samedi 29 décembre 2012

Le bon grain face à l’ivraie


Le bon grain face à l’ivraie

Béji Caïd Essebsi, un symbole digne de notre reconnaissance, Chef brillant d’une diplomatie tunisienne reluisante, au rayonnement dépassant ce qu’il en était attendu, compte tenu de ses moyens. Notre pays a su assurer une présence remarquable de par le monde, à l’image de Bourguiba, en tant que référence de valeur, de Mongi Slim, en tant que sommité de compétence, de présence et d’importance, sur le plan de politique internationale.
C’est devant les épreuves que l’on peut mesurer les performances, il a su lever le blocage, et non des moindres, qui caractérisait le système des Nations Unies et notamment de son Conseil de Sécurité, à chaque fois que l’Etat d’Israël était impliqué, le Véto américain sanctionnait toutes les résolutions qui ne lui étaient pas favorables.
La condamnation de l’agression israélienne sur le quartier général de l’OLP à Tunis, à Hammam Chatt, en octobre 1985, par le CS est là pour en témoigner, dans l’histoire contemporaine de l’ONU, de l’efficacité.
Figure de proue de militantisme pour la démocratisation du système, comme tant de laissés pour compte, qui dans les années soixante dix ont été mis à l’écart, pour avoir simplement revendiqué l’ouverture, le droit pour tous les citoyens de participer à la gestion de la Cité, pour reconnaitre le droit à la liberté d’expression, et dans la prise de décision, sur les questions d’intérêt public.
Il a été l’un des fondateurs du MDS, l’un des premiers partis à revendiquer la démocratisation du pouvoir, à oser dire non, au père de la nation, toute une pléiade de patriotes sincères se sont inscrits dans ce combat, Ahmed Mestiri, Radhia Hadded, Hassib Ben Ammar, Sadok Ben Jemaa, Mohamed Salah Bel Hadj, appelant en faveur du citoyen ses droits civiques et politiques, dont ils étaient les privilégiés, au sein du Parti unique, en tant que cadres de premier rang, du parti au pouvoir.
A la croisée des chemins, nous avons préféré nous retirer de l'action partisane, si celle-ci devait nous opposer à nos aînés, dans le parti, choisissant de servir notre pays dans nos domaines de compétence, devant leur refus de l'ouverture, et la participation démocratique des militants, on a choisi de  les « laisser se démerder », lui a poursuivi le combat, malgré les vicissitudes de notre histoire, de nos déchirements, les revendications syndicales et ouvrières, les antagonismes de projets de société, les divergences sur les choix fondamentaux politiques, économiques et sociaux de développement, nos différends et nos différences de par nos convictions pour servir notre pays.
Il a de tout temps favorisé la compétence à l’alternance, soulevant les exaspérations des cadres du département à la centrale, du Ministère des Affaires Etrangères revendiquant leur affectation, partant du principe que l’on ne change pas une équipe performante, pour consacrer le changement.
Premier Ministre, il a su conduire la transition du pays à une période cruciale de son histoire qui aurait pu l’entrainer aux déchirements préjudiciables à son intégrité territoriale et son unité, dans le concert des nations.
Il n’est pas allé jusqu'à renier le résultat du suffrage, bien que la reconnaissance de certains partis souffre de légalité, sur le plan juridique, et forment un non-sens de l’histoire démocratique contemporaine.
La loi sur les partis politiques ne donnant nullement le droit de citer, à se constituer  pour les formations sectaires, qui revendiquent la représentation de  l’un des attributs de notre identité nationale, l’islam, religion de la quasi-totalité du peuple tunisien.
Son dévouement pour faire sortir le pays, honorablement de cette phase trébuchante de sa transition, ne peut être que louable, il a personnifié la réussite face à l’échec, l’engagement face à l’hésitation, la détermination face au tâtonnement, la franchise face à la tergiversation, la clarté face au double discours, la concorde face aux semeurs de haine, de violence et de discorde.

Les enturbannés de la décadence



Signe d’antan de connaissance, de probité, d’honorabilité, de science,  d’autorité, d’érudition, dignes de reconnaissance, de respect transcendant ; Il connu la dévalorisation, la marginalisation, la suspicion, la dégradation, tant il s’est glissé vers la prétention doublée d’ignorance, de décadence morale et de faillite réelle de savoir et de valeur.
Des tartuffes en herbe n’ont eu de cesse de germer, de croître et de paraître reluisant d’apparat que de sens et de consistance.
La science dans toutes ses dimensions, sa profondeur et son ampleur envahit de plus en plus de domaines, touchant tous les coins et recoins de la vie de l’homme, des êtres et de l’univers repoussant sans limite les frontières du savoir que certains le cantonnent au miroir, le concentrant sur  le savoir embryonnaire.
Les nations s’ouvrent au niveau social et de culture universelle, à l’aune des nouvelles connaissances et portée du savoir, les défenseurs du repli, du renfermement, idéalisant des temps et des coutumes qu’ils ne peuvent ni faire revivre ni imaginer, tant les données environnantes de développement et de société ont changé.
Les résistants au changement et au progrès, les nostalgiques des cadres figés, de la constance et de l’immobilisme ne peuvent que déchanter, la vie est mouvement, changement, transformation, développement et croissance de science et de conscience n’en déplaise aux fervents défenseurs de l’ignorance et de la décadence, les adeptes de la momification de l’être, les moines du passé à jamais dépassés.

lundi 17 décembre 2012

Les enjeux de la participation.

Les enjeux de la participation

I  Le conformisme :
L'adaptation de l'homme à son environnement conditionne, dans une large mesure, son intégration, son adhésion et  son acceptabilité en tant qu'élément d'un ensemble cohérent, en interaction. L'image de l'unité, dans la diversité enrichissante, et son implication devant refléter le mode social d'acception dominante que ce soit sur le plan comportemental, d'apparence ou de convenance. Plusieurs cadres déterminants en tracent les limites partant de l'ordre social prévalant.

