dimanche 22 décembre 2019

le peuple d'après wikipédia

le mot peuple est une notion polysémique dont le sens varie selon le contexte. Il désigne à la fois :

Ø un « ensemble des individus constituant une nation, vivant sur un même territoire et soumis aux mêmes lois, aux mêmes institutions politiques ».

Ø un « ensemble des humains vivant en société sur un territoire déterminé et qui, ayant parfois une communauté d'origine, présentent une homogénéité relative de civilisation et sont liés par un certain nombre de coutumes et d'institutions communes ». 

Ø un « ensemble de personnes qui, n'habitant pas un même territoire mais ayant une même origine ethnique ou une même religion, ont le sentiment d'appartenir à une même communauté ». 

Étymologie et histoire.

Le mot peuple est issu du latin populus désignant l'ensemble des citoyens, individus ayant le pouvoir de voter dans la constitution romaine, et qui s'oppose à la plèbe romains et esclaves. Dans la Rome antique, populus désignait l'ensemble des citoyens romains. Cicéron écrit dans La République :

« Par peuple, il faut entendre, non tout un assemblage d'hommes groupés en un troupeau d'une manière quelconque, mais un groupe nombreux d'hommes associés les uns aux autres par leur adhésion à une même loi et par une certaine communauté d'intérêt. »

Les Grecs anciens distinguaient plusieurs nuances dans ce que nous appelons aujourd'hui le peuple. Le genos soulignait l'origine commune des Grecs. L'ethnos comprenait aussi cette idée en y ajoutant celle d'une culture commune. Le laos désignait plutôt la foule assemblée. Le demos incluait l'ensemble des citoyens.

Les termes peuple et nation ont des histoires différentes, toutefois, à partir de l'émergence du nationalisme au XIXe siècle, un rapprochement s’opère.

Avec le développement des nationalités au XIXe siècle, la notion peuple est liée à une construction politique : dans le droit fil de son étymologie latine, un groupe social reconnu comme « un peuple » se voit défini comme un groupe ayant des droits politiques spécifiques, voire le droit de former une nation souveraine. Par exemple, la Constitution de la Ve République française indique ainsi que le « principe [de la République] est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », et la Charte de l'Atlantique entérine cette lecture en déclarant le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ».
Dans son livre Comment le peuple juif fut inventé (2008), l'historien israélien Shlomo Sand renouvelle la réflexion sur le rapport peuple-nation à partir de l'exemple du rapport juif-israélien et décrit un processus de construction d'un « peuple ».

Qualification péjorative

En français, le terme de peuple peut avoir aussi une connotation péjorative, envers ceux qui y appartiendraient ou non. Il désigne alors :

les personnes de condition modeste, par opposition aux catégories supérieures ou privilégiées par la naissance, la culture et/ou la fortune l'aristocratie.

samedi 21 décembre 2019

De la volonté populaire et le destin national




Le chantre national de la liberté, Aboulkassim Chabbi, l'a clamé, dans sa "volonté d'être"  : "le Destin ne peut que se plier à la volonté du peuple", "à la nuit succède le jour", et "les chaînes de la tyrannie ne peuvent que se rompre". 
Les foules qui scandaient : emploi, liberté, dignité nationale, et que "le peuple veut abattre le pouvoir", ce slogan expression d'un comportement de  foule, en protestation, n'était nullement, le fond de sa revendication, l'unanimité du peuple encore moins une revendication assumée pour rompre l'ordre politique et social, il ne formulait qu'une quête, pour le rétablissement d'un ordre de droit et d'équité sociale.
Loin s'en faut pour constituer un programme d'action, d'un nouvel ordre constitutionnel, politique, économique et social.

La notion de peuple porte une charge d’appartenance communautaire, se rattachant à un territoire, un gouvernement, constituant une nation. Historiquement celle-ci a eu quelques fois une connotation de croyance, religieuse : le peuple juif. Souvent un déterminant de formation nationale, le rattache à un territoire, un gouvernement, une culture, une volonté de vivre ensemble, lui octroyant une souveraineté nationale, une légitimité, source et base de tous les  pouvoirs qui s’exercent en son nom, par ses représentants.
 Le droit international reconnait la légitimité de constitution étatique soit au monarque, éclairé ou de droit divin, à une  monarchie constitutionnelle, dans lesquels le peuple est ramené à l'état de sujet de sa majesté, alors que dans les systèmes de gouvernement de forme républicaine, le peuple est le seul dépositaire de la souveraineté :  russe, ukrainien, turc, tunisien, algérien, français, espagnol, …

