout, une source d’enrichissement et le fondement de l’économie ; Mecque était un centre des divinités tribales
arabes et leurs idoles, à laquelle on faisait le pèlerinage et les offrandes et
autour de laquelle se tenaient les marchés… »
Oui, ce ne sont pas les idoles pour
elles-mêmes, ce sacré dont les gens s’y attachent, cependant, elles sont son
motif, et une manifestation qui ne se détache guère de la formation de la
société Korachite, et il est vraiment étonnant de séparer, l’apparition des
centres commerciaux, de l’apparition des centres de prière. Mais, il est plus
étonnant encore de considérer que le combat des idoles ne signifierait que de s’en
prendre à la coutume du pèlerinage(n’est-ce pas cela de prendre les sages de
Koreich en dupes !) et, ne serait pas l’ensemble de l’ordre prévalant,
dont ne s’en détachent ces traditions…
Qu’est-ce qui fait que Jabri, encore
une fois, conclut que les dignitaires de Koreich étaient des adeptes de ce « trade-unionisme »
ou qu’ils utilisaient, comme cela, une méthodologie qui se proclame du marxisme, et dont il est réellement une copie systématique banale. Qu’est-ce qui l’habiliterait
à parler en leur nom pour dire : « ces réserves n’empêchent absolument
pas de relire la révélation de Mahomet, une lecture politique en quelque sorte.
Et, ce compte tenu que les protagonistes de cette révélation, qui appartiennent
à Koreich, l’ont interprété dès le début d’une approche politique, et l’ont
affronté politiquement. Ils ont perçu, dans cette révélation, une attentation aux
fondements de leur entité économique, et par conséquent, à leur pouvoir politique
et de leur existence même.
Ainsi, l’assaut sur les idoles, et l’appel
à embrasser la révélation d’un dieu unique, même si elle émane seulement du
point de vue « croyance », comme a été le cas de la proclamation de
la révélation de Mahomet, signifiait une invitation à détruire ce qui attachait
les tribus à la Mecque pour le pèlerinage, son pouvoir économique et politique,
d’une part, et, d’autre part, il n’était pas possible que la révélation de
Mahomet resta « inactive » devant l’instrumentalisation de la
politique, pour l’attaquer par Koreich. Mais, il était nécessaire, et c’est la
loi de la vie, qu’elle combatte avec son arme propre, ou au moins de faire
usage de l’arme politique, dans la panoplie de ses armes… »
L’on s’étonne qu’un chercheur, comme
Jabri, explique la révélation à travers l’interprétation de Koreich, et l’on s’étonne
encore plus, de sa compréhension de cette lecture. Comment Jabri ne
percevrait-il pas que deux ordres de valeurs s’affrontent dès les premières
secondes ! et pourquoi, affirme-t-il que l’Islam a combattu Koreich avec
ses propres armes, comme si c’était une réaction !
Qu’est-ce qui nous fait comprendre la
véracité d’une telle vision ?
Après avoir présenté les bases
générales des deux ordres, l’on se contentera ici de présenter une autre idée
de Jabri, qui démontre l’intérêt de dignitaires de Koreich, à la langue du
Coran, et leur tentative de la tenir, dès le début, en tant que langue « sacrée »,
dans le cadre de la défense de ce « sacré » dont Jabri n’a pas perçu
que les idoles n’étaient qu’une matérialisation de sa langue; et dont l’arrêt,
conduit à l’effondrement des canaux de perception-imaginative-linguistique, et
par là, à l’effondrement du composant de la communauté même, et non seulement ce
qu’elle possède,(alors que Jabri conçoit que ce que possède l’homme est plus important
que son existence, et ceci c’est son affaire, ou de la sagesse de son marxisme
économiste, que l’on ne regrette pas !
) :
« et , sans aucun doute, le
style du coran, c'est-à-dire sa composition et son éloquence ont été parmi ce
qui a ébloui Koreich, car ils l’ont trouvé, plus recherchée que la rime des
prêtres, la poésie des poètes, et leur idolâtrie qui occasionna, leurs
différends sur la qualification qui s’y applique. Les livres sur l’exégèse,
rapportent que les grands dignitaires de Koreich se sont réunis chez Oualid Ibn
Moghaira, qui était leur plus grand seigneur, et ont débattu de la
qualification, qui convenait sur le coran, et ont abouti à son affirmation :
« le plus plausible, c’est que vous le qualifiez : de magicien qui a
emmené des paroles magiques, avec lesquelles ils sépare la personne de son
père, son frère, son épouse et les siens ».
Jabri n’a saisi ce qu’affirme
Mogheira, que dans la forme, c’est que Koreich a été ébloui en écoutant le
coran, mais comment les dignitaires ont-ils affronté cet éblouissement ?
Ils ont essayé au début « d’adopter » selon les termes de Jabri, son
texte, c'est-à-dire de l’introduire dans l’ordre symbolique dominant et lorsqu’ils
ont échoué Mogheira a divulgué le secret de cet émerveillement du coran à
savoir, que c’est une langue qui sépare entre l’individu de son père… C'est-à-dire
qu’elle menace l’ordre parental dominant et attente aux noms/divinités de « l’esprit
de corps symbolique » et secoue également les fondements de l’esprit de
corps de parenté, mais pourquoi Oualid l’a-t-il considéré de magie et l’a
rejeté alors que son ordre symbolique ne réfute pas la magie ?