1-L'ordre social :

L'organisation de la société partant de la famille, la position de l'individu, son rôle, son statut, ses affinités définissent les rapports dans le groupe social.
La hiérarchisation : tout groupe social répond à un ordre de compétence de responsabilisation quant à son fonctionnement. La répartition des tâches répond aux caractéristiques, aux qualifications et aux qualités des membres du groupe.
La catégorisation fonctionnelle délimite le rôle de l'individu dans le groupe social. Alors que l'identification marque la forme d'appartenance au niveau familial et de partage de caractéristiques génétiques, d'alliances, de dépendance ou d'engagement.
Les statuts constituent les règles d'organisation et de fonctionnement, d'appartenance et de sanction des groupes d'intérêt politique, économique, social et  commercial. L'adhésion au groupe en détermine les obligations et les droits individuels et collectifs convenus ou contractuels de fonctionnement du groupe. Des contraintes de compétence, de complémentarité s'imposent, par nécessité, au groupe répondant à ses besoins spécifiques  soit d'une façon intrinsèque ou d'opportunités d'échanges liées aux compétences, aux aptitudes et aux dotations en facteurs de production disponibles.
La centralité de l'autorité forme le ciment et la règle d'implication de l'ordre au sein du groupe social. Autant la notion d'autorité est centrale pour la survie du groupe, l'adhésion et la contrainte en constituent le moteur et le ciment, sans lesquels le groupe se désintégre.

2- Les échelles de valeur :
Le conformisme s'attache à des échelles de valeurs du groupe participant à une harmonie des rapports à l'intérieur du groupe social. Celles-ci diffèrent en rapport à la dimension du groupe : familial, régional, national, sociétaire et des différentes fonctions du groupe.
La cohérence entre les membres du groupe est une condition de sa survie, de sa perpétuation. La solidarité entre les membres du groupe dépend des interactions de climat des rapports allant de l'entente, la concurrence, jusqu'aux conflits.
Les compétences et l'expertise constituent une base de valeur dans les domaines des sciences appliquées. Les différents savoirs ne présentent pas moins d'autres échelles de valeurs spécialisées.
Alors que les prouesses physiques et mentales s'appliquent à l'engagement dans un groupe d'implication personnelle ou collective tel que le domaine sportif et des différentes qualités qui s'y attachent de force ou intellectuelle se basant sur la réflexion, la  mémoire, la déduction et l'imagination.
La bravoure, le don de soi, la générosité, l'équité, l'honnêteté, la probité, la beauté, la force constituent des repères de valeurs nécessaires selon le domaine correspondant.
La créativité est de tout apport dans les domaines artistiques et de maîtrise technique et scientifique formant la valeur d'appréciation de l'implication de l'individu dans le groupe.

3- Les sanctions et récompenses : 

L'intégration et l'identification de l'individu au groupe s'opèrent   par  l'adhésion à l'ordre social et ses échelles de valeurs.
L'inadaptation occasionne des tensions préjudiciables à l'élément et au groupe ne permettant ni l'émancipation individuelle ni la réalisation des objectifs du groupe et sa cohésion.
Les tensions d'adaptation peuvent aboutir à la maîtrise des différences  par le groupe, dans la marge de tolérance à son maintien.
Elle peut conduire également, en cas de tensions préjudiciables au bon fonctionnement du groupe soit à la sanction de l'écart ou au bannissement de l'élément inadapté, si les mesures de motivation restent inopérantes, la dissolution du groupe sanctionne une rupture de cohésion de solidarité (voir la dissolution de l'URSS, consécutive à des éléments internes et la conjugaison de pressions de contingence historique). L'un des éléments de motivation se trouve les récompenses.
L'émancipation de l'individu et du groupe sanctionne son adaptation. La réalisation des aspirations individuelles et de groupe conforte son statut et forme un ciment pour sa survie et son développement.

4- La valorisation : appréciation, dépréciation :

La cohésion du groupe participe à la réalisation de l'appréciation de l'action de ses membres et de l'activité qui en émane. Par contre, toute contre performance résultant de l'inadaptation et des tensions au sein du groupe ne peut qu'entrainer une dépréciation des éléments du groupe préjudiciable à ses éléments comme au groupe, pris dans son ensemble. La dépréciation peut intéresser soit l'ordre social établi, soit les différentes échelles de valeurs.
Les contre performances peuvent impliquer l'ordre, auquel cas, une réadaptation est nécessaire pour permettre au groupe d'améliorer sa perception et son fonctionnement.
La confrontation de différents ordres sociaux occasionne une réévaluation systémique et catégorielle d'adaptation aux meilleures perceptions et rendements.
Les échelles de valeurs accompagnent souvent les ordres sociaux différents les engageant dans une réadaptation continue conforme aux règles d'évolution des groupes, tendant à pérenniser les plus dominants d'influence et d'acceptation.

5- La déformation ou l'anticonformisme :
La déformation constitue un conformisme d'opposition que ce soit à l'ordre social ou aux échelles de valeurs. L'anticonformisme est un système de transformation de remise en question, de doute, de destruction de l'ordre ante qui peut être créatif et engendrer  le développement, et le changement, ne s'accommodant guère du conformisme et aux cadres prévalant. Les mutations sociales, politiques, scientifiques et comportementales accompagnent  des mouvements violents qui s'impliquent dans cette mouvance. La régression peut sanctionner ce processus en cas de dominance de l'esprit de négation et l'absence de création. La remise en question n'aurait, dans ce cas, aucun effet de traction de progrès, mais plutôt de rétractation, régressif.

II L'intégration : l'adhésion, l'ouverture.

1- l'appropriation des valeurs:

Si les membres d'un groupe portent une identité, ses dimensions sont plus complexes : d'appartenance régionale, nationale, d'idées, de convictions et de projection de valeur.
Les dimensions maghrébine, africaine, arabe, musulmane, méditerranéenne de la Tunisie, prise pour exemple, et ses racines  de civilisation multiples à l'image des différents strates de son histoire, sa civilisation multimillénaire, vandale, numide, arabe, carthaginoise, romaine, espagnole, ottomane, française.
Les vagues d'immigration de son histoire contemporaine de russes, de grecques, d'algériens, de Libye, de marocains, de négro-africains, les rémanences des vagues de conquérants qui ont franchi ses terres, ne serait-ce que pendant la seconde guerre mondiale, ont impliqué des allemands, des italiens, des anglais, des américains, des maltais et autres qui forment la vague de fond de notre identité que l'on ne peut occulter, réduire.
L'adhésion et l'appropriation de la Tunisie de son histoire multimillénaire ne peut que renforcer sa marque d'ouverture, de tolérance, de diversité et son approche humaniste.

