jeudi 8 mars 2012

La transition arabe et l'opportunité du prochain sommet : les assises de la discorde..

Malgré les clivages et les contradictions qui caractérisent le monde arabe, la cause palestinienne mobilise tout aussi bien l'opinion publique que ceux qui aspirent à la représentation politique du peuple qu'ils soient au gouvernement ou dans l'opposition.
Une radicalisation rampante, marquée par la surenchère populiste, à dessein électoraliste, anime une frange de la classe politique, qui somme toute, rejoint le discours irréel et irréaliste de Nasser, "on les jettera à la mer", pour se retrouver devant la défaite et l'avilissement du monde arabe, la perte de la face et la perte de la cause.
Du discours de sagesse de  Bourguiba, appelant à s'attacher à la solution de la question, en recourant à la légalité internationale, et aux termes et à l'esprit des résolutions onusiennes, que la démagogie nassérienne a rendu utopique d'atteindre, les aspirations actuelles du monde arabe se limitent à réclamer, au plus, le retour aux frontières de 1967 et à une souveraineté partagée sur la ville sainte d'Al Qods.
De l'appel à  constitutionnaliser  la négation du fait israélien et de la fermeture de toute voie de dialogue, à la position d'extrémistes, en manque d'inspiration, les remous qui traversent la conscience et l'existence arabe sapent les fondements d'une nation  qui s'est construite sur plus de quinze siècles une identité par le génie et la volonté de ses constructeurs,  basée sur la science, la culture et l'humanisme.
Les vicissitudes de l'histoire,  mettant la région arabe devant une multitude de défis, n'a point ébranlé sa quête inlassable pour s'affirmer, tout en s'ouvrant au progrès et à la civilisation universelle.
Sa survie dépendra plus de son ouverture, que de son renfermement sur des attributs fallacieux et superficiels d'identité par un attachement au dialogue,  à l'échange enrichissant avec les autres cultures, et en renforçant son apport à la communauté internationale.
Les complexes cumulés, dans la conscience individuelle et collective d'une crise d'identité portent plus à l'aversion qu'à la détermination du citoyen arabe et trouve son expression dans une quête d'affirmation basée plus sur la remise en question  que sur la stabilité de conscience sociale de progrès.
Si le doute caractérise cette période, par laquelle passe la société arabe, les structures d'organisation régionales et d'action commune, tel que la Ligue des Etats Arabes avec ses différentes institutions spécialisées et ses organes, dont notamment au niveau ministériel et au sommet ne confortent point nos aspirations à servir nos projets communs arabes et desservent la cause palestinienne, notre approche plus controversée de division  que d'entente, sur la question syrienne et sur tous les différends qui déchirent le monde arabe, dans toutes ses contradictions conjoncturelles portent ses ombres  quant à la tenue d'un sommet de concorde, d'autant que la position du pays hôte, sécuritairement  met en question son acceptabilité, devant une chaise qui sera vide de l'interlocuteur syrien, en l'état de gel de sa participation aux instances de la Ligue.
La transition que traverse le monde arabe n'a pas permis d'établir un pouvoir démocratique, d'autant qu'elle a abouti à une  remise en question juridictionnelle le privant de constitutions et de corps constitués, légalement établis, privant tout sommet de toute légitimité et de toute représentativité, hypothéquant ses éventuelles décisions les entachant d'irrégularité de représentation. Les défis sempiternels que le sommet aura à examiner souffrent d'immobilisme d'initiative, d'inefficacité d'approche, d'une stérilité de l'action, dont l'occupation de l'Irak, la destruction et la division de la Libye sont là pour en illustrer l'apport, du moins controversé.