C’est une position dualiste, qui retient
le discours dans ce qui est habituel et le rejette en tant que magie contre sa
communauté :{Il a réfléchi et évalué effectivement (considéré réellement
la situation) et a été tué, comment a-t-il évalué} alors que notre ami n’a ni
considéré ni évalué !.
Alors que la seconde présente le
modèle coranique révélé comme modèle qui n’hésite pas sur l’époque c'est-à-dire
comme modèle qui ne peut être absorbé par l’histoire, et cet aspect est très
important car il permet de découvrir la prospection monothéiste authentique du
pouvoir et la révolution qu’introduit cette prospection, dans le champ tribal, dans le sens prépondérant « la décadence » sur la parenté d’esprit de
corps. Si le modèle qui comprend la loi traditionnelle (chariaa) parait comme
un modèle linguistique, qui n’est pas atteint par l’écoulement du temps, et les
changements, et qui ne se concentre dans aucune partie qui se fonde dans son
extérieur ; il infirme, de prime abord, tout pouvoir ou dominance sur le
groupe qui se fonde sur cette loi.
Il s’en suit que l’idée qui considère
la révélation en tant que moyen qui renforce le pouvoir de la tribu, à travers
l’émigration et l’occupation, c'est-à-dire celle qui explique l’apparition de l’Etat
islamique historiquement, en tant que conséquence nécessaire de la révélation,
parait en tant qu’une vision artificielle imaginaire. Il est nécessaire donc,
partant de cette nouvelle conception du pouvoir de bien concevoir, précisément,
ce que la révélation a engendré de changement, dans le cycle de parenté, et le
cycle de distribution des richesses, ainsi
cette négation de toute authenticité originelle positive du pouvoir, a
ouvert une haute dynamique de grande amplitude, qui a atteint les cycles
internes de distribution dans le groupe, comme elle a atteint la relation avec l’extérieur
ou des relations extérieur/intérieur et aux fondements de formation de cet
intérieur, en partant des changements profonds qui ont touché la logique de la
parenté clanique.
L’esprit de corps parental :
jeudi 14 novembre 2013
La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 4)
La pensée politique arabe
de Mohamed Abed Jabri (suite 4)
Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction
de la langue arabe.
Revue Exégèse (IJTIHAD) N° 15/16
printemps-été 1992.
II La représentation « de la lampe magique ».
Le passage du cadre de l’esprit de corps, à la formation générale, dévoile le degré de bassesse de cette observation automatique, qui considère la religion ou les symboles magiques, une forme de vernis….Comme si l’homme, même s’il est conscient de ses croyances, se trouvait dans un état schizophrénique qui le porte à les exploiter dans des desseins de gains économiques ou politiques ne serait pas schizophrène, en tant qu’individu ou groupe personnellement, ou comme si cet état de schizophrénie ou « d’hypocrisie »ne serait pas une situation réelle, qui traverse les valeurs du groupe, et préside à son champ de perception imaginatif-linguistique.
Nous avons ici essayé de formuler
quelques observations, qui pourraient faciliter la compréhension du modèle de
société tribale, pendant la propagation de l’Islam, au début de la révélation,
qui est une conception nécessaire pour présenter un ordre d’hypothèses, au
sujet de cette révélation même :
Est-ce que la révélation religieuse et l’émigration,
sont une résultante de conditions intrinsèques à ce modèle même ? C'est-à-dire
est-ce que l’émigration religieuse était une étape transitoire de
transformation, de l’esprit de corps, en un état qui se consolide sur le principe
de la force ?
C’est là le fond de la vision
Khaldounienne, qui s'entrecroise, volontairement ou fortuitement, avec la majorité des
recherches des orientalistes et des anthropologues, car nous pouvons classer
ces études, en se basant sur deux hypothèses essentielles :
La première, qui considère que l’émigration
religieuse était nécessaire pour inaugurer l’histoire/l’Etat, et démontre ceci
soit en se basant sur la vision parcellaires de la réalité, en niveau qui fait
de la religion une donnée rattachée à l’économique ou le politique, favorisant
quelques fois l’un de ces deux éléments, et, en les intégrant parfois(les partisans de
Godelier).
Et la seconde, qui fait de la société
primitive une origine, et considère l’apparition de l’Islam, une
déstabilisation et une corruption de cette société, qu’il va combattre.
La formation de l’Etat , considérée, en
tant qu’une expression de la division du groupe social, en Gouvernants et
Gouvernés. Cette déstabilisation est estimée une conséquence nécessaire et
inévitable, compte tenu que la société du
passé est, fondamentalement, une société
qui s’oppose à l’Etat, c'est-à-dire qui se détermine par l’opposition à
sa formation, dont il est, pour cela, porteur de son germe…
Cette théorie, nous la retrouvons
principalement chez Clastre et Gaucher, et par l’expérimentation de son
application pour analyser, la révélation de l’Islam dans le livre « Rodenson
et le prophète de l’Islam » de Hassen Kabisi.