2- La conscience d'appartenance : 

2.1-L'autorité : ne peut s'exercer que dans un cadre organisationnel constitutionnel et légal, légitime de formation, limité d'attributions et par le contrôle.
Tout en délimitant les règles du fonctionnement, et en monopolisant l'usage de la contrainte, l'autorité implique le consensus populaire.
Tout groupe social porte une multitude de centres d'intérêts dont la protection, le partage, le développement et la défense ne peut être assurée que dans le cadre d'une autorité  dominante de contrainte ou représentative d'adhésion, de contribution, d'organisation, et d'arbitrage.
L'autorité, d'un régime démocratique, ne peut s'exercer que dans le cadre d'institutions de contrôle, d'évaluation et de sanction de son action. 
La séparation entre les fonctions d'ordonnateur et de comptable forme la base de l'ordre de gestion des ressources et des finances publiques qui peut garantir la probité et la bonne gestion de l'autorité.
Plusieurs formes d'autorités prévalent allant des bases démocratiques aux organisations despotiques. Le degré d'implication de la souveraineté du peuple conditionne l'exercice de l'autorité entre ces deux extrêmes.

2.2-La volonté :
L'adhésion au projet du groupe dans toutes ses dimensions, l'implication dans son fonctionnement, la contribution à sa réalisation et la défense de son cadre forme le ciment de l'engagement populaire à la cohésion et la solidarité au sein du groupe.
2.3-Le cadre d'exercice des libertés:
La morale et les valeurs universelles se placent au coeur  de l'action du groupe dans le respect du cadre légal prévalant, de ses traditions, et des libertés de croyances, de religions, d'expression et d'association de ses membres.
2.4-L'influence :
Fait appel aux sens,  l'intelligence,  la conscience, et s'applique par la persuasion, l'imitation ainsi que la contrainte. Véhiculée par plusieurs supports: la parole, l'écrit, l'image, l'exemple, les valeurs, la suggestion, l'insinuation, celle-ci opère dans un milieu de pression relationnel familial, parental, de groupe, ou d'un ensemble constitué de limite d'espace et d'obligation conventionnelle.
Les idées, principal moyen d'influence, ont souvent pavé la voie pour la diffusion des dogmes politiques et sociaux : le nazisme, le socialisme, le communisme, le capitalisme, l'esclavagisme, le racisme sont des formes de son expression; la hiérarchisation des valeurs se concluant par leur relativisation, la dominance des unes , leur coexistence ou leur élimination.
Des techniques de communication et les moyens de diffusion participent de plus en plus à la vulgarisation, le rayonnement et la dissémination des idées et des modes de vie.
Presse, télévision, radio, internet tout contribue à la libre circulation de nouvelles normes, de nouvelles formes comportementales, d'organisation politique, économique, sociale, éducationnelle, culturelle...
Les limites d'influence sont de plus en plus repoussées  par l'évolution des sciences de l'information et de la communication instrumentalisée pour servir l'individu  et le groupe social, tout en le manipulant. 

III L'insoumission
Plusieurs formes de résistance entravent la participation au groupe d'intérêt considéré, dont la plus fréquente se trouve la défiance, l’opposition et  la rébellion ; la contradiction, l'inadaptation et l'incompréhension atypiques ne constituent pas moins des entraves à la participation et à l'adhésion à l'action du groupe et au partage de ses valeurs.

IV Le dialogue et la concertation
La réceptivité : est l'élément central du dialogue et de la concertation, l'esprit d'exclusion, de clan, de parti, de dogme, de race, de classe, de tribu, de région, de nation forme un cloisonnement de positionnement, qui n'implique l'autre que dans une relation de concurrence, d'influence et de dominance.
La spécialisation et l'expertise délimitent la communicabilité au sein des groupes de compétences, un jargon spécifique détermine le domaine intéressé.
L'expression de communication peut avoir plusieurs supports, visuels, sensoriels, matériels et immatériels et se développe compte tenu de moyens techniques spécifiques aux espaces et aux distances.
La fiabilité de l'interlocuteur: est l'un des éléments conditionnant la réceptivité et la communicabilité, la suspicion et la méfiance entravant souvent le dialogue et la concertation notamment entre des unités et des groupes en concurrence ou en opposition.
La compétence de spécialisation détermine l'efficience, l'ascendant et le degré d'influence de l'orateur. L'interaction, la cohérence, la compétence,  et la spécialisation déterminent les limites des possibilités d'échange d'information et de conseil.
V La confrontation
l'opposition, le sectarisme, l’irrédentisme, le cloisonnement,  la mobilisation,  le dogmatisme, l'idéologie, et les convictions ont souvent constitué des facteurs entravant le dialogue et favorisant plus la concurrence et les belligérances  l’exclusion de l’autre que la concertation et les échanges(les guerres et les rebellions en sont l'une des illustrations, et l'expression des antagonismes irréductibles d'intérêt et de portée agressive).
VI  La création :
La participation est l'une des formes d'implication citoyenne de l'individu caractérisant l'organisation démocratique du groupe, alors que la création est le fait de contributeurs de talent, touchant tous les domaines des arts, de la culture, des sciences et des techniques qui concernent les besoins matériels, spirituels et vitaux du groupe.
Le design, la mode en sont l'une de ses expressions.
L'évolution et le développement  dépendent largement de la création de biens, services, normes, concepts et de leurs applications diverses.
Si les découvertes ouvrent la voie pour lever le voile sur l'une des forces que recèle la nature, le développement des applications est intimement lié à la création. Ainsi, la découverte du laser a ouvert la voie à plusieurs applications allant des domaines de la chirurgie en médecine à l'armement. Il en est de même des différentes sources d'énergie solaire, éolienne, nucléaire, électrique. Les domaines de l'audiovisuel, de l'automobile, de l'électroménager sont là pour concrétiser l'ouverture illimitée de la création au service  de l'homme et de son épanouissement et pour contribuer à l'amélioration du cadre de vie et de travail à l'intérieur du groupe social.


