I
Le conformisme :
L'adaptation
de l'homme à son environnement conditionne, dans une large mesure, son
intégration, son adhésion et son acceptabilité en tant qu'élément d'un
ensemble cohérent, en interaction. L'image de l'unité, dans la diversité enrichissante,
et son implication devant refléter le mode social d'acception dominante que ce
soit sur le plan comportemental, d'apparence ou de convenance. Plusieurs cadres
déterminants en tracent les limites partant de l'ordre social prévalant.
1-L'ordre
social :
L'organisation
de la société partant de la famille, la position de l'individu, son rôle, son
statut, ses affinités définissent les rapports dans le groupe social.
La
hiérarchisation : tout groupe social répond à un ordre de compétence de
responsabilisation quant à son fonctionnement. La répartition des tâches répond
aux caractéristiques, aux qualifications et aux qualités des membres du groupe.
La
catégorisation fonctionnelle délimite le rôle de l'individu dans le groupe
social. Alors que l'identification marque la forme d'appartenance au niveau
familial et de partage de caractéristiques génétiques, d'alliances, de
dépendance ou d'engagement.
Les
statuts constituent les règles d'organisation et de fonctionnement,
d'appartenance et de sanction des groupes d'intérêt politique, économique,
social et commercial. L'adhésion au groupe en détermine les obligations
et les droits individuels et collectifs convenus ou contractuels de
fonctionnement du groupe. Des contraintes de compétence, de complémentarité
s'imposent, par nécessité, au groupe répondant à ses besoins spécifiques
soit d'une façon intrinsèque ou d'opportunités d'échanges liées aux
compétences, aux aptitudes et aux dotations en facteurs de production
disponibles.
La
centralité de l'autorité forme le ciment et la règle d'implication de l'ordre
au sein du groupe social. Autant la notion d'autorité est centrale pour la
survie du groupe, l'adhésion et la contrainte en constituent le moteur et le
ciment, sans lesquels le groupe se désintégré.
2- Les
échelles de valeur :
Le
conformisme s'attache à des échelles de valeurs du groupe participant à une
harmonie des rapports à l'intérieur du groupe social. Celles-ci diffèrent en
rapport à la dimension du groupe : familial, régional, national, sociétaire
et des différentes fonctions du groupe.
La
cohérence entre les membres du groupe est une condition de sa survie, de sa
perpétuation. La solidarité entre les membres du groupe dépend des interactions
de climat des rapports allant de l'entente, la concurrence, jusqu'aux conflits.
Les
compétences et l'expertise constituent une base de valeur dans les domaines des
sciences appliquées. Les différents savoirs ne présentent pas moins d'autres
échelles de valeurs spécialisées.
Alors que
les prouesses physiques et mentales s'appliquent à l'engagement dans un groupe
d'implication personnelle ou collective tel que le domaine sportif et des
différentes qualités qui s'y attachent de force ou intellectuelle se basant sur
la réflexion, la mémoire, la déduction et l'imagination.
La
bravoure, le don de soi, la générosité, l'équité, l'honnêteté, la probité, la
beauté, la force constituent des repères de valeurs nécessaires selon le
domaine correspondant.
La
créativité est de tout apport dans les domaines artistiques et de maîtrise
technique et scientifique formant la valeur d'appréciation de l'implication de
l'individu dans le groupe.
3- Les
sanctions et récompenses :
L'intégration
et l'identification de l'individu au groupe s'opèrent par
l'adhésion à l'ordre social et ses échelles de valeurs.
L'inadaptation
occasionne des tensions préjudiciables à l'élément et au groupe ne permettant
ni l'émancipation individuelle ni la réalisation des objectifs du groupe et sa
cohésion.
Les
tensions d'adaptation peuvent aboutir à la maîtrise
des différences par le groupe, dans la marge de tolérance à son
maintien.
Elle peut
conduire également, en cas de tensions préjudiciables au bon fonctionnement du
groupe soit à la sanction de l'écart ou au bannissement de l'élément inadapté,
si les mesures de motivation restent inopérantes, la dissolution du groupe
sanctionne une rupture de cohésion de solidarité (voir la dissolution de
l'URSS, consécutive à des éléments internes et la conjugaison de pressions de
contingence historique). L'un des éléments de motivation se trouve les
récompenses.
L'émancipation
de l'individu et du groupe sanctionne son adaptation. La réalisation des
aspirations individuelles et de groupe conforte son statut et forme un ciment
pour sa survie et son développement.