L’importance de cette interprétation,
malgré sa tentative de brouiller les significations puisées du coran, et sa
fausse présentation de la doctrine du prophète, et son attachement à la position
dominante des orientalistes de l’Islam : Islam=Etat tyrannique, se trouve
dans le fait qu’elle ait attiré l’attention sur l’importance du champ de
perception évaluatif dans la société primitive, et de ce que nous rapporte le
Coran, au sujet de cette société…
Et, en tout état de fait, elle
demeure meilleure que la perception marxiste à laquelle nous ramène Jabri, d’une
façon monotone et simplifiée. Cependant
l’on relève, d’après notre approche du modèle social primitif, avec lequel
interagit la révélation, de prime abord, compte tenu que les deux orientations
restent en dehors d’un réel dialogue ; et qui tourne autour de savoir si
ce modèle, qui a conduit à travers une dynamique propre à l’émigration, et la
formation de la ville(Médine),
-engendrant la naissance de
dynamiques de l’histoire de l’Islam qui semblent, dans cette situation, une
finalisation de sa logique,
-au renversement de cette logique, sous l’effet
de changements internes qui s’en détachent,
-que le modèle islamique est né complètement
en dehors de sa logique, et a réagi en dehors de son expression,
-ou que la société primitive connait des
variables composées et plusieurs hypothèses, en interaction avec le nouveau
modèle,
- alors que d’autres sociétés se sont
lancées dans un mouvement qui vise à instituer une logique contradictoire à la
leur, et qui serait une logique qui n’aurait pu se développer, si ce n’était son
adhésion à l’Islam, dans la mouvance l’instituant (les déliés
الطلقاء …..)
La solution de ces questions ne
manque pas de difficulté, et nécessite qu’une étude lui soit consacrée, aussi l’on
se limitera ici, en vue de développer une démarche pour y répondre, d’explorer
quelques lignes conductrices permettant de poursuivre la lecture du texte de
Jabri.
L’esprit de corps symbolique :
http://ia601606.us.archive.org/0/items/94574/1516-1992.pdf
http://ia601606.us.archive.org/0/items/94574/1516-1992.pdf
mardi 12 novembre 2013
La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 3) Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction de la langue arabe.
La pensée politique arabe
de Mohamed
Abed Jabri (suite 3)
Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction de la langue
arabe.
Revue Exégèse (IJTIHAD) N° 15/16 printemps été 1992
.Secundo : critique du concept de clanisme chez Ibn Khaldoun :
.Secundo : critique du concept de clanisme chez Ibn Khaldoun :
L’intérêt essentiel
d’Ibn Khaldoun, par la définition du concept de l’esprit de corps (asabiya), se trouve l’affirmation du pouvoir dominant, basé sur la force. Ce point de
départ paraît naturel pour deux considérations :
La première : partir de la tradition bédouine,
La seconde : le principe général, dans ce milieu, se
base sur la légalité de la force au lieu de la force de la loi.
Ce qui implique que la force se trouve au centre de la
formation de l’esprit de corps en général.
Deux questions subséquentes :
-
Est-ce que l’esprit de corps est réellement le
composant, qui constitue la toile de fond des relations de parenté, dans la
presqu’Ile arabique au temps de la révélation ?,
-
Et, si la question se présente sous cet aspect :
comment peut-on définir cette formation sociale spéciale, dont l’esprit de
corps en constitue la composante ?.
Le concept de domination pour Ibn Khaldoun est très
important, et nous permet à travers les études disponibles, et les recherches
réalisées, de découvrir le degré de véracité du concept d’engagement de
l’esprit de corps, et son acuité en tant que « révélateur ».
Il est nécessaire, en vue de concevoir cette signification,
de se représenter le constituant parenté, en partant d’un champ formé de
réseaux de parenté(relations de parenté, d’alliances), complexe, enchevêtré,
que signifierait la domination dans ce milieu ? Celle-ci implique
l’émergence d’un ou de (plusieurs) éléments, se transformant en pôles
d’attraction , qui portent la parenté, d’un moyen par lequel l’homme
détermine sa position(proche, éloigné) des autres, et d’un registre dont on se
servirait pour établir les liaisons dans un rassemblement, à un
registre /origine qui mesure les relations et les positions, et se
transforme en base de calcul de référence.
Dans ce sens, la parenté authentique ouvre une dynamique qui
se base sur la concentration de la force, et son ancrage propre lui permettant
de fixer ses racines dans la nature, à travers la souveraineté et l’échelle
d’alliances qui porte l’origine de parenté, au stade de genre, d’espèces
naturelles, qui se multiplient.
Cependant, cette forme de croissance, cette prédominance, de
ces pôles d’attraction, se caractérise chez Ibn Khaldoun en tant que phénomènes
temporaires et événementiels d’une situation antérieure ; Quelle est cette
situation ? Suivons attentivement ce
qu’il affirme :
« L’origine de toute honorabilité est extérieur,
c'est-à-dire qu’elle émane d’une présidence et d’un honneur qui la qualifie, et
son contraire, l’absence d’appartenance, signifie que toute honorabilité et appartenance, n’existait pas avant son
occurrence, comme c’est le cas pour tout
événement.
