Le bon grain face à l’ivraie
Béji
Caïd Essebsi, un symbole digne de notre reconnaissance, Chef brillant d’une
diplomatie tunisienne reluisante, au rayonnement dépassant ce qu’il en était
attendu, compte tenu de ses moyens. Notre pays a su assurer une présence remarquable
de par le monde, à l’image de Bourguiba, en tant que référence de valeur, de
Mongi Slim, en tant que sommité de compétence, de présence et d’importance, sur
le plan de politique internationale.
C’est
devant les épreuves que l’on peut mesurer les performances, il a su lever le
blocage, et non des moindres, qui caractérisait le système des Nations Unies et
notamment de son Conseil de Sécurité, à chaque fois que l’Etat d’Israël était
impliqué, le Véto américain sanctionnait toutes les résolutions qui ne lui
étaient pas favorables.
La
condamnation de l’agression israélienne sur le quartier général de l’OLP à
Tunis, à Hammam Chatt, en octobre 1985, par le CS est là pour en témoigner,
dans l’histoire contemporaine de l’ONU, de l’efficacité.
Figure
de proue de militantisme pour la démocratisation du système, comme tant de
laissés pour compte, qui dans les années soixante dix ont été mis à l’écart,
pour avoir simplement revendiqué l’ouverture, le droit pour tous les citoyens
de participer à la gestion de la Cité, pour reconnaitre le droit à la liberté d’expression,
et dans la prise de décision, sur les questions d’intérêt public.
Il a
été l’un des fondateurs du MDS, l’un des premiers partis à revendiquer la
démocratisation du pouvoir, à oser dire non, au père de la nation, toute une
pléiade de patriotes sincères se sont inscrits dans ce combat, Ahmed Mestiri,
Radhia Hadded, Hassib Ben Ammar, Sadok Ben Jemaa, Mohamed Salah Bel Hadj, appelant
en faveur du citoyen ses droits civiques et politiques, dont ils étaient les
privilégiés, au sein du Parti unique, en tant que cadres de premier rang, du
parti au pouvoir.
A la
croisée des chemins, nous avons préféré nous retirer de l'action partisane, si celle-ci devait nous opposer à nos aînés, dans le parti, choisissant de servir notre pays dans nos domaines de compétence, devant leur refus de l'ouverture, et la participation démocratique des militants, on a choisi de les « laisser
se démerder », lui a poursuivi le combat, malgré les vicissitudes de notre
histoire, de nos déchirements, les revendications syndicales et ouvrières, les
antagonismes de projets de société, les divergences sur les choix fondamentaux
politiques, économiques et sociaux de développement, nos différends et nos
différences de par nos convictions pour servir notre pays.
Il a
de tout temps favorisé la compétence à l’alternance, soulevant les exaspérations des cadres du département à la centrale, du Ministère des Affaires Etrangères
revendiquant leur affectation, partant du principe que l’on ne change pas une
équipe performante, pour consacrer le changement.
Premier
Ministre, il a su conduire la transition du pays à une période cruciale de son
histoire qui aurait pu l’entrainer aux déchirements préjudiciables à son
intégrité territoriale et son unité, dans le concert des nations.
Il n’est
pas allé jusqu'à renier le résultat du suffrage, bien que la reconnaissance de certains partis souffre de légalité, sur le plan juridique, et forment un non-sens de l’histoire démocratique contemporaine.
La
loi sur les partis politiques ne donnant nullement le droit de citer, à se
constituer pour les formations sectaires, qui revendiquent la représentation de l’un
des attributs de notre identité nationale, l’islam, religion de la quasi-totalité
du peuple tunisien.
Son
dévouement pour faire sortir le pays, honorablement de cette phase trébuchante
de sa transition, ne peut être que louable, il a personnifié la réussite face à
l’échec, l’engagement face à l’hésitation, la détermination face au tâtonnement,
la franchise face à la tergiversation, la clarté face au double discours, la
concorde face aux semeurs de haine, de violence et de discorde.
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