4- La
valorisation : appréciation, dépréciation :
La
cohésion du groupe participe à la réalisation de l'appréciation de l'action de
ses membres et de l'activité qui en émane. Par contre, toute contre
performance résultant de l'inadaptation et des tensions au sein du groupe ne
peut qu'entrainer une dépréciation des éléments du groupe préjudiciable à ses
éléments comme au groupe, pris dans son ensemble. La dépréciation peut
intéresser soit l'ordre social établi, soit les différentes échelles de
valeurs.
Les contre
performances peuvent impliquer l'ordre, auquel cas, une réadaptation est
nécessaire pour permettre au groupe d'améliorer sa perception et son
fonctionnement.
La
confrontation de différents ordres sociaux occasionne une réévaluation
systémique et catégorielle d'adaptation aux meilleures perceptions et
rendements.
Les
échelles de valeurs accompagnent souvent les ordres sociaux différents les
engageant dans une réadaptation continue conforme aux règles d'évolution des
groupes, tendant à pérenniser les plus dominants d'influence et d'acceptation.
5- La
déformation ou l'anticonformisme :
La
déformation constitue un conformisme d'opposition que ce soit à l'ordre
social ou aux échelles de valeurs. L'anticonformisme est un système de
transformation de remise en question, de doute, de destruction de l'ordre ante
qui peut être créatif et engendrer le développement, et le changement, ne
s'accommodant guère du conformisme et aux cadres prévalant. Les mutations
sociales, politiques, scientifiques et comportementales accompagnent des
mouvements violents qui s'impliquent dans cette mouvance. La régression peut
sanctionner ce processus en cas de dominance de l'esprit de négation et
l'absence de création. La remise en question n'aurait, dans ce cas, aucun effet
de traction de progrès, mais plutôt de rétractation, régressif.
II
L'intégration : l'adhésion, l'ouverture.
1-
l'appropriation des valeurs:
Si les
membres d'un groupe portent une identité, ses dimensions sont plus complexes :
d'appartenance régionale, nationale, d'idées, de convictions et de projection
de valeur.
Les
dimensions maghrébine, africaine, arabe, musulmane, méditerranéenne de la
Tunisie, prise pour exemple, et ses racines de civilisation multiples à
l'image des différents strates de son histoire, sa civilisation
multimillénaire, vandale, numide, arabe, carthaginoise, romaine, espagnole,
ottomane, française.
Les
vagues d'immigration de son histoire contemporaine de russes, de grecques,
d'algériens, de Libye, de marocains, de négro-africains, les rémanences des
vagues de conquérants qui ont franchi ses terres, ne serait-ce que pendant la
seconde guerre mondiale, ont impliqué des allemands, des italiens, des anglais,
des américains, des maltais et autres qui forment la vague de fond de notre
identité que l'on ne peut occulter, réduire.
L'adhésion
et l'appropriation de la Tunisie de son histoire multimillénaire ne peut que
renforcer sa marque d'ouverture, de tolérance, de diversité et son approche
humaniste.
2- La
conscience d'appartenance :
2.1-L'autorité : ne peut
s'exercer que dans un cadre organisationnel constitutionnel et légal, légitime
de formation, limité d'attributions et par le contrôle.
Tout en
délimitant les règles du fonctionnement, et en monopolisant l'usage de la
contrainte, l'autorité implique le consensus populaire.
Tout
groupe social porte une multitude de centres d'intérêts dont la protection, le
partage, le développement et la défense ne peut être assurée que dans le cadre
d'une autorité dominante de contrainte ou représentative d'adhésion, de
contribution, d'organisation, et d'arbitrage.
L'autorité,
d'un régime démocratique, ne peut s'exercer que dans le cadre d'institutions de
contrôle, d'évaluation et de sanction de son action.
La
séparation entre les fonctions d'ordonnateur et de comptable forme la base de
l'ordre de gestion des ressources et des finances publiques qui peut garantir
la probité et la bonne gestion de l'autorité.
Plusieurs
formes d'autorités prévalent allant des bases démocratiques aux organisations
despotiques. Le degré d'implication de la souveraineté du peuple conditionne
l'exercice de l'autorité entre ces deux extrêmes.
2.2-La
volonté :
L'adhésion
au projet du groupe dans toutes ses dimensions, l'implication dans son
fonctionnement, la contribution à sa réalisation et la défense de son cadre
forme le ciment de l'engagement populaire à la cohésion et la solidarité au
sein du groupe.