La fin du lien
intervient à la quatrième génération, qui déviera de la voie de ses prédécesseurs, en tout, et
perd la continuité, comme l’on découvrira de la considération des relations
entre les hommes, dont on ne sait ni comment ni la cause de son occurrence, en
imaginant que c’est le lien de parenté seulement qui l’impose, alors, celle-ci
s’en éloigne et ne percevrait que son mérite
sur son clan, confiante en son éducation à les suivre, en ignorant ce
qui a nécessité cette relation d’appartenance… ».
Le cycle de succession entre les clans est en rapport avec
cette « extériorité », qui se trouve de quitter l’honorabilité à la
décadence, qui accompagne le passage de l’honorabilité d’un clan à un
autre….C’est ce qu’on retient d’une première lecture du texte, mais si l’on
examine attentivement sa signification ; l’on découvrira que cette
situation d’instabilité, cette domination, qui ne cesse de se battre, dans un
champ de forces qui s’affrontent, et qui ne peut atteindre qu’un équilibre
momentané « implique que toute honorabilité, est précédée par son
absence ».
Il apparaît ainsi, si l’on cerne tout honneur …et son
absence, compte tenu qu’à l’origine, il n’existe aucun lien de parenté, en
l’absence d’une concentration de la force, il en découle que cette
concentration n’est que provisoire, et ne comprend pas les causes de son
renforcement ou de sa formation, enraciné et constant, dans une partie …..
Si la condition de tout honneur initial se trouve extérieure
à tout honneur ; ceci signifie que la tendance générale, à laquelle est
soumis l’esprit de corps en formation, se trouve la corruption. Il n’apparait
pas que l’explication générale donnée par Ibn Khaldoun de cet état de
corruption, qu’il impute à l’ordre de la création, convaincant, mais parait une
forme de subterfuge et d’un maquillage, par le recours à la philosophie
aristotélicienne, en vue de cacher un examen critique, des fondements de la
puissance dominante, s’infiltre, dans la même démarche, par laquelle Ibn
Khaldoun fonde sa légitimité.
Le fondement ou la base se trouve, ici, dans la décomposition
de l’esprit de corps, en formation basé sur la domination ; de même que
cette domination parait comme un ordre provisoire à l’intérieur de la tribu,
ordre qui ne porte pas à un clivage, qui ne tranche pas nettement entre
gouvernant et gouverné. Ce fondement, cet enracinement ne se mue pas en règle,
mais demeure passif, formant une barrière sur laquelle s’encastre la mouvance de concentration. Ce qui fait que
l’esprit de corps dépense une énorme énergie et consomme les relations de
parenté (comme on le verra ci-après,
Cette représentation, qui nous parait proche de la logique de
la société tribale, pose deux questions :
La première question :
Se rapporte au modèle de cette vie en société, c'est-à-dire
sa composition, que l’on ne peut comprendre qu’à travers la façon dont il se
forme pour son époque, sa situation géographique et sa langue, compte tenu que
le degré de parenté bien qu’il soit ici l’origine essentiel de la force, dans
l’activité du groupe, elle ne fait pas des autres positions la portée de son
ombre.
Il est erroné, totalement, de croire qu’on puisse découvrir
la logique de la formation générale, en commençant par tirer le principe de
l’esprit de corps, au niveau de la parenté, puis de comprendre les autres
niveaux comme la religion et l’économie…en les rapportant à ce principe perdu
dans les dédales d’un labyrinthe, et les imaginations du type de la composition
des éléments politiques et économiques, puis de les décomposer et de pondérer
l’économique…Car l’important reste ici la formation générale, ce qui implique
la nécessité de fixer les règles qui font qu’un composant se trouve dans ses
niveaux d’échelle réelle, ou même estimative (dans un premier stade d’analyse), en créations différentes mais qui s’assemblent,
dans un seul principe, qui donne à cet élément ou à cette donnée son
identité :
Lorsque l’esprit de corps, se trouve un composant du groupe
en formation, son principe doit se
trouver( et les règles auquelles il se soumet) dans des formes ou créatures
différentes aux niveaux de la langue, la religion et l’économie…et au niveau des
liaisons qui les relient entre-elles,
mais cependant ces créatures ou ces formes nous permettent de déceler ces
niveaux et de les fixer même de façon
approximative.
Nous devons, ainsi, essayer de représenter cette formation, partant de l’esprit de corps, non en tant que niveau, mais en tant que début, comme composant. D’où peut-on procéder ?.
Il apparait de ce qui précède, qu’il est nécessaire, de faire
« éclater » les limites du concept d’esprit de corps, en tant que
concept réservé à la parenté, en vue d’atteindre le concept du composé
tribal « primitif » général, de faire éclater ses
frontières, en vue d’expliciter ce qui se passe , au niveau de la parenté,
pour comprendre sa formation en général.
