vendredi 11 janvier 2013

Intrigues et manigances : de Olfa Riahi à Nawaat, le sensationnel de la diversion.


Intrigues et manigances : le sensationnel de la diversion.

Le pouvoir et les affaires, un tandem qui ne peut vivre l’un sans l’autre. Lorsque Olfa Riahi a révélé sur les ondes les découvertes, qu’elle venait de coucher, sur son blog, sa spontanéité, sa motivation passionnée, font ressortir son noviciat, son innocence et le fait qu’elle se trouve manipulée, fait que son engagement affiché,  ne peut cacher.
Tout un monde sépare les théories des pratiques, les rapports annuels, successifs de la cour des comptes sont là pour en témoigner. Si la règle juridique est énoncée, dans ses rapports et les déviations de pratiques de gestion mentionnées, il en est pris acte sans pour autant faire suivre d’effets de sanction, le pouvoir discrétionnaire et l'opportunité  couvre la plupart.
L’application des normes réglementaires, si elles sont justes, juridiquement, ne sont quelques fois point conformes aux intérêts économiques et politiques du pays. Les dérogations sont là pour imprimer de conformité  plusieurs actions administratives.
Outre, le principe de la primauté des conventions internationales sur la loi interne, les Etats dérogent souvent à leur législation interne, dans le cadre des intérêts réciproques entre les Etats, dans les accords bilatéraux, c'est le principe de la réciprocité qui gouverne, la réalité de l'équilibre des avantages entre les pays.
Plusieurs actes et décisions politiques, économiques et sociaux en instituent le cadre légal de justification : amnistie, pouvoir discrétionnaire, dérogation, franchises, autorisations, exceptions et prérogatives de fonction ou de compétence  couvrent de légalité l’action.
Par ailleurs, le domaine des affaires comprend des pratiques de concurrence, d’alliances et d’intéressement qui peuvent s’apparenter, aux non initiés, à l’illégalité, à la limite de la licéité.
La divulgation par le site Nawaat d’informations délictuelles mettant en cause un homme d’affaires, dont la preuve est apportée par des milieux, qui se disent proches du pouvoir, laissent perplexe quant à leurs motivations et les tenants et aboutissants de leurs révélations, consécutives, très probablement, à leurs manœuvres et manipulations de l’homme d’affaires en question.
Outre l’implication d’un homme d’affaires dans leurs sombres projets d’imagination et leurs manigances qui pourraient engager leur responsabilité, il est classique de se poser la question : à qui profite le crime ? et au détriment de qui il est divulgué ?.
Il est évident que les révélations ne profitent certainement pas à l’homme d’affaires, tombé dans leur combine et dont l’intéressement matériel lui a été préjudiciable.
Le leurre de l’implication de milieux officiels est grossier, leur responsabilité ne peut toutefois être dégagée, l’incrimination de milieux de presse, de partis politiques, de personnalités politiques, de certaines organisations syndicales ou de la société civile, dont l’appel à l’élimination physique ou par l’instrumentalisation du subterfuge de « la loi pour la protection de la révolution », ainsi que pour l’assainissement du milieu des affaires, a laissé libre cours aux initiatives, rocambolesques, de groupes et de parties pour agir, de leur chef, dans ce sens.
Les milieux d’affaires concurrents à l’homme d’affaires en question ne peuvent être loin de l’implication dans cette question.
D’une pierre deux coups, l’engagement d’un organe de presse gênant, dans la divulgation de cette affaire, ne peut être qu’un guet-apens dans lequel se sont laissés piéger nos journalistes à la recherche du sensationnel et de la primauté dans la divulgation des informations, dans un domaine très sensible touchant à la sécurité du pays et sa stabilité politique et sociale.
La question de l’introduction clandestine d’armement, de par la proximité de la Libye et le développement de tout genre de trafic à nos frontières, la déclaration sans réserve de certains milieux de leur adhésion à l’esprit de la mouvance « jihadiste » terroriste Al Qaeda au Maghreb Arabe sont là pour confirmer la réalité de la menace.   
Les découvertes de camps d’entrainement et de dépôts d’armement sont là pour en témoigner de l’existence. Les déclarations de Abou Iyadh sur les possibilités du développement d’actions terroristes sur notre territoire, ne sont pas moins sans signaler une orientation de cette faction jihadiste, dans cette direction.
La divulgation de l’information sur l’implication d’un élément de l’Armée Nationale et son appartenance à cette mouvance,  qui se serait donné la mort au cours de son interrogatoire, avait semble-t-il la responsabilité du dépôt d’armement, dans la caserne de son affectation, ne peut être un cas isolé de l’activité de ces éléments. On ne peut que louer l’action de nos milieux sécuritaires pour la mater.
Il ne faut, toutefois, pas que l’arbre cache la forêt, restons vigilants, que ce soit au niveau sécuritaire ou populaire et de la société civile, nous sommes tous responsables de l’invulnérabilité et de la défense de notre pays.
La manipulation des foules, dans l’action politique, est une arme qu’aucun mouvement ne peut maitriser, elle ne peut aboutir qu’à la criminalité et l’attentation aux biens publics et privés, à la vie et la sécurité de nos concitoyens, seul l’ordre et le dialogue ainsi que l’action politique civique, sont à même de garantir la coexistence,  et le jeu démocratique, impliquant toutes les composantes de la société, de toutes les régions et sensibilités dans l'édification nationale.
Ne nous hasardons point dans le spectaculaire, et les théories du complot, à trop pêcher de naïveté, d’engagement primaire,  ne serait que préjudiciable à notre participation citoyenne, à notre action civique dans le respect de la légalité, base de la  cohésion sociale solidaire. Soyons confiants dans nos institutions, pour la construction de notre démocratie naissante, basée sur le respect mutuel, la liberté, le partenariat et non la suspicion nocive.