2.3-Le
cadre d'exercice des libertés:
La morale
et les valeurs universelles se placent au cœur de l'action du groupe dans
le respect du cadre légal prévalant, de ses traditions, et des libertés de
croyances, de religions, d'expression et d'association de ses membres.
2.4-L'influence
:
Fait
appel aux sens, l'intelligence, la conscience, et s'applique par la
persuasion, l'imitation ainsi que la contrainte. Véhiculée par plusieurs
supports: la parole, l'écrit, l'image, l'exemple, les valeurs, la suggestion,
l'insinuation, celle-ci opère dans un milieu de pression relationnel familial,
parental, de groupe, ou d'un ensemble constitué de limite d'espace et
d'obligation conventionnelle.
Les
idées, principal moyen d'influence, ont souvent pavé la voie pour la diffusion
des dogmes politiques et sociaux : le nazisme, le socialisme, le communisme, le
capitalisme, l'esclavagisme, le racisme sont des formes de son expression; la
hiérarchisation des valeurs se concluant par leur relativisation, la dominance
des unes, leur coexistence ou leur élimination.
Des
techniques de communication et les moyens de diffusion participent de plus en
plus à la vulgarisation, le rayonnement et la dissémination des idées et des
modes de vie.
Presse,
télévision, radio, internet tout contribue à la libre circulation de nouvelles
normes, de nouvelles formes comportementales, d'organisation politique,
économique, sociale, éducationnelle, culturelle...
Les
limites d'influence sont de plus en plus repoussées par l'évolution des
sciences de l'information et de la communication instrumentalisée pour servir
l'individu et le groupe social, tout en le manipulant.
III
L'insoumission
Plusieurs
formes de résistance entravent la participation au groupe d'intérêt considéré,
dont la plus fréquente se trouve la défiance, l’opposition et la rébellion ; la contradiction,
l'inadaptation et l'incompréhension atypiques ne constituent pas moins des
entraves à la participation et à l'adhésion à l'action du groupe et au partage
de ses valeurs.
La
symbolique d’insoumission : la révolte populaire.
L’émergence
du printemps arabe constitua un temps fort de l’expression d’insoumission, au
départ ce fut la manifestation d’un
laissé pour compte de la société, contre la marginalisation et la mise à
l’écart d’une large frange de la population qui a poussé un marchand ambulant à
s’immoler, et de donner par ce geste ainsi le feu de départ de la révolution du
printemps arabe.
Les
manifestations d’insoumission ont touché les domaines de la symbolique allant
des signes de souveraineté nationale, le drapeau, pour atteindre les
manifestations de jeunes filles, qui bravant la loi et la morale, exhibent leur
corps dénudé en signe de protestation.
Les corps
organisés de l’Etat symboles de l’autorité à savoir les forces de l’ordre et
les corps constitués ont été la première cible des manifestations. Ainsi, les
postes de police, de la garde nationale, et les centres du pouvoir local et
régional se trouvent-ils en première ligne la cible de la vindicte populaire.
Les
autorités qui symbolisent le pouvoir ont été pris également pour cible d’une
protestation de jet de pierre, lors d’une manifestation commémorative du
déclenchement de la révolution à Sidi Bouzid, le président provisoire de la
république, le président de l’assemblée nationale constituante ainsi que les
autorités centrales et locales ont été pris à parti lors de cette
manifestation.
La
cléricalisation du débat d’opinion par la confusion entre le politique et le
religieux porte le débat public du registre civil à celui des convictions et
des croyances, et la sanction de l’insoumission de la répression légale et
réglementaire aux procès d’autodafé religieux d’hérésie et d’apostasie.
IV Le
dialogue et la concertation
La
réceptivité : est l'élément central du dialogue et de la concertation, l'esprit
d'exclusion, de clan, de parti, de dogme, de race, de classe, de tribu, de
région, de nation forme un cloisonnement de positionnement, qui n'implique
l'autre que dans une relation de concurrence, d'influence et de dominance.
La
spécialisation et l'expertise délimitent la communicabilité au sein des
groupes de compétences, un jargon spécifique détermine le domaine intéressé.
L'expression
de communication peut avoir plusieurs supports, visuels, sensoriels, matériels
et immatériels et se développe compte tenu de moyens techniques spécifiques aux
espaces et aux distances.
La
fiabilité de l'interlocuteur: est l'un des éléments conditionnant la
réceptivité et la communicabilité, la suspicion et la méfiance entravant
souvent le dialogue et la concertation notamment entre des unités et des
groupes en concurrence ou en opposition.