Que se passe-t-il au niveau du lien familial ?;
Ce que nous observons ici, l’émergence d’unités de parenté, qui concentrent la puissance, en consommant, pour cela, l’énergie des autres
unités, transformant la parenté d’une langue de signaux, qu’on utilise pour
observer les lignes de liaison, et les points de rapprochement ou d’éloignement
entre les personnes, et d’une technique pour fixer la périodicité naturelle de succession
des générations, dans un registre culturel linguistique : des liens de
parenté, à une source d’énergie en s’intéressant à sa liaison à la nature, ce
qui la caractérise en tant que source et centre d’attraction du pouvoir… Cette
transformation de la parenté en une dynamique naturelle, qui ramène l’humain à
la multiplication des genres naturels, est en opposition totale de sa fonction, en tant que langue de signalisation, qui relève
la donnée naturelle pour la classer, dans le milieu social. Et de ce
point de vue conduit au cheminement de sa consommation de l’énergie parentale,
à consommer l’énergie expressive c'est-à-dire à utiliser la langue qui démontre,
en une langue magique, dont les significations se détachent de ses expressions.
Et l’on doit, avant de détailler «ce qui se passe à ces
différents niveaux de parenté, et de langue, puis la richesse et la puissance
politique,- de revenir à cette « extériorité » à la
« décadence ». Que représente cette « décadence », cette
situation dans laquelle l’honneur demeure le centre du pouvoir qui lui est
rattaché ? Ibn Khaldoun qui cherche à ancrer la force, en vue de justifier
le pouvoir basé sur l’extorquassion, le voile au niveau théorique. Mais, si
l’on se réfère de nouveau à l’expression « que tout honneur ou parenté,
son absence lui précède » nous découvrons que c’est une condition
originaire. Une condition équilibrée : quelle est cette
« décadence »?.
Elle a commencé maintenant à se dévoiler, en tant que modèle
de parenté islamique. Elle se retrouve dans la société tribale, qui a dévié du monothéisme
et pénétré ce champ, basé sur la concentration des forces, qui se combattent,
entre leur apparition et leur déclin. C’est une situation qui ne parait pas
marginalisée et défigurée, seulement, à cause de l’émergence de la domination de
l’esprit de corps, en tant que déséquilibre qui la rend « indigence »
et ce, après la transformation de la parenté-langue, en une réserve de parenté, que consomme le pouvoir en vue d’ancrer son identité, et la transforme en source
origine, c'est-à-dire, en une nécessité de création.
Comment cette puissance adapte-t-elle l’esprit de corps, et le mène en vue d’en faire une identité d’origine, et de la parenté ancrée
« indigence », elle s’adapte elle-même dans deux directions, qui
apparaissent clairement, si on les cherche au niveau de la langue :
La première direction mène, à travers la continuité de la
parenté de succession, des espèces naturelles, à la formation des classifications
nominales, à travers lesquelles, se rattachent les ensembles, jusqu’au règne
animal et végétal.
Et, la seconde, reflète les ramifications du champ parental sur les astres, et dont se forment, dans son cheminement, les constellations et les appellations divines, de sorte que « l’esprit de corps symbolique » divin se lie à l’esprit de corps humain, de similitudes et de réflexion en même temps : il a été cité dans l’interprétation de la balance : « citation du coran {Ils imputent à dieu les filles qu’il soit vénéré}Ils prennent les divinités, à l’exception de dieu ou certains dieux, en genre féminin, affirmant que ce sont les filles de dieu. Il est rapporté que les tribus de Khuzaa et de Kanana croyaient : que les anges étaient des filles de dieu.
Et, la seconde, reflète les ramifications du champ parental sur les astres, et dont se forment, dans son cheminement, les constellations et les appellations divines, de sorte que « l’esprit de corps symbolique » divin se lie à l’esprit de corps humain, de similitudes et de réflexion en même temps : il a été cité dans l’interprétation de la balance : « citation du coran {Ils imputent à dieu les filles qu’il soit vénéré}Ils prennent les divinités, à l’exception de dieu ou certains dieux, en genre féminin, affirmant que ce sont les filles de dieu. Il est rapporté que les tribus de Khuzaa et de Kanana croyaient : que les anges étaient des filles de dieu.
Les apostats brahman et bouddhistes et les sabii confirment
l’existence de plusieurs divinités, parmi les anges et les démons, du genre
féminin, et qu’elles sont les filles de dieu. Dans le coran, il est cité {Ils
ont fait des anges, qui sont les créatures du miséricordieux, des femelles}
Zokhrof 19, et d’ajouter, {ils ont érigé, entre dieu et les génies, une parenté }
Safat 158. Certains ont motivé cette féminisation à cause de leur
invisibilité.
