samedi 25 octobre 2014

Transition.

Que d'événements, depuis le mois d'avril 2014, des élections en Libye, et deux gouvernements, deux parlements, une capitale(Tripoli) aux mains des vaincus(aux élections), qui s'y installent non par la légitimité, du droit, mais par l'usage de la force, ce n'est pas l'anarchie qui prévaut, mais la guerre civile, et la dissémination de bandes armées, d'affirmation tribale et sectaire, de seigneurs de la guerre, que de légitimation populaire, des zapatistes en herbe sans zapata, sans idées, sans projets, sans programmes d'affirmation d'égoïsmes gonflés, de vide que de valeur.
Au Yémen, le réveil de tous les démons, allant du séparatisme, au sud et le rêve du rétablissement de la République Démocratique au Sud Yémen et le retour aux anciennes figures du passé, Salem El Bidh, l'ancienne bannière sudiste; au Nord c'est le rêve pré-républicain qui resurgit et remet en cause tout autant la révolution que la République, les séditionnistes Houthi de Saada, au nom d'une légitimité théocratique doctrinaire se remettent en rang de combat bénéficiant de la division tribale, et des combats de réglement de compte de la transition, l'érosion du pouvoir intérimaire, à la recherche de compromis de légitimation de pouvoir central rongé par les contradictions de projets allant d'une nébuleuse agissant pour le rétablissement du Kalifat, et l'application de la "Chariaa" (doctrine du prophète mahomet, reposant sur le Coran et sa tradition) face à l'affirmation partisane politique avec ses différentes composantes, du Congrès Populaire Général, présidé par l'ancien président de la république, Ali Abdallah Salah, dont le président intérimaire en assume la vice présidence Abderabbou Mansour Hédi. le Parti des frères musulmans Islah, se réclamant de la modération politique, l'ouverture et la composition avec le pouvoir, dans le cadre du rassemblement Commun(اللقاء المشترك) comprenant notamment le parti socialiste de Nooman, s'inscrivant dans le scillage de la légitimité de l'Union, la révolution et du régime républicain face aux réminences du rétablissement de "l'Imam" Wilayet El Fékih" pronée par les Chiîtes Zeidites d'obédience monarchiste, réclamant la légitimité de régner sur aussi bien le Nord que le Sud du Yémen, mais également sur tous les pays du CCGolfe dont essentiellement l'Arabie Séoudite-Wahhabite.
En Syrie, et en Irak, c'est le danger que fait peser l'affirmation du mouvement de rebellion armée, se réclamant de l'EI qui menace tout aussi bien les Etats, que les minorités de la région, que la tradition, s'il menace les chiites, en Irak, Iran, Liban, Syrie(Alaouite), il ne constitue pas moins une menace pour les wahhabites de l'Arabie Séoudite, les Kurdes, les Yézidites, les intérêts occidentaux, les Etats séculaires de toute la région.
Ses tentacules se font menaçantes, également en Afrique du Nord, prenant à contre pied les régimes établis à la faveur de la débandade d'autorité à la faveur de l'ode du printemps arabe sur des états fragilisés par un déficit démocratique, et de leur légitimité de projets politiques, économiques et sociaux et d'une quête d'affirmation d'identité de division et de choix de valeurs entre traditionnalistes, modernistes, idéologies d'emprunt, et convictions sectaires.
En Tunisie, l'illusion démocratique d'une mosaïque d'affirmation politique se revendiquant de la révolution et de ses valeurs, de la tradition fondamentaliste, de l'ouverture, des aspirations contradictoires ne peut cacher l'ombre d'une menace dont l'évolution dans la région et la présence dans nos murs, de terroristes ne peut nous cacher la menace réelle qu'elle présente  et qu'elle fait peser sur  le devenir de la nation.