lundi 28 octobre 2013

La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri (suite 1) Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction de la langue arabe.

La pensée politique arabe (suite 1)
de Mohamed Abed Jabri.
Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction de la langue arabe.

Jabri, après avoir usé d’emprunts et « l’adaptation » des concepts, Khaldouniens synthétise son approche en choisissant malencontreusement, d’une façon aléatoire, le principe tautologique du phénomène sociologique, dans les sociétés non capitalistes, et l’unité infra et super structurelle, de ces sociétés ainsi que l’importance de la religion, des liens de parenté et d’une relative pondération de l’aspect économique, d’une société à l’autre et d’une époque historique à l’autre.
La référence à Ibn Khaldoun, dans les conclusions qu’il en a tiré, bien qu’elles nous rapprochent de notre patrimoine, ne justifie pas le consensus que nous observons facilement entre son approche tautologique du phénomène sociologique et son étude de cet aspect, dans son cadre général, la civilisation, l’affirmation du rôle du patriotisme ou du lien familial, du prêche religieux dans la construction de l’Etat et des Royaumes d’une part et ce que nous fournit la recherche occidentale moderne et de l’importance qu’elle accorde à cet aspect d’autre part.
Cependant, le retour à la référence d’Ibn Khaldoun se justifie avant tout par la situation sociale qui prévaut dans le monde arabe et dans d’autres pays et qui rend le sujet de l’appartenance tribale, le sectarisme, l’intégrisme religieux fanatique, légitime, souhaité et non décrié, comme ce fut le cas il y a seulement deux décennies.
S’il est vrai que l’analyse du présent nous dévoile les clés pour comprendre le passé, comme l’affirme Marx, il se trouve que le présent du monde arabe qui connait « le retour des frustrations » comme le tribalisme, le sectarisme, « le kharijisme » religieux nous offre les clés du passé si ce n’est les clés essentielles, qui nous remettent à Ibn Khaldoun du fait que ces conclusions qu’il a tiré de son époque, de sa riche expérience politique, qui lui a permis de découvrir les clés du passé, le passé de son présent qui lui ressemble comme l’eau que l’on recueille d’un cours d’eau sont les mêmes.
Jébri utilise cet instrument pour maitriser l’essence de l’histoire et de passer du temps au présent où se rencontrent le temps, le présent et le passé et se ressemblent…l’essence de l’histoire se dévoile sans événements ni des différences (tout est eau avant la création !), l’économie mercantile, le comportement tribal, l’extrémisme religieux.
Ainsi, les concepts Khaldouniens semblent se figer de prime abord au lieu de les formuler à travers une lecture critique de l’Exégèse(Muqaddima) en vue de la charger d’une force qui éclaire ; qui épuise tout ce qu’elle porte d’énergie en vue de faire bouger les concepts qui se trouvent transformés en marionnettes élastiques sans forme, sans borne, qui n’exprime que la haine et le mépris de certains intellectuels, à la religion et l’histoire et sa réduction dans les faits d’actions déviationnistes et de comportements despotiques au nom de la religion ou de la tradition. Ils déversent l’enfant avec l’eau de la baignoire.
L’on peut revenir à Ibn Khaldoun en vue de comprendre le présent et le passé mais la difficulté réside dans l’approche de Jébri des concepts Khaldouniens tout dabord et la possibilité d’éclairer par la méthodologie Khaldounienne l’histoire de l’Islam, notamment la période institutionnelle dont les événements sont relatés dans la doctrine puisée de la vie du prophète.


dimanche 27 octobre 2013

La pensée politique arabe de Mohamed Abed Jabri, Une lecture critique Nadhir Jahel. traduction de la langue arabe.


