jeudi 2 juin 2016

Irrédentisme

Irrédentisme: Jeune diplomate fraichement débarqué à Belgrade en juin 1978, je portais des valeurs que nous chérissions et qui m'ont valu d'être affecté à ce poste. Ma défense ardente du non alignement que j'appelais notre pays à s'en tenir et conforter, en principe de base de notre politique étrangère engagée et tiers-mondiste.
La Yougoslavie Etat Fédéral, était composée de six républiques et deux provinces autonomes fédérées à savoir la Voïvodine et le Kosovo.
Le principe de l'Union Nationale sacro sainte que la Tunisie chérissait, était considéré par la Yougoslavie en mal de division, le nationalisme, fléau décrié d'irrédentisme.
Sous couvert d'Union nous avons nourri le régionalisme, le favoritisme, le clivage entre le nord et le sud du pays la cote et l'arrière pays.
La participation des organisations nationales, dans la vie politique du pays et les quotas réservés à leurs représentants aux niveaux national, régional, gouvernemental et en répartition de gouverneurs, de délégués .....devait aboutir à faire remonter les contradictions, dans une déliquescence du parti et du pouvoir exécutif et législatif.
Une confusion d'intérêts, qui enlisait le pays dans la léthargie, la démagogie, aboutissant à un certain 26 janvier 1978 et la séparation entre l'intérêt politique et syndical, matérialisé par un renoncement de la centrale syndicale ouvrière, après la dure épreuve de ses dirigeants, les acculant à renoncer de prendre part à la Chambre des Conseillers qui devait matérialiser la représentation nationale plurielle dans ses différentes composantes d'intérêts.
Depuis, la transition politique que vit notre pays, les organisations syndicales ont choisi de se consacrer à la représentation des intérêts de leurs adhérents, et de jouer en cas de blocages, le rôle modérateur qui nous a permis de consacrer la dynamique du dialogue national qui a valu à notre pays sa consécration par l'attribution du prix Nobel de la paix.
Ce cheminement historique, qui consacra le succès de sa transition et les choix d'arbitrage, des organisations nationales syndicales forme la base d'un nouvel état de pouvoir, préservant, les intérêts sectoriels tout en garantissant l'indépendance de la représentation partisane.
Toute nouvelle confusion de participation au pouvoir ne pourrait que priver notre pays d'un instrument d'arbitrage et de modération joué, jusque là par les principales centrales syndicales et patronales ayant évité à notre pays de sombrer dans la confrontation.
Le sens de l'histoire ne peut avancer à reculons.