Si l’on revoit les idées des idolâtres, malgré leur diversité, et dont on a cité la moitié dans la 10ème partie de ce livre,-on saura que les arabes n’ont rien inventé dans cette croyance, mais qu’elle prend racine dans les idées, des ancêtres des idolâtres en Inde, Egypte, Babylon, la Grèce et Rome. L’examen attentif des origines de leurs idées, nous fait découvrir qu’ils prennent les anges, dont découle le bien, et les diables dont découle le mal, en tant que divinités qu’ils adoraient en les vénérant et en les craignant. Et ces principes transcendants et ces forces globales, qu’ils leurs imputent, et dont ils sont, d’une autre façon, la manifestation, se divisent en actif et réactif et considèrent, leur réunion en mariage et une dualité, dont ils qualifient l’élément actif, de père et le réactif de mère, et le résultat de leur union de progéniture, qui se divise en garçons et filles ainsi que certaines divinités, sont mères et filles, d’une part, et de père et fils, d’autre part.
Si l’on revoit les idées des idolâtres, malgré leur diversité, et dont on a cité la moitié dans la 10ème partie de ce livre,-on saura que les arabes n’ont rien inventé dans cette croyance, mais qu’elle prend racine dans les idées, des ancêtres des idolâtres en Inde, Egypte, Babylon, la Grèce et Rome. L’examen attentif des origines de leurs idées, nous fait découvrir qu’ils prennent les anges, dont découle le bien, et les diables dont découle le mal, en tant que divinités qu’ils adoraient en les vénérant et en les craignant. Et ces principes transcendants et ces forces globales, qu’ils leurs imputent, et dont ils sont, d’une autre façon, la manifestation, se divisent en actif et réactif et considèrent, leur réunion en mariage et une dualité, dont ils qualifient l’élément actif, de père et le réactif de mère, et le résultat de leur union de progéniture, qui se divise en garçons et filles ainsi que certaines divinités, sont mères et filles, d’une part, et de père et fils, d’autre part.
Si les idolâtres arabes convenaient : que tous les anges
sont les filles de dieu, affirmer qu’ils aient voulu imiter en cela, ceux qui
les ont précédé, par ignorance et sans vérification. Ce texte offre une
occasion unique pour clarifier ce qu’on vise par « esprit de corps
symbolique », car il présente la composition de l’espace de l’idolâtrie
symbolique, et sa vision des apostats en relation avec les brahman et les
bouddhistes –et cela conduit à ne point séparer les idolâtres avant l’islam des
apostats comme en dispose Jabri.
Comment apparait cette composition symbolique, et quelle est
sa relation avec l’esprit de corps parental ? Signalons, tout d’abord, que
l’interprétation de Tabtabaii, qui limite cet esprit de corps symbolique à la
gente féminine, en l’imputant à l’ignorance des arabes, est faible, l’espace
symbolique ne peut être analysé sur la base de l’ignorance et le savoir des
ordres symboliques, qu’utilise la communauté pour la formuler, car les façons de cette formulation prennent une signification en soi . Pourquoi se formerait
l’esprit de corps des anges de genre féminin, et que les arabes n’insistent pas
sur le mariage dans les mondes des anges et des diables ? Une seule
réponse apparait ici et semble probable, car il comprend une énergie qui clarifie,
c’est que l’esprit de corps symbolique est une succession de parenté féminine.
C’est la représentation de l’esprit de
corps parental de la femme, ce n’est pas une parenté d’échange, qui se fonde
sur le mariage, mais une parenté d’alliances, dans laquelle les femmes sont
présentes à la place des hommes. Il s’en suit que le monde des divinités est un
niveau qui ne se distingue pas du composant général, et il nécessite pour sa
continuité une énergie semblable à l’énergie parentale :
« l’énergie linguistique » de même, que l’esprit de
corps, consomme le champ de parenté et le décompose, l’esprit de corps
symbolique consomme le champ d’expression et disperse son sens de sa
signification, et elle ne se détache pas foncièrement du déséquilibre de
perception-linguistique.
N’est-il pas attirant l’attention, ou même, étonnant que le
coran impute la vénération de statues à une manifestation linguistique :
{ce ne sont que des noms, que vous avez imaginé vous et vos pères, que dieu n’en
a pourvu d’aucun pouvoir} Najm 23.
Que le nom ne soit pas
objet de transcendance de pouvoir signifie qu’il est dépourvu
d’existence, ce que vous avez nommé de divinités ne sont en fin de compte que de
simples nominations. Ce qui implique que vous avez nommé des noms dont vous
avez transformé le signifiant en signification vide, dont vous avez éparpillé la signification
linguistique.
Ainsi, se crée, au niveau de cet esprit de corps symbolique, une unité composée et transcendante, qui sépare les événements et les créatures, selon les signes astrologiques, qui ne les lient au monothéisme qu’à travers
l’ordre de pardon, qui sépare entre la cause et l’attachement suprême et rend
les créatures, qui s’y rattachent et leur rattachement à l’ordre de causalité
général, unifié.
Voici donc un formé général dont le composant se trouve
l’esprit de corps parental, et son apparence essentielle gomme le réseau de
parenté, et la perturbation de la langue, une apparence, qui conduit à une
tendance générale lente vers l’effondrement, ce qui conduit le groupe à œuvrer
en vue de repousser toutes actions de changement temporel…
(Et il dévoile les raisons du renoncement des sociétés
primitives à l’histoire). Un certain genre d’unité dégommé nait dans le groupe
en formation régissant tout niveau de son échelle d’une façon parfaite qui
attribue à chacun de ses niveaux sa spécificité.