VII La participation 


Un projet commun de conscience,  d'idées, de création, de commerce. Un intérêt commun de rencontre, positif (de finalité constructive) ou négatif( antisocial, de destruction), le partage, le don,  la réception, la communication, l'implication, l'adhésion sociale : économique, politique, culturelle,  de civilisation, humanitaire sont  au centre de la question de la participation.
Les révolutions du printemps arabe ont mis à nu les dissensions, les divergences, les frictions, l'explosion sociale que le défaut de participation et de communication a engendré aux niveaux social et national, les antagonismes d'intérêts ne forment pas moins la toile de fond de ces revendications de liberté, dignité, travail ont fait éclater des manifestations sociales et matérielles sectaristes corporatistes dévaluant la portée morale du soulèvement. 
Une plus grande implication citoyenne reste le cœur de la responsabilisation collective par le dialogue, les échanges, la participation.
Le régime républicain se base sur le principe de la souveraineté du peuple, de même que, dans une certaine mesure, dans  les monarchies constitutionnelles, qui ambitionnent à marquer leur organisation par l'adhésion la plus large possible du peuple.
L'"assujettisation" du peuple, par l'artifice de la souveraineté nationale, dans le concert des nations et la notion de gouvernement central dépositaire de la volonté nationale, en tant que pouvoir exécutif, de la direction du pays et de ses organes, en gestion personnifiée et despotique, en l'absence du dialogue et de la concertation, ainsi que la représentation parlementaire à mono dominance, sans contre pouvoir ni organes de contrôle, ne peut conduire qu'à l'abus de pouvoir, l'absolutisme et la dictature. 
La crise de pouvoir remet à l'avant la question de la participation populaire et la nécessité de concilier le principe central  définissant la gestion démocratique comme étant "le gouvernement du peuple, par le peuple, au service du peuple", place la question de la participation au cœur de la préoccupation de la démocratisation du système et de la mise en évidence de son corollaire au niveau du statut social du peuple la citoyenneté.
La souveraineté populaire ne pourrait être conçue que par le placement du citoyen au centre du pouvoir devant assurer ses besoins et conforter son statut, le servir, considérant le peuple en tant que moteur et finalité du pouvoir.
La participation implique le citoyen dans la gestion commune, sociale de la cité. Au niveau politique, les citoyens sont organisés en partis politiques, et en plusieurs organisations de la société civile.
Autant la communauté appelle la mise à contribution citoyenne, sa valorisation, sa formation, son éducation, l'amélioration de ses conditions de logement, d'alimentation, de santé, de dignité, la protection de ses droits et intérêts sont gérés dans le cadre de programmes mettant à contribution le citoyen, dans leur définition, leur application, leur contrôle, leur gestion, leur ajustement et révision, ainsi que leur développement.
A cette fin, l'information du citoyen occupe une place de choix dans le système. L'organisation de la société visant l'élargissement de la contribution citoyenne appelle le développement des cadres de participation et d'expression de ses membres.
La formation de compétences spécialisées et de maitrise dans tous les domaines est le moyen de leur implication dans le développement des programmes spécifiques de gestion de la cité.
Le développement des moyens de communication et d'échanges, les techniques de participation seront au centre des préoccupations pour une plus grande mobilisation citoyenne.
Les cadres de participation permettront d'améliorer la responsabilisation citoyenne face aux systèmes représentatifs mandataires, par le suivi et le contrôle, appelant une plus grande ouverture et un dialogue permanent constructif.
L'implication citoyenne dans tous les domaines par l'élargissement de la participation engage la responsabilisation de toute la communauté quant aux résultats de l'action, permettront une révision et un ajustement des programmes développés et d'éviter la remise en question brusques, par la rebellion, des organes de représentation classiques.
Le système de participation devrait engager une représentativité institutionnelle plus souple permettant la remise en question non seulement des programmes mais également des équipes chargées de leur mise en œuvre et la possibilité de leur remplacement si nécessaire.
Le système de rotation et de réduction au cadre annuel des mandats représentatifs des instances exécutives et de direction législative(le système de votation et de participation Suisse en présente un exemple), tout en développant les moyens et organes de contrôle spécifiques de spécialisation, donnera une plus grande efficacité et efficience à l'intervention citoyenne, la participation valorisante du membre et de la communauté en l'impliquant dans la gestion et le développement de sa Cité, sa pérennité.








                                                    

رفع العلم رمز السيادة و عزة تونس الشامخة.

