samedi 7 novembre 2015

Un 7 novembre 1987 une page de notre histoire, s'annonçait.


Un samedi 7 Novembre 1987 à 7 heures du matin, on prenait notre petit déjeuner, et écoutait les infos, diffusées par notre radio nationale, lorsque Hédi Triki, annonçait, ce qui n'était pas d'accoutumé, que le premier ministre... s'adresse à la Nation, l'introduction laissait présager le pire "nous avons travaillé des années durant sous sa direction", .....et heureusement que le couperet du discours continuait sur "et compte tenu de sa longue longévité", nous assurait sur l'issue qui n'est pas fatale...un pincement de coeur, pour cette fin politique...tragique, un coup d'Etat.

La statue équestre de Bourguiba fut déboussolée et une horloge érigée à sa place,, ma réflexion fut oui, nécessairement, ce n'est qu'une question de temps.

Devant l'école Marie Curie, à Mutuelleville, ou les collègues acccompagnaient leurs enfants, n'ont pas manqué de commenter et de lancer des anecdotes sur l'événement, "Il a osé le faire" lança l'un.., éternel blagueur,..le renversement....

La mise aux arrêts de certains responsables du parti et de l'Etat, nous inquiétait, mais le ton était réconciliateur, tous les ministres dont notre Secrétaire d'Etat à la Coopération Internationale au Ministère des Affaires Etrangères gardaient leur position, rassurant sur la continuité de la politique et des rouages de l'Etat, nos choix politiques, économiques et sociaux. 
Un ton de réconciliation  marquait le discours "par l'appel à la reconnaissance des apports de tous les courants et des protagonistes antagonistes de notre histoire, de toutes tendances, dont les islamistes, réconfortait , même s'il banalisait une antinomie consommée par plusieurs générations, d'irréconciliables. en attendant de voir la suite des événements.
Une marque de réconfort marquait le paysage, l'absence de tout signe de présence sécuritaire qui caractérisait nos cités, des années durant, un soulagement, la trêve commençait et l'espoir naissait, 
L'Etat continuait sa mission au service de la nation, la diplomatie tunisienne, poursuivait ses performances au service de l'image de marque et les hauts intérêts du pays.
La réalité de la pratique, au sommet  du pouvoir, nous réservait, tant de déceptions par une malheureuse.....longue  et insidieuse expérience de népotisme,  une avidité de personnification du pouvoir et une course effrénée à l'enrichissement, d'une caste fermée de proches que rien ne pouvait rassasier.