La pensée politique arabe
de Mohamed Abed Jabri
Une lecture critique
Nadhir Jahel.
« La tribu »  « le butin » « la croyance » trois mots et un nom qui a servi de miroir : Ibn Khaldoun.. j’ai lu l’ouvrage de Mohamed Abed Jabri «  la pensée politique arabe » trois fois recherchant  la sémantique méthodologique logique qu’il utilise pour l’apprendre  et m’enrichir. Je n’ai trouvé qu’un miroir déformant, qui déforme les lignes et qui défigure les images….et trois chapeaux d’apparence maghrébine mais qui se dilatent(s’étirent) : « la croyance » « le butin » et « la tribu » .
1.     Les notions dilatables(étirables)
Jabri commence son ouvrage par une lecture de la pensée occidentale moderne « pour emprunter » quelques notions qui sont de trois  : « l'inconscient politique », « l'imaginaire social » « le domaine politique »
La première notion, « l'inconscient politique », que Jabri  emprunte à «Régis Debray » et  qu’il n’utilise pas avec la même portée ni le même sens,  mais  dans la limite qu’impose (son sujet) qui est très différent du sujet traité par Debray : Debray rédigeait son livre en pensant à la société industrielle européenne, dans laquelle les relations sociales de type tribal et sectaire occupaient une position qui se trouve réellement en deçà de celles que tiennent les  relations économiques évoluées, les rapports de production.
Alors que dans nos sociétés arabes, anciennes et de nos jours,  la situation est presqu’à l’opposé complètement. Les relations sociales de type tribal et sectaire continuent d’occuper une position essentielle et franche dans la vie politique, alors que les relations économiques, les rapports de production, n’influent sur la société que d’une façon relative.
Ainsi, si la fonction de la notion de « inconscient politique » chez Debray est de démontrer ce qui est tribal et religieux dans le comportement politique, dans les sociétés européennes modernes, sa fonction, sera pour nous,  à l’opposé,  de démontrer ce qui est politique dans le comportement  religieux et le comportement tribal dans la société arabe ancienne et moderne(…..)
Aussi, l'inconscient politique, qui forme la pensée politique, ne doit pas être considéré  uniquement en tant que « religieux » et « tribal » qu’on manipule par les convictions religieuses et l’acharnement tribal(….),  ainsi, ce qui constitue la base ici c’est la conviction religieuse et non « le choix politique » ainsi l'inconscient politique pour nous ne se base pas toujours sur la religion, comme en Europe de nos jours au moins, selon Debray, mais l’endoctrinement religieux chez nous domine l'inconscient politique et le couvre, et c’est ce qui transparaît clairement à travers les chapitres de ce livre.
Ce qu’on comprend de ce texte c’est que l’endoctrinement religieux chez nous domine l'inconscient  politique et le couvre, que retient-on de cette assertion ? L’expression inconscient  politique pour Debray relève des accumulations comportementales du passé, et signifie quelque chose, même si c’est une appréciation, malgré les fortes réserves que l’on doive exprimer devant cet évolutionnisme brut, mais chez Jébri qu’est-ce qui domine quoi, ou pourquoi domine  un quelconque niveau de la réalité sur d’autres niveaux et « le politique » ainsi que « le religieux » n’ont connu, à son avis, aucune  différenciation ou  changement  réel, lui qui reprend avec Ibn Khaldoun : le passé ressemble à celui  qui pompe   l’eau de l’eau. Il est étonnant  de comprendre comment  quelqu’un utiliserait des notions « d’emprunt » qu’il « conjugue » avant d’utiliser !.
La deuxième notion « l’imaginaire social » il « l’emprunte » à Pierre Ansart qui à son tour l’emprunte à Max Weber (de celui qui possède au démuni)((من المالك إلى الهالك
(Par l'expression « imaginaire social », on désigne l'ensemble des représentations imaginaires propres à un groupe social : les mythes, les croyances cosmiques et religieuses, les utopies. On suppose que cet ensemble, générateur de significations, participe à la vie commune, aux pratiques sociales : ce sont ces liens, ces implications du symbolique dans les pratiques qui retiennent particulièrement l'attention des analystes du social).