عند نهاية حرب الخليج الأولى في فيفري 1991 عهد لي بعد القيام بإجراءات التأشيرة والسفر بإعادة فتح سفارة تونس بالكويت، التي أغلقت بعد إجبار السلطات العراقية المحتلة كافة البعثات الدبلوماسية المعتمدة بالكويت على مغادرتها نهاية شهر أوت 1990، و من بين المؤاخذات على تونس وقتها، من قبل دولة الكويت، أنها الدولة العربية الوحيدة التي لم تشارك في القمة العربية الطارئة التي نظمت بالقاهرة لرؤساء الدول العربية يوم 4 أوت 1990 لدراسة احتلال العراق للكويت والموقف الموحد منه، بعد مشاركة وزير خارجية تونس وقتها السيد إسماعيل خليل في الإجتماع التحضيري للقمة العربية. و يذكر السيد اسماعيل خليل أنه كان من بين من ساهم في صياغة البيان المنبثق عن الإجتماع الوزاري لجامعة الدول العربية التحضيري للقمة المعنية.
و قد كان الكويتيون ممتعضين من موقف تونس حيال حرب الخليج و يعتبرونها من بين الدول الضد، خاصة و أنها لم تنضم لقوات التحالف التي شاركت في تحرير الكويت. على أن وزير الخارجية الكويتي وقتها المغفور له الشيخ سالم صباح السالم الصباح قد كان من بين من رجح قرار تمكين تونس من إعادة فتح سفارتها، كما ذكر لي ذلك، بعد تقييمه أنه يحمل الواجب التاريخي والمسؤولية الأدبية العائلية للمحافظة على العلاقات التونسية الكويتية باعتبار أن والده أمير الكويت الأسبق، الشيخ صباح السالم الصباح قد كان من بين المؤسسين لوضع قواعد التعاون و لانطلاق العلاقات الدبلوماسية بين البلدين وأرسى دعائم العلاقات الأخوية الوطيدة، بين بلدينا.
و قد التحقت بالكويت عن طريق البر انطلاقا من المملكة العربية السعودية خلال شهر أفريل 1991 حيث تحصلت تونس على تأشيرة تمكيني من دخول الكويت لغاية إعادة فتح السفارة، و لا أخفي أنني قد كنت و زميلي المرافق لي في هذه المهمة غير مرتاحين لطبيعة الإستقبال الذي قد لا يكون دبلوماسيا تجاهنا خاصة و قد كانت التوصيات بعدم التحلي بأية حساسية مما قد نتعرض له في هذه المهمة الدقيقة.
و قد مر العبور بسلام، رغم ملاحظة عون الجمارك السعودي عند العبور، الكويتيون لا يريدونكم، و بعد اجراءات العبور توجهنا نحو الحدود الكويتية ومنها رأسا على السيارة برا نحو مدينة الكويت و تحديدا لإقامة السفير التونسي بالكويت أين احتفظت تونس بحارس بالمقر، بعد المرور بالمدن الحدودية التي كانت مقفرة و علامات الدمار في كل مكان كما اعترضتنا في الإتجاه المعاكس على الطريق السيارة المؤدية  من الرياض بالسعودية لحد مدينة الظهران على الحدود الكويتية جحافل آليات قوات التحالف المغادرة.
و مع اقترابنا من العاصمة الكويتية التي وصلنا إليها على الساعة الثالثة بعد الظهر كانت السماء مدلهمة بالسحب الحاجبة للشمس من شدة الدخان الصادر عن آبار البترول المحترقة التي خلفها الجيش العراقي.
و كم كان ابتهاجنا عند وصولنا لبيت إقامة السفير التونسي  لسلامته من التخريب، ولسلامة الحارس التونسي الجنسية، و قد أخذنا معنا الحارس و توجهنا رأسا لمقر السفارة التي كانت قد تعرضت لعبث الجيش العراقي بمحتوياتها و خزائنها المدرعة حيث تم قطع الكهرباء والاستيلاء على خزانات المياه التي بدونها لا يمكن التزود بالمياه كما لاحظنا استيلاء القوات العراقية المنسحبة من الكويت على خمس سيارات لأعضاء السفارة والبعثة كذلك. كما أن الشقة الشخصية التابعة لي في حي السالمية بمدينة الكويت قد تعرضت للسطو على محتوياتها في حين سلمت سيارتي الخاصة من السرقة، على عكس السيارات المودعة بالسفارة، ووجدتها كما تركتها رابضة بمأوى السيارات خلف عمارة سكني و تمكنت من إعادة استعمالها.
و بطبيعة الحال فقد كانت أولى مهامي التواصل مع وزارة الخارجية التي اتخذت وقتها نزل هلتن كمقر وقتي لبعض مكاتبها وخاصة مكتب التشريفات الدبلوماسية، في حين انتقلت الوزارة إلى قسم من قصر منطقة بيان الذي تجمعت فيه عدة مصالح وهو القصر الذي كان مخصصا كمقر عمل أمير دولة الكويت المغفور له الشيخ جابر الأحمد الجابر الصباح أخ الأمير الحالي الشيخ صباح الأحمد الجابر الصباح ومقر الديوان الأميري، الذي كان يرأسه وقتها الشيخ ناصر الأحمد ، رئيس الوزراء الأسبق، الذي كان صديقا لتونس و متمكن من اللغة الفرنسية. و بالطبع فلم يخفي مدير التشريفات عند لقائي به عتابه و عدم ارتياح الكويت لموقف تونس من حرب الخليج مستدركا أن العراق والعراقيين أقرب لهم منا و أنهم أدرى بشؤونهم، طالبا مني التريث قبل مباشرة المهام كقائم بأعمال السفارة لحين إقرار ما تراه السلطات الكويتية في الخصوص.
أما عمليا، فقد باشرنا بعد قرار تمكيننا من مباشرة مهامنا من قبل الحكومة الكويتية بالتواصل بمتعاونينا بالكويت و خاصة من بينهم المهندسين بشركة الكهرباء والماء الكويتية الذين تولوا إعادة تشغيل الكهرباء بمقر السفارة في حين قام أحد مواطنينا العاملين بالكويت ببناء خزان حديدي يمكننا من استعمال المياه بالمقر المذكور. و قد كان رفع العلم فوق مبنى كل من بيت الإقامة والسفارة أول ما بادرنا به كإنجاز لتأكيد السيادة مع توجسنا من احتمالات تصرف الكويتيين حيال رفع علم تونس بالكويت.
و تفاديا لكل تأويل لعملنا فقد أمرت أن تبقى أبواب السفارة مفتوحة لاستقبال كافة المراجعين والزائرين من بين مواطنينا والكويتيين وغيرهم من المهتمين بالتعامل مع السفارة و مختلف مصالحها.
و قد نقل لي بعض الأصدقاء من الكويتيين أن بعض رواد ديوانية المغفور له الشيخ سعد العبدالله السالم الصباح ولي العهد و رئيس مجلس الوزراء قد عبروا له عن امتعاضهم من رفع علم ما ذكروا أنه العدو بالكويت وقد كان موقف سمو ولي العهد وقتها المغفور له أن سألهم و هل أن علم الكويت غير مرفوع بتونس و قد أجابوه بالتأكيد. و من يومها استمر علم تونس مرفوعا شامخا راية سيادتنا و رمز كفاحنا و تضحيات شهدائنا.و عجبا ما نسمع عن استخفاف البعض، من اللاوطنيين المشعوذين برمز استقلالنا ووجودنا الدولي ومن سقط من أجل إعلائه و شموخه شهداء من أبناء تونس البررة.

vendredi 14 décembre 2012

Charisme et charlatanisme.

Gouverner c'est prévoir, n'en déplaise aux spéculateurs, aux oiseaux de mauvais augure. Pour diriger, il faut avoir des idées, un projet, une audience, des  compétences, une présence aux niveaux national et international, gérer les  alliances renforçant nos capacités de défense, nos intérêts, soutenir l'influence de notre pays, dans son environnement régional, en somme, pour résumer un rayonnement et  du charisme, imposant le respect.
Certains sont dotés de quelques qualificatifs, de parade sans en porter les qualités, se pavanant plus de charlatanismes que de charisme, des tartuffes en herbe, manipulant le double langage.
Jouant sur différentes bases de concepts, ils vous convaincront qu'ils sont contre les travaillistes tout en soutenant les syndicalistes, conformistes, il dénoncent les salafistes, d'islamistes ils se prévalent de modernistes, plus démagogues que démocrates.
A entendre les spéculations de Abdefattah Mourou, l'on se demande sur quelle pied il danse, l'effondrement du rideau de fer, soutient-il aurait balayé les clivages entre le patronat et le monde ouvrier.
Défendre les intérêts de la classe ouvrière : politiques, économiques et sociaux, reviendrait à trahir le pays. A l'en croire, on placera l'agneau dans la cage aux lions, sans en craindre à sa fin fatale.
Plus de droite, plus de gauche, plus de patronat, plus de conflits d'intérêt, plus d'idées, de pensée... la platitude de l'uniformité, la conformité. Rien que des bâtisseurs de la Cité idéale.
C'est là le projet paradisiaque, qui nous confortera, qui nous endormira.
Nos maîtres à penser nous ont trahi et berné, à nous affirmer que la bonne gestion, est d'arbitrer entre des intérêts antagonistes, et que c'est là le sens de la bonne gouvernance, et l'affirmation de la compétence en opposition à l'ignorance et la défaillance.

jeudi 6 décembre 2012

Le 9ème Forum pour l’Avenir, Tunis 11-13 décembre 2012



La lutte contre le terrorisme, l'une des menaces à la paix et à la sécurité internationale s'est imposée en tant que constante de la politique internationale post ère coloniale.