Le droit international a institué, pour certains territoires, le système de mandat que la Société des Nations a imposé à certains pays dont la souveraineté se trouve suspendue au profit du pays mandataire, ancien colonisateur, souvent . Cette situation trouve son instauration consécutive aux conflits  d’appartenance contesté entre plusieurs communautés, divisées par la race, la religion, l’histoire, la culture, au sein d’un territoire  revendiqué, par deux forces antagoniques. Tel s’est trouvé le cas entre le peuple palestinien et israélien que la résolution des Nations Unies viendra consacrer la division du territoire entre ces deux communautés

Le protectorat imposé par la conquête militaire, de puissances souvent coloniales,  soumet des territoires et des régions à une situation de dépendance, accordant une souveraineté tronquée partagée entre la force dominatrice, d’exploitation et les populations autochtones, (les indigènes) souffrant d’une indigence de gouvernement,  de dépendance, souvent consécutive à la cessation de paiement de leurs dettes contractées auprès de forces étrangères étatiques ou bancaires, ne pouvant honorer leurs engagements.

La colonisation de peuplement, opérée par la substitution d’une nouvelle colonie au détriment des peuples d’origine, Australie, Nouvelle Zélande, l’Amérique du Nord et du Sud, souvent par l’extermination des populations indigènes considérées primitives : aborigènes. Le régime d’apartheid, en maintenant une juxtaposition raciale ou religieuse de population, que la couleur ou la religion divise.

L’idéologie a souvent formé un clivage au sein de la communauté internationale entre pays communistes, socialistes, marxistes, capitalistes, développés, sous-développés, industriels, agricoles, en voie de développement.

Les minorités religieuses, ethniques, les formations tribales : kurdes, yézidites, turkmène, druzes, arméniens, charcas, tabou, berbères, amazighs, bantous, ceux qui revendiquent une identité supranationale, un territoire, une entité politique régionale et internationale ne bénéficient pas d’un statut d’état  se trouvent en quête d’une identité supranationale(nationalisme arabe, prôné par Nasser en Egypte, le baâth syrien de Michel Aflak, le baâth irakien de Saddem Hussein). En RDC on ne dénombre pas moins de 400 tribus ainsi qu’au Yémen, en RP de Chine l’on ne compte pas moins de 2000 ethnies et minorités, que le pouvoir central tend à protéger.

La revendication identitaire, culturelle, de croyance, l’islamisme politique (la mouvance des frères musulmans) prônant le Califat, les différents chiismes,  le terrorisme activiste manipulé, formé de mercenaires à la solde de forces régionales, de diverses tendances et orientations hégémoniques, l’évolutionnisme (querelle sempiternelle entre les structures traditionnelles patriarcales et l'organisation moderne de la société), l’activisme idéologique secoue les bases d’entités nationales et questionne leur orientation et la couleur politique de leur formation, en tant que sujets du droit international  hypothèquant leur devenir, d'entité agissante.


Accorder une volonté, d’entité consciente, responsable, souveraine est une réduction abusive, que seuls les anarchistes peuvent en doter de personnalité.


Le peuple dans son ensemble ne peut vouloir, les volontés sont plurielles et ne peuvent souffrir l’agrégation, tout autant que la réduction, le fractionnement, la division qui ne peut que mettre en rangs de confrontations stériles, d’évaluations tronquées, d’estimation d’appréciation nécessairement subjectives d’interprétation.
La direction, la gestion et la conduite démocratique de l’action communautaire ne peut se concevoir rationnelle, objective et responsable sans une implication de participation, d’engagement de mobilisation d’énergies assumant la responsabilité de sanction de résultat, dont elle reste comptable.,
Tout affrontement, entre les intérêts en concurrence ne peut qu’annihiler et anéantir la résultante de l’action collective. L’arbitrage entre les priorités et les intérêts, nécessairement en compétition et en opposition sont à arrêter, conformément à une échelle de valeurs à arrêter par le peuple ou ses représentants, en rapport aux moyens mis en œuvre et une implication d'adhésion, et d'intéressement équitable à la distribution du produit compte tenu de la contribution de chaque partie, à leur réalisation.
Le sectarisme, le favoritisme, ainsi que le népotisme ne peuvent être que destructeurs de projets de mobilisation d’efforts, ne pouvant que diviser le peuple et monter ses composantes en opposition de confrontation au détriment de la solidarité nationale et l’invulnérabilité de la nation.