De quelle façon  œuvre Jabri  en vue d’intégrer dans son milieu pour étayer son sujet  ? citation : « Notre imaginaire social arabe est l’édifice imaginaire plein de notre capital de réalisations, de victoires et de souffrances, et dans lequel se trouve un grand nombre de nos héros du passé comme Chanfari, Emrououl Kaies, Amr Ibn Kalthoum, Hatem Taâï, Aal Yesser, Omar Khattab, Khaled Ibn Oualid, Hussein et Omar Ibn Abdelaziz, Haroun Rachid, les milles et une nuit(…..), à côté des héros des temps présents….. » Ainsi s’opère l’intégration dans le milieu du concept. L’on remplace l’image de Saint Louis par Hussein et Lincoln par Ibn Abdelaziz….Ainsi les notions ne deviennent –elles pas des chapeau qu’on fait porter ou des représentations de la lampe magique d’Aladin ?!
La troisième «  le domaine politique » qui se trouve « enjolivé » entre parenthèses « qu’emprunte » Jabri de l’un des professeurs des sciences sociales Bertrand Badie « l’Etat importé, l’occidentalisation de l’ordre politique » qu’il critique pour affirmer qu’on n’a pas à construire une église en Islam pour qu’on l’abandonne en vue de favoriser le progrès de notre société et que Weber se trompe : « ainsi l’économie capitaliste se trouve redevable, dans une large mesure, à son apparition au protestantisme. Et si on retient la mesure inverse, comme c’est le cas pour Badie, se fondant sur la théorie de Weber, on imputerait la non apparition du capitalisme, dans le monde arabe et islamique, au fait qu’il n’ait pas connu une réforme religieuse du type que l’Europe a connu avec Luther, cette affirmation conditionne l’apparition du capitalisme à l’introduction de réformes de la religion du genre opéré par Luther et Calvin. Et ceci,  que d’aucun n’ait  affirmé, l’exemple du Japon contredit ce préjugé. Mais, il se trouve qu'on inverse l’affirmation en soutenant que la morale protestantiste n’a pas été la cause de l’esprit capitaliste et, qu’elle en a été la résultante de l’évolution économique dans un sens capitalistique.
L’on ne peut comprendre comment l’exemple du Japon contredit-il cette assertion, si le capitalisme au Japon est la résultante d’une intégration entre les valeurs capitalistiques qui sont nées en occident et les valeurs traditionnelles japonaises, même si l’on infirme l’affirmation de Weber, comment justifier la considération de la justesse de l’affirmation marxiste….l’on est en droit de nous poser la question si l’on devait analyser cette question, car Jabri ne manque pas d’affirmer que l’on ne peut distinguer dans les sociétés pré capitalistes entre les superstructures et les infrastructures et de là entre le religieux, l’économique et le politique : « l’une des caractéristiques de l’ordre capitalisme est qu’il rend la société dans laquelle il se développe se diviser en deux structures : une infrastructure ou la base économique dont l’industrie constitue l’ossature, et une superstructure formée par les organismes étatiques et ses institutions et l’idéologie qui s’y rattache. Alors que les sociétés, dans lesquelles la situation n’a pas évolué au « stade » du capitalisme ne connaissent pas cette différenciation entre les deux structures, mais ce qui prévaut c’est la confusion de leurs éléments qui font que la société forme l’image d’une construction totale unique. C’est la caractéristique des sociétés qui sont désignées sous l’appellation dans le jargon politique et social moderne «  les sociétés précapitalistes ». Sujet qui nécessite un examen approfondi…….
Ici, l’on découvre l’impossibilité du dialogue avec l’auteur et d’avouer notre incapacité, car comment prévaudrait la religion sur le politique et l’économique(le butin) Page 4 et il se confond avec le politique dans un autre § de la  même partie (les sociétés pré capitalistes).

(A suivre )