L'instabilité dans les relations internationales, ravivée par le clivage Est-Ouest, entre le monde dit "libre" et les dites "démocraties populaires" à savoir entre le monde libéral et le monde communiste a retrouvé, essentiellement, l'amorce de son dénouement dans le dialogue et la coopération.

Une approche qui au début s'est articulée autour de la notion de l'équilibre  et les institutions mises en œuvre pour  dépasser les conflits et différends notamment par l'organisation du dialogue. Si l'action militaire s'est articulée autour de l'OTAN pour l'Occident et le Pacte de Varsovie à l'Est constituant, le cadre d'une coopération militaire au sein de ces blocs, au service de leur sécurité; Il n'en établit pas moins une concurrence de satellisation du reste du monde.

La Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe devait permettre de dépasser la phase des conflits et les clivages idéologiques, entre ces deux blocs, par l'amorce du dialogue. La deuxième phase de cette conférence devait voir la présence de représentants notamment de quelques pays de la rive Sud de la méditerranée à savoir, l'Egypte, l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, Israël et la Syrie, qui ont pu formuler, à cette conférence, leur vision de l'interaction entre ces deux ensembles et de leur sécurité, liée essentiellement à la question du développement.

Les évènements du 11 Septembre 2001 ont été le point de départ d'une reconsidération par les Etats Unis des relations internationales. Pour le Moyen Orient, une  doctrine, commença à germer, au sein de l'administration américaine, basée sur une nouvelle vision du monde, intéressant notamment ce que l'on classe en proche et moyen orient, englobant l'Afrique du Nord. Cette démarche s’inspire du processus de la CSCE, devenue une organisation (OSCE) et dont l’aboutissement fut la chute du rideau de fer et une nouvelle géopolitique mondiale.

L'approche du Grand Moyen Orient et de l'Afrique du Nord, proposée par les Etats Unis, au G8 connue sous "l'Initiative pour le Grand Moyen Orient et l'Afrique du Nord fut amorcée en 2002.
Connue en tant que la doctrine Bush, l'initiative intéresse un vaste ensemble d'Etats, les 22 pays de la LEA, la Turquie, Israël, l'Iran, le Pakistan, l'Afghanistan, et vise à transformer le paysage politique et économique de cet ensemble.
"Tant que le Moyen-Orient restera un lieu de tyrannie, de désespoir et de colère, il continuera de produire des hommes et des mouvements qui menacent la sécurité des Etats Unis et de nos amis" discours sur l'Etat de l'Union du président George W. Bush le 24 janvier 2004.

Présenté par le Vice Président Dick Cheney au Forum de Davos du 26 janvier 2004, il fut adopté sous le nom de "Partenariat pour le Progrès et un avenir commun avec le Moyen Orient élargi et l'Afrique du Nord, lors du Sommet du G8 à Sea Island en juin 2004 par les dirigeants du G8, l'Algérie, l'Afghanistan, Bahreïn, le Yémen, la Jordanie et la Turquie. Trois objectifs ont été tracés à ce processus:
- le développement démocratique dans l'ensemble de ces pays,
-Aider ces pays à s'insérer dans l'économie mondiale,
-Soutenir l'émancipation des femmes.

L'un des instruments de ce partenariat fut le Forum pour l'Avenir organisé en deux panels l'un intéressant la société civile, l'autre les gouvernements. Huit sessions se sont tenues depuis son lancement, la 9ème se tiendra les 12 et 13 décembre 2012, à Tunis  co-présidé par les Etats Unis et le pays hôte, la session ministérielle sera précédée le 11 par le forum parallèle de la Société Civile.

Les pays intéressés par le Forum dans le Grand Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont : l'Afghanistan, l'Algérie, l'Egypte, l'Iran, l'Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, la Mauritanie, le Maroc, Oman, Pakistan, Qatar, Arabie Saoudite, Soudan, Syrie, Tunisie, Turquie, Emirats Arabes Unis, la Palestine et le Yémen.

Depuis son lancement, le Forum a été co-présidé, à ses différentes assises, par un pays du G8 et un pays de la région BMENA(Grand Moyen-Orient Afrique du Nord).

Au niveau officiel, il comprend les Ministres des Affaires Etrangères, les Ministres de l'Economie et des Finances,  au niveau de la Société Civile il comprend les représentants, des associations(dont les parlementaires, ce qui implique leurs partis politiques) s'intéressant du développement politique, économique et social, les ONG s'impliquant dans le domaine des droits de l'homme et de l'émancipation politique, économique et sociale de la femme.

C'est principalement le Bureau du MEPI à Tunis, couvrant les pays maghrébins, l'Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Palestine et Tunisie, qui est impliqué dans notre région à l'organisation de la participation de la société civile aux différentes assises du forum en coopération avec les ONG impliquées dans ce processus dont les programmes spécifiques de l'Union Européenne, et du dialogue Arabo-Japonais.

Objectifs du forum:

La première session du Forum s'est tenue à Rabat le 11 décembre 2004, qui en définit le cadre en tant "qu'espace de dialogue informel, souple, ouvert et inclusif, dédié au renforcement de la démocratie et de la participation civique, au développement d'un enseignement qualifiant et à la promotion d'économies modernes, créatrices de richesse et bien intégrées dans l'économie mondiale. Il est au centre du Partenariat pour le Progrès et un Avenir Commun: cadre de dialogue et de coopération fondé sur la coresponsabilité  et le respect mutuel, et tourné vers le co-développement et la promotion des réformes idoines, notamment dans les domaines politique, économique, social et éducatif, en harmonie avec les valeurs et les spécificités culturelles, religieuses et civilisationnelles des pays de la région et en conformité avec leurs potentiels et moyens respectifs".

