La Libye terroir
du terrorisme,
et des projets de
l’extrémisme religieux.
Pays pétrolier dont les ressources dépassent
amplement ses besoins intrinsèques, elle sera nécessairement tout autant au
centre de convoitises dans son espace géopolitique, que de contradiction
d'identité, de tiraillement entre des projets sociaux, ouverte sur le monde par
nécessité, et sur elle-même recroquevillée par fractures de ses appartenances
d'histoire. La Libye constitue une menace pour la stabilité des pays de
continuité territoriale : la Tunisie, l’Algérie, le Tchad, l’Egypte, et le
Soudan.
La prolifération des milices et
le chaos qui s’ensuivit de cette longue transition, de tiraillement et de
déchirement, menace le pays d’éclatement et le système social tribal à
l’atomisation propice à toutes les interventions et influences régionales et
internationales dont notamment les forces en concurrence charognards dépeçant un cadavre de leurs
ambitions et intérêts contradictoires au détriment de ce pays, déchiré entre des projets
« d’emprunt » transcendant la volonté et les intérêts de sa
population.
Trois espaces contiguës et
différents:
La Tripolitaine ouverte sur la
méditerranée et ses enjeux géostratégiques, le Fezzan et son ancrage dans
l'espace saharien, aux défis de projets d'une ethnie à la recherche d'un espace
d'affirmation d'identité, les Touareg, des peuplades de pays limitrophes, à
l'ambition de partager ses richesses et son territoire immense, aux projets
d'une nébuleuse tentaculaire hégémonique sur toute la région menaçant à la fois
leur stabilité que celle des valeurs de coexistence pacifique, en
instrumentalisant une pratique de course, la prise d'otages.
Espace de multiples commerces aux
confins du Sahara, licites et moins licites, touchant une région regorgeant de ressources
énergétiques névralgiques pour les pays de la région tout aussi bien qu'à celui
de toutes les puissances présentes et émergentes.
La Cyrénaïques plus ancrée dans son environnement
moyen-oriental, trait d'union entre l'Afrique profonde et une concurrence-alliance
entre une Egypte aux ambitions de continuité et de légitimité d'intérêt dans
cet espace et une Afrique profonde dans son appartenance et ses contradictions
d'attirances et de recherche d'identité et d'affirmation régionale et internationale,
entre l'Ogaden, le Soudan et le Tchad.
Les relations tuniso-libyennes,
espace de continuité et une contradiction de projets et d'intérêts exacerbés
par les concurrences régionales et internationales, une interaction sensible
sur la stabilité et le développement des deux parties, entre une ambition de
complémentarité et une réalité de suspicion réciproque, malgré des affinités
qu'un cheminement historique récent en a démontré l'interactivité.
Premier marché pour nos
exportations de biens, de services et d'entreprenariat, il a longtemps
constitué un point de transit de diverses activités de contrebande et une
plaque tournante d'un trafic triangulaire impliquant tout autant la Tunisie,
l'Algérie, la Libye que les pays limitrophes sud Sahariens.
La Tunisie a de tout temps perçu
sa stabilité liée à une relation pérenne avec les pays limitrophes, tout en
poursuivant une politique de coopération et d’entente, avec les pays voisins de
continuité territoriale, c’est dans ce cadre que sa diplomatie s’est dépensée
pour concrétiser le projet de construction maghrébine et de défense de ses
intérêts.
L'exubérance de richesse et les
projets en concurrence idéologiques extrémistes et de grandeur ne nous ont
jamais attirés, la Tunisie ayant agit en vue de tirer le meilleur parti
d'opportunités qui se présentaient dans son environnement.
De l'opposition viscérale à
l'occident et ses intérêts, la Libye doit sa "libération" à ses
"ennemis historiques", l'OTAN, les Etats Unis, la France et la Grande
Bretagne dont l'intervention déterminée marque autant leurs intérêts dans ses
richesses qu'une prise de revanche sur les plaies que le régime de Kadhafi leur
a causé, en vue de neutraliser ses capacités de nuisance, de mettre à nu son
territoire en désarmant sa défense, et en anéantissant ses capacités
militaires, d'installations de radars, de bases de lancement de missiles, de
chars, d'aviation, et des dépôts d'armement, craints chimiques et anti-aériens.
Les intérêts à court terme de
certaines parties qui profitent à vile prix du pétrole et du gaz libyen pour
placer des armes et soutenir des projets de division qui servent des forces
régionales et internationales hégémonistes ne peuvent porter qu’à plus de
souffrance pour ce pays et à une atomisation de son territoire et hypothéquant
son indépendance nationale et son développement.
En recherchant à assurer sa
survie, la Libye poursuivra une politique extérieure favorisant la concurrence
d'intérêts, que ce soit au niveau international que régional, son indépendance
ne pourrait être garantie qu'à ce prix.
Elle continuera à revendiquer son
identité Arabo-africaine et sera amenée à poursuivre une politique de voisinage
de balance entre l'ouverture et la suspicion, complexe de richesse énergétique
oblige.
Fer de lance de l'Union
Africaine, elle ne peut tourner le dos à ses ambitions de forger une
interdépendance de nécessité avec son
voisinage, renforçant sa capacité de survie et de développement.
La réalisation par la force de son changement et
l'exacerbation des contradictions internes et la fragilité de son voisinage
pourra porter les stratèges d'une stabilisation intérieure à porter l'intérêt
des groupes armés contradictoires à porter leurs projets et leurs ambitions à
ce milieu fragile.
Les forces en présence
comprennent les Touareg et leurs ambitions, les extrémistes religieux et leurs
projets, la nébuleuse régionale et ses visées, les richesses de la région Sahélo-saharienne
ainsi que les enjeux qui s'y développent ne sont pas là pour favoriser une
stabilité dont les ambitions contradictoires des pays de la région ne feront
qu'exacerber.
La question du Sahara Occidental
est là pour en démontrer la véracité ainsi
que la menace de complication dans la région.
L'engagement des Etats Unis, de
la France, de l'OTAN, que de la Chine et la Fédération de Russie sont tout
aussi bien une réalité démontrant l'intérêt croissant, dans cette région, que
nulle partie ne pourra démentir. De nouvelles forces régionales se trouvent
actuellement impliquées.
Une « implication planifiée »
de notre pays pour favoriser une solution nationale à la question, suivre l'évolution de la situation dans cette
région est à mettre en œuvre que ce soit sur le plan de l'intelligence que de
la coopération sécuritaire avec nos partenaires ainsi que par le moyen d’approche d’intelligence
des mouvements en présence d'autant que des éléments nationaux y sont enrôlés.
La projection ambitieuse d'une
unité de l'espace et de la nécessité de conjuguer les efforts pour en limiter
les dangers réels qui le menacent portera ses acteurs à la coordination de
leurs actions pour en tirer le meilleur parti aux moindres coûts, sans
s'attirer l'animosité et la suspicion des forces agissantes en compétition dans
cette région.
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