La
compétence de spécialisation détermine l'efficience, l'ascendant et le
degré d'influence de l'orateur. L'interaction, la cohérence, la
compétence, et la spécialisation déterminent les limites des
possibilités d'échange d'information et de conseil.
V La
confrontation
La
participation implique à la base la communication, la confrontation des idées,
celle-ci ne peut exclure l’opposition des intérêts, et la concurrence, à savoir
d’affronter son action à celle de
l’autre. Les moyens de confrontation peuvent être licites, répondant aux
règles de conduite sociale, ou illicites, contrevenant aux normes de
communication, biaisées. La loi, les usages et les coutumes fixent les normes
de concurrence, et les sanctionnent en cas de dépassement ou d’écart,
engendrant des conflits répréhensibles.
L'opposition, le sectarisme, l’irrédentisme, le
cloisonnement, la mobilisation, le dogmatisme, l'idéologie, et les
convictions ont souvent constitué des facteurs entravant le dialogue et
favorisant plus la concurrence et les belligérances, l’exclusion de l’autre plutôt que la
concertation et les échanges (les guerres et les rebellions en sont l'une des
illustrations, et l'expression des antagonismes irréductibles d'intérêt et de
portée agressive).
La
confrontation peut prendre plusieurs formes : allant de la simple argumentation
dialectale, à l'affrontement, avec des moyens plus ou moins légitimes partant
de la critique, l’insinuation, par les différents moyens et supports de
communication et d'action, qui poussée à
l’extrême peut atteindre des actions illégitimes, condamnables, tombant sous la
coupe des sanctions réglementaires et légales
dont notamment : le dénigrement, l’insulte, la dilapidation, l’injure,
le parjure, alors que les conflits opposent plus qu’ils ne confrontent les
parties intéressées.
La
confrontation : constitue un instrument
de prédilection de l’exercice de la pratique démocratique, de la formation de
l’opinion et l’un des outils de rétablissement de la vérité, d’un fait
juridique, scientifique, politique, social, d’histoire et de projection de
projets valorisant le libre choix citoyen.
Les
courants de pensées politiques, économiques et sociaux s’appuient sur l’apport
d’organisation, comme de meneurs d’opinions individuels ou de groupes
partageant les mêmes idées.
Les
frontières sont constamment repoussées, les notions d’Etat, de Nation, de pays,
d’Unions, évoluent. L’opinion ainsi que la majorité dominante se déplacent
d’une orientation à l’autre. L’alternance caractérise les régimes
démocratiques, l’ordre prévaut au changement de direction, aux modes de
pouvoirs. La confrontation de projets de société, de programmes économiques et
de couverture sociale forment des instruments déterminants dans les choix
d’adhésion à une orientation.
Les
domaines de confrontation couvrent tous les domaines d’implication
communautaire sociale, ils s’inscrivent dans un cheminement de construction de
l’opinion s’appuyant sur plusieurs supports : le discours, les débats, les
publications, les média, ….
La
confrontation électorale
Dans les
formes de gouvernement démocratiques, l’organisation de la vie politique repose
sur la compétition principalement entre des partis politiques prenant pour base
de ralliement : une orientation idéologique, des choix de société. Les
mouvements populaires de résistance à l’occupant, pour la conquête du pouvoir,
pour la réalisation d’idéaux partagés forment une plateforme pour le lancement
de partis politiques.
L’adhésion
à un projet de programme de gouvernement peut constituer un facteur de
mobilisation pour la formation d’un groupe, d’une organisation de la société
civile, pour une action politique d’une entité de partage de valeurs communes.
Dynamique
de formation de l’opinion :
Les
campagnes électorales visent à convaincre l’opinion pour appuyer un parti, une
candidature à une instance élective locale, communale, nationale, régionale,
syndicale, professionnelle, de représentation et de direction d’une
organisation au niveau international.
Une
véritable compétition caractérise le processus de détermination du choix et de
la formation de l’opinion dominante majoritaire en faveur d’une certaine
orientation, d’une candidature.
Alors que
la réglementation en fixe les cadres d’organisation de la confrontation
plusieurs techniques de communication favorisent la formation des choix de
l’opinion.
L’ascendant
d’autorité moral, matériel, psychologique, physique, de hiérarchie, constituent des facteurs favorisant les orientations d’opinion
légitimes, d’autres moyens peuvent biaiser le résultat de la confrontation et
constituer des manœuvres frauduleuses illégales, répréhensibles tel que la
subordination de témoins, les faux témoignages.