Niveau Langue
logique/rassemblement
Les astres prose rimée
Règne animal poésie
Ordre végétal les noms totémiques.
II La
représentation « de la lampe magique ».
Le passage
du cadre de l’esprit de corps, à la formation générale, dévoile le degré de
bassesse de cette observation automatique, qui considère la religion ou les
symboles magiques, une forme de
vernis….Comme si l’homme même s’il est conscient de ses croyances, se trouvait dans un état schizophrénique, qui le porte à les exploiter
dans des desseins de gains économiques ou politiques, ne seraient pas
schizophrène, en tant qu’individu ou groupe personnellement, ou comme si cet état de schizophrénie ou
« d’hypocrisie »ne serait pas une situation réelle, qui traverse les valeurs du groupe, et préside
à son champ de perception imaginatif-linguistique.
http://ia601606.us.archive.org/0/items/94574/1516-1992.pdf
http://ia601606.us.archive.org/0/items/94574/1516-1992.pdf
dimanche 3 novembre 2013
La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 2)
La pensée politique arabe
de Mohamed
Abed Jabri (suite 2)
Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction de la langue
arabe.
Primo :
« la tribu » de Jabri et le clanisme(asabiya) khaldounien.
Quelle
relation lie « la tribu » de Jabri et le clanisme en tant que
fondement de la doctrine khaldounienne :
« Par tribu, on entend le rôle qu’attribuent les
anthropologues occidentaux à la « parenté » dans l’étude des sociétés
« primitives » et les sociétés précapitalistes, et d’une façon
générale ce qu’Ibn Khaldoun qualifie de « clanisme » (asabiya) dans l’étude
« des caractéristiques de la civilisation » dans l’expérience « arabo-islamique »,
jusqu’à son époque, et que l’on désigne de nos jours de « clanisme », lorsqu’on parle d’une forme de gouvernement ou d’une pratique politique ou sociale qui se base « sur
les proches » très proches et éloignés, au lieu de compter sur les
compétences et l’expérience, qui jouissent de la confiance des gens et de leur
respect ou qui ont une certaine représentativité démocratique libre.
L’on ne prend pas en compte uniquement les proches consanguins
réels ou imaginaires, mais également les proches, dans le sens de portée
affective de clan, comme d’appartenance à une ville, une région, une secte ou un
parti politique, lorsque cette appartenance distingue uniquement « le moi »
de « l’autre » dans le domaine politique.
Comment peut-on croire que le degré de parenté ait joué dans
toutes « les sociétés primitives », et les sociétés précapitalistes
(l’on ne sait pourquoi Jabri mettrait cette dernière entre parenthèses. Est-ce que ce concept est ici plus précis que les sociétés
primitives ?!). Ce que l’appartenance a joué dans l’expérience islamique,
jusqu’à son époque, ou ce qu’on désigne de nos jours « clanisme »,
(est-ce que l’on ne peut concevoir ce qu’il est précisément) son rôle….
Comment peut-on croire qu’un chercheur qui prétend libérer l’esprit
politique arabe des « barrières du savoir idéologique » ne s’empêcherait-il
pas de placer tout ce qu’a connu l’histoire de l’humanité de formes sociales
« depuis « le déluge » ou avant dans une même classification :
les sociétés précapitalistes. Que signifie cette expression, dans ce cas, si ce
n’est « l’autre » le non Européen et quelle est la conclusion que
souhaiterait tirer Jabri de tout celà, autre que la « déification» de cet
Européen dont il nous invite, à la fin de son ouvrage, à appartenir à sa
démocratie, annonçant l’échec de l’expérience islamique et le déclin historique
de l’islam, comme s’il appartenait à l’individu de changer son appartenance,
comme il changerait sa politique ou comme si l’occident « saisirait »
une pareille confidence de l’infériorité, qui justifierait la revendication d’intellectuels
comme Jabri de leur appartenance à sa civilisation.
L’on est en droit de nous interroger, comment la parenté
serait-elle une donnée anthropologique convenue, dans les sociétés primitives ?
Quand-est-ce que les anthropologues ont-ils été unanimes pour affirmer que la
tribu constitue le noyau de la paternité originaire et dominante dans les
sociétés primitives ? Et, puis le différend profond, qui perdure jusqu’à
présent, sur le degré d’authenticité prononcé entre la tribu ou le noyau
familial, et malgré l’essai de sa solution par Strauss à travers l’atome du
rapprochement, ne démontre-t-il pas la querelle qui subsiste entre le degré de
parenté biologique et le rapprochement basé sur les échanges qui repose sur l’équilibre ?...
L’on reviendra sur cette question, dans notre présentation des transformations
qui sont advenues sur les normes du rapprochement sous l’éclairage qui se propage
de la logique de l’unicité islamique.