Cadre de ce partenariat :

Le Forum s'inscrit dans "la suite des programmes et initiatives dédiées au développement de la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord en tant que complément des relations bilatérales, régionales, et inter-régionales, qu'il s'emploiera à renforcer : le partenariat Euro-méditerranéen(processus de Barcelone), l'Initiative du partenariat entre les Etats Unis et le Moyen-Orient, et l'initiative du dialogue arabo-japonais".
"Ce partenariat tend à créer dans la région une zone d'échange et de prospérité partagée, à la faveur de la paix et de la stabilité régionales et internationales".
Sessions passées du Forum:

La première session du Forum s'est tenue à Rabat le 11 décembre 2004 et présenta  la plateforme   de ce forum et son cadre d'action. Traçant les principales actions réalisées dans le sens de la mise en œuvre de l'Initiative du G8 pour l'établissement du Partenariat pour le progrès et un avenir commun. Deux références d'engagement pour la poursuite des réformes politiques, économiques et sociales objet de :
- la déclaration du sommet arabe de Tunis du 23 mai 2004 par les pays arabes et
 - celle du G8, exprimée au Sommet de Sea Island du 10 juin 2004, d'accroître leur engagement pour soutenir effectivement ces réformes.

Initiatives engagées précédemment au forum :

Tout en encourageant les initiatives sectorielles prises dans ce sens par les pays participants dont notamment le Dialogue de soutien à la Démocratie mis en œuvre par la Turquie, le Yémen et l'Italie; les propositions du Bahreïn pour un Réseau de fonds; les propositions de la Jordanie pour une équipe de travail sur l'Investissement et sur l'éducation; les propositions en matière de micro-finance de la Jordanie et du Yémen; les propositions en matière de formation à l'entreprenariat présentée par le Maroc et le Bahreïn; les propositions de l'Algérie et l'Afghanistan en matière d'alphabétisation; ainsi que celles des Etats Unis et de l'Egypte pour soutenir une facilité régionale dans le cadre de l'International Finance Corporation;

 le Forum a accueilli favorablement:

- l'implication de l'Algérie et de l'Afghanistan en vue de promouvoir le dialogue pour l'alphabétisation entre les donateurs et les pays bénéficiaires de la région, l'Algérie s'engageant à organiser un Atelier sur l'alphabétisation au début de 2005
-la proposition du Maroc pour la création d'un Centre d'Excellence Entreprenariale.
-la proposition du Bahreïn pour la  création d'un Centre régional pour l'Excellence entreprenariale.
-l'organisation d'un atelier sur la formation professionnelle que le Japon et la Jordanie co-abriteront en 2005.

Les participants se sont également engagés à favoriser les programmes de développement en adoptant les réformes nécessaires, en accordant la priorité à l'intégration régionale et internationale de leurs économie dans le cadre de l'OMC à travers l'Agenda de Développement de Doha et les projets de création de zones de libre échange notamment entre l'Afrique du Nord et le Moyen Orient( Processus d'Agadir).

Le Forum a tenu  sa deuxième session à Bahreïn en 2005, en Jordanie en 2006, la session que devait accueillir le Yémen en 2007 n'a pu se tenir au niveau officiel, le Yémen s'étant excusé de l'organiser en l'absence du Secrétaire d'Etat Américain Condolezza Rice qui devait co-présider le forum, et le niveau de représentation jugé non satisfaisant des pays du Golfe. Seul le Forum au niveau de la Société Civile a pu se tenir à Sanaa en décembre 2007. Le sixième Forum s'est tenu en  2008 aux Emirats Arabes Unis co-présidé par le Japon et les Emirats Arabes Unis, le septième Forum s'est tenu à Marrakech au Maroc en 2009 co-présidé par l'Italie et le Maroc, marqué par la participation du Secrétaire d'Etat Américain, Hilari Clinton, le huitième Forum co-présidé par la France et le Koweït s'est tenu au Koweït en 2011.

La prochaine session du Forum à Tunis :

La Tunisie devrait à la faveur de l'aura acquise en tant que pays d'éclosion du printemps arabe en abriter le 9ème Forum pour l’Avenir.
Longtemps appréhendé par la Tunisie, en tant que cadre ayant fourni un soutien à une large frange d'opposants au régime allant des défenseurs des droits de l'homme aux islamistes, à partir  de 2005, leur accordant des opportunités de formation et une tribune pour défendre leur cause, et des moyens pour renforcer leurs capacités d'action tant matérielles que d'encadrement aux Etats Unis.
Le niveau de participation de la Tunisie à ce Forum s'est limité  à celui de Secrétaire d'Etat, les participants au Forum au niveau de la Société civile étaient souvent pris à parti et boycottés d'autant que l'administration américaine avait établi le centre régional couvrant l’Afrique du Nord et les pays du Moyen Orient dont Israël, l'Egypte et le Yémen  à Tunis ( Bureau du MEPI).
Ce n'est qu'à la faveur du printemps arabe que l'on ait pu voir la Tunisie se faire représenter au Koweït au niveau ministériel et accepter de co-présider avec les Etats Unis la prochaine édition la 9ème en décembre 2012 à Tunis.
Au niveau de la Société civile, le Forum ne devrait pas développer de nouvelles initiatives et constituer un cadre d'évaluation du processus.
Trois réunions préparatoires au 9ème Forum pour l'Avenir ont été tenues:

Première réunion préparatoire au 9ème Forum pour l’Avenir : El Jadida Maroc 3-4 septembre 2012.

Consacrée pour discuter  le projet de déclaration finale du Forum, la réunion a été suivie par 75 participants de la société civile et du secteur privé, et 23 pays. Les thèmes centraux  examinés à cette réunion ont intéressé  :
- le renforcement du rôle de la femme,
-la gouvernance économique,
- l'entreprenariat, 
-et la liberté d'expression et d'association.
L'apprentissage de nouvelles techniques pour une défense efficace de leurs intérêts par les participants notamment de la société civile a constitué l'une des questions abordées dans ce cadre.

Deuxième réunion préparatoire: Amman Jordanie 1-2 octobre 2012.
La réunion de Amman a été consacrée à la question de la gouvernance économique et de la croissance, l'identification des étapes concrètes en vue de l'amélioration du climat des affaires et de l'investissement, la création d'emplois, et la motivation des entrepreneurs.
Parmi les thèmes prioritaires dans le prochain agenda du Forum se placent :
-l'entreprenariat comprenant un sous comité pour la femme entrepreneur, la transparence dont la lutte contre la corruption, et l'accès du public à l'information.