Par ailleurs, est-il vrai, que ces savants sont unanimes pour
considérer que le recours aux compétences, est en contradiction constante du
recours aux proches et que les tribus n’ont jamais connu la libre
représentativité ? Jabri n’a-t-il pas lu les écrits de Pierre Clastres et
de Michel Gaucher, nonobstant son degré de véracité ?. La vérité c’est que
Jabri nous force à ignorer tout dialogue réel avec la pensée occidentale ou « orientale »
qui nous permet par son truchement d’apprendre, car les notions ici restent
floues.. Tous les chats pendant la nuit sont noirs et les eaux basses, continuer
à avancer en pataugeant dans la boue est pénible mais doit-on poursuivre notre
voie ?!.
Nous sommes devant un concept élastique : « la
tribu » (entre guillemets), un concept qu’on peut charger de n’importe
quelle portée, que peut enjamber Jabri pour naviguer à travers les étapes de l’histoire
arabe : l’époque préislamique s’est caractérisée par la prédominance « de
la tribu » de même que la Oumma, pendant la propagation du message de l’islam,
malgré la force « de la croyance » elle ne s’est formée qu’en tant
que cadre qui unit les tribus même si ce cadre la dépasse de quel détail ?
on l’ignore)
Sans compter les autres étapes et le nouveau clanisme actuel
conséquence « du retour du refoulé » est très beau, comme si le
refoulé ne comprenait pas dans la conception freudienne, les penchants
intériorisés du subconscient le plus proche de la nature ou, du moins, ne
serait pas conservé dans la partie du subconscient ou il s’y confond avec ce
qui le rapprocherait de l’instinct.
De ce fait il est
nécessaire à l’homme de dépenser une
énergie psychologique énorme pour la refouler…Est-ce ceci ce qu’entend Jabri :
à savoir que « le clanisme » et le « fanatisme religieux »
ne peuvent être retirés de la nature de l’Arabe ? le musulman ?...Est-ce
là une proposition pour se départir de son identité ou de prêter allégeance….Pour qui ?
ces idées n’amenuisent-elles pas le niveau de la concertation et n'appauvrirait-elle pas l’existence
même de l’homme interlocuteur ?... Doit-on poursuivre le discours ?
Nous avons espéré que l’ouvrage soit une occasion propice
pour une nouvelle lecture de l’exégèse d’Ibn Khaldoun et de l’histoire de l’Islam
qui dévoilerait et éclairerait. Et nous voilà devant ce mauvais texte qui nous
fait tomber et nous mèner à discuter la forme et la signification des concepts…Mais
essayons, malgré cela, et avant de passer directement à Ibn Khaldoun, en vue de
critiquer le concept de « clanisme », d’utiliser, une dernière fois, le miroir de
Jabri, à travers le suivi de ses idées « khaldouniennes », qu’on
suppose soutenable et claire. C'est-à-dire
de nous confronter à l’homme sur ses points de force, c'est-à-dire de passer au
lien avant de nous tenir aux définitions rapides contenues dans « la
pensée politique arabe » et son livre « sectarisme et Etat »
dans lequel nous retrouvons une analyse approfondie du concept de sectarisme.
Que propose Jabri ici ? ci-après une partie de ce qu’il affirme :
« la base du tribalisme, c’est la disposition naturelle,
théorique, qui pousse l’individu à soutenir son proche consanguin, de le défendre et le soutenir et cette tendance est naturelle dans le genre humain depuis sa
création ».
« Ce que Dieu a placé dans le cœur de sa créature de compassion
et d’engagement, pour défendre leurs congénitaires, et leurs proches, sont ancrées dans la nature humaine, et permettent la solidarité et l'identification, ce qui amplifie leur crainte par l’ennemi »
.
La question se trouve ici une question de « caractère »
ou « de nature humaine » et le clanisme(asabiya) sous cette considération
est une manifestation sociale naturelle, dans l'acception qu'elle accompagne la sociabilité humaine liée à la « nature » à l’objet, elle est ainsi une des manifestations identitaires de
la vie en société »
Il est clair que les définitions khaldouniennes, du clanisme,
dont se suffit ici Jabri, ne dépassent guère des définitions descriptives,
introductives qu’Ibn Khaldoun essaye, à travers celles-ci, de démontrer que le
clanisme est une donnée naturelle, en vue de la rendre un principe de la
sociabilité et de la politique, qu’il utilise pour défendre le pouvoir basé sur
la force. Ce qui ne permet pas, réellement, de considérer le clanisme en tant
que manifestation sociale « naturelle » ou, que cette considération,
fait perdre au concept sa signification et occulte ce que le texte d’Ibn
Khaldoun comprend de définition précise. Quelle est cette définition
khaldounienne précise du clanisme.
Ecoutons Ibn Khaldoun :
« Comme la vie en société et le clanisme sont, dans le
constitué comme un composant, ainsi que le composant de celui en constitution, il ne serait pas utile si ses éléments se neutralisent, il est nécessaire la dominance d’un
élément conditionnant sa formation. Le
secret de la conditionnalité, de la prédominance dans le clanisme, et de la
nécessité de la conservation de la présidence dans la partie à laquelle elle
revient, comme on l’a conclu » quel est ce en formation dont parle Ibn
Khaldoun et dont le clanisme forme le composant ?
Secundo : critique du concept de clanisme chez Ibn
Khaldoun :
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