Il est prévu de faire participer au prochain forum les représentants de la société civile intéressés par la gouvernance économique et le développement, les chambres de commerce, les associations d'hommes d'affaires, les représentants du secteur privé, les institutions internationales, les institutions financières et les gouvernements.

Outre la présentation des possibilités de financement des programmes par les experts des institutions financières, une meilleure approche participative entre la société civile et les représentants des gouvernements permettra l'identification des obstacles d'ordre réglementaire et administratifs qu'affrontent les milieux d'affaires entravant le développement de leur gestion et des investissements.

La réunion Sous-ministérielle préparatoire: Washington 1-2 novembre 2012.

Deux points principaux furent à l'ordre du jour de ladite réunion:
1- Le choix des priorités spécifiques pour l'action de la société civile;
2-Le Projet de déclaration de la société civile à présenter aux représentants des gouvernements, dans le cadre du forum ministériel.
Les propositions spécifiques de coopération au niveau régional de la société civile, du secteur privé et des gouvernements.

Les questions prioritaires à aborder au cours du Forum porteront sur le renforcement du rôle de la femme, la gouvernance économique,,  l'entreprenariat, la liberté d'expression et d'association.

La réunion sous-ministérielle a été présidée du coté américain par l'Ambassadeur William J. Burns, sous-secrétaire d'Etat, et par Hédi Abbès, Secrétaire d'Etat pour les Affaires Américaines et Asiatiques au MAE.

La société civile a présenté à la réunion ministérielle ses propositions appelant à une plus grande protection de la liberté d'expression et d'association, pour la mise en œuvre de mesures légales et constitutionnelles en vue d'assurer l'égalité pour les femmes, et pour l'établissement d'un cadre légal favorisant le développement de la petite et moyenne entreprise.

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Si l'administration américaine avait accueilli favorablement les changements intervenus dans notre région et l'organisation d'élections libres, l'accession de la tendance islamiste au pouvoir notamment en Tunisie et en Egypte remet ces pays sous une nouvelle appréciation de leur degré d'engagement , pour assurer l'instauration  de l'Etat de Droit et d'un régime démocratique respectant les droits de l'homme dont notamment la place de la femme dans la société et le respect des  conventions internationales relatives aux droits civiques, et aux libertés.

Ambitionnant de normaliser les relations entre les pays de la région, par la solution notamment de la question palestinienne, sur la base de la formation de deux Etats qui devait sanctionner un processus de négociations de paix, se voit devant plusieurs défis dont notamment l'arrêt du processus de paix, la nouvelle initiative palestinienne qui contrarie les projets et la démarche des Etats Unis dans la région.

Les attaques dont ont été l'objet les représentations diplomatiques américaines notamment en Libye et en Tunisie remettent, également, en question l'approche américaine du printemps arabe et de ses implications sur la sécurité régionale et internationale.

Dans la configuration actuelle du pouvoir en Tunisie, il est très peu probable d'envisager de bonnes perspectives pour la réussite du forum que ce soit au niveau de la société civile qu'au niveau gouvernemental.
Les réticences formulées par Ennahdha, à l'occasion de la discussion du projet de nouvelle constitution, par l'Assemblée Nationale Constituante a reflété une hésitation quant à l'affirmation de l'adhésion de la Tunisie aux normes sur l'universalité des droits de l'homme, le statut de la femme dans la société et ses droits ainsi que pour se conformer aux engagements internationaux de la Tunisie.

Par ailleurs, l'approche des questions de politique internationale, et les calculs électoralistes de la mouvance islamiste contrarient sa liberté de manoeuvre, entre ses assises, l'opposition et l'opinion nationale.

Une radicalisation de la position de sa base, sur la question du Moyen Orient, ne mettrait pas à l'aise la direction de transition de soutenir une orientation conciliante en faveur des thèses américaines, notamment pour la solution de la question palestinienne.

L'instauration d'un système de participation impliquant la citoyenneté  et l'engagement libéral du pays et l'orientation démocratique du processus se place à contre courant des choix déterministes du courant fondamentaliste.

Les organisations non-gouvernementales et de la société civile, dont les partis politiques, se trouvent confrontés à des actions de milices de déstabilisation et mises à l'épreuve de leurs capacités de mobilisation entravant les possibilités de dialogue,de concertation et encore moins de participation.

Une opportunité se présente par contre aux partis de l'opposition qui devront mettre à  profit  la conjoncture actuelle en vue de faire valoir  leurs atours de contribuer efficacement à la réussite de ce processus tant au niveau de la coopération que des idées, les élections qui devraient sanctionner la phase de la transition devant leur être plus favorable et offrir, dans cette perspective plus de chance à la paix et la sécurité régionale et internationale. Le développement de programmes de développement et d'émancipation régionale intérieure ne pourrait être que conforté dans cette perspective. La préservation des acquis de la participation de la femme et de son statut social ne peut être assurée que dans le cadre de la mise en œuvre d'un projet d'ouverture politique, économique et sociale  le seul à  même de renforcer la stabilité et l'intégration du pays, au plan international et régional.

Monsieur Béji Caïd Essebsi a été associé à la dernière réunion du G8 à Deauville le 27 mai 2011, ainsi que le Premier Ministre d’Egypte,  au cours duquel une nouvelle impulsion, au partenariat,  ne manquera pas d’être affirmée dans le cadre du prochain forum,  reposant sur deux pilliers :
Un processus politique : destiné à soutenir la transition démocratique et à favoriser la bonne gouvernance, notamment la lutte contre la corruption et le renforcement des institutions propres à assurer la transparence et la responsabilité des gouvernements.
Un cadre économique : ce cadre vise à appuyer la croissance durable , à mettre en œuvre des réformes économiques et sociales, notamment pour créer des emplois et consacrer l’Etat de droit équitable. Le cadre vise à faire en sorte que la stabilité économique serve de fondation à la transition vers des démocraties stables.

Outre le soutien du FMI , de la BERD et des banques multilatérales, le Forum constituera une opportunité pour présenter, probablement, le projet du président Obama, annoncé à Deauvillle le 27 mai  2011, de lancer une grande Initiative de partenariat pour le commerce et l’investissement au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Celle-ci,indique-t-on favorisera le commerce régional, étoffera les accords existants en vue de promouvoir l’intégration à de nouveaux marchés, et ouvrira aux pays ayant adopté des critères rigoureux de réforme et de libéralisation commerciale la voie à l’établissement d’un arrangement commercial régional.