1.L’opposition
constitue l’un des moyens de défense légitime qui intéresse l’action juridique, politique, ou
sociale. Tout pouvoir ne peut être contenu, limité, que par un contre pouvoir, une opposition. Si
la vie politique est organisée en pouvoirs complémentaires, dont la séparation,
assure l’équilibre politique et social national. Les partis politiques, basés
sur la libre adhésion de leurs membres, à des principes, une ligne de conduite,
ses activités intéressent, la vie politique et sociale du pays impliquant ses
adhérents et le domaine public en général. L’action dans ce cadre est régie par
la loi et les convenances, qui fixent les limites ainsi que les droits et
obligations de ses membres.
2. Le sectarisme : Larousse
définit en tant que personne sectaire, "un sujet social qui par
intolérance ou étroitesse d’esprit, se
refuse à admettre les opinions différentes de celle qu’il professe". Les groupes confessionnels et religieux, les partis politiques en portent souvent les
germes et les caractéristiques. Les partis politiques d’obédience islamiste,
ont engendré une mouvance d’exclusion plutôt que d’union, d'antagonisme que de
rassemblement. Ainsi, a-t-il été fait
cas, dans la pratique quotidienne de séparation et de division de la société en
modernistes et traditionnalistes, entre laïcs et islamistes.
3. L’irrédentisme : si le nationalisme implique l’attachement à
la notion de nation, l’irrédentisme se réfère aux particularismes portant des revendications territoriales qui
dépassent le cadre national, les révolutions du printemps arabe ont mis à l’avant
des aspirations supranationales de revendication de souveraineté
supranationale, portant l'action au niveau de l’espace de croyance à savoir le
monde islamique, en se projetant dans l'utopie du khalifa islamique portant
menace à la coexistence des nations en se prévalant de revendiquer la
reconnaissance à leurs seules croyances.
4. La
mobilisation : l’organisation sociale en groupes d’intérêt, en partis politiques, ou en unités
d’action se réalise à travers la
mobilisation, autour d’idées, de personnes
de corps constitués, d’ensembles poursuivant des objectifs communs, une action
déterminée pour atteindre les buts tracés et l’accomplissement de la raison
politique, économique, sociale, éducationnelle, culturelle ou sportive visée.
La
révolution a nécessité l’embrigadement de masses survoltées, dont le seul
ciment mobilisateur se trouva, le renversement des pouvoirs constitués et
l’attentation aux institutions publiques
et privées représentant l’ordre et l’autorité : la police, la gendarmerie, les
tribunaux, les banques, les commerces, les municipalités, les différentes recettes d’impôt.
5.Le
dogmatisme : spéculatif d’idées a
constitué la toile de fond de la révolution du printemps arabe, partant de
revendications sociales d’équité et d’exigence d’égalité, le discours
dogmatique a été à la base des relents de confrontation et de conflits,
dérisoires.
6.L’idéologie
: les partis politiques, en Tunisie n’ont eu, dans la majorité des cas et
circonstances, que des bases idéologiques d’emprunt, nationalisme arabe avec
toutes ses variantes baathiste, nassériens, bourguibistes, communistes,
socialistes, sans emprise historique de formation et de développement nationale
à l’exception du bourguibisme. Ils constituent des spéculations de clivages de
domination et de mobilisation de courants de formation autour de personnes et
des particularismes plus de groupes que d’idées.
7. Les
convictions : sociales, politiques et de croyance, divisent plus qu’ils ne
mobilisent et portent au développement de conflits plutôt qu’à la confrontation
civile des idées et la concertation.
8.Le
chauvinisme : caractérise le comportement des différents groupes formés
dogmatiques, idéologiques de conviction ou de sensibilité de croyance, et ne
porte pas au dialogue qui favorise la sédition et la perpétuation du chaos et des conflits.
9.Le
nationalisme : ciment de l’action politique, a subit les contrecoups de la
remise en question nationale, d’autant que les tenants et aboutissants de
mouvements, qui ont pris naissance à la
faveur de la remise en question de l’ordre ante, trouve ses ramifications et
ses manipulateurs, en dehors du cadre national et s’intègrent dans des desseins
régionaux et de forces exogènes au
domaine de leur application nationale.
10.Le
tribalisme : Dépassé par la construction nationale et le recouvrement de
l’indépendance des pays de la région, s’est trouvé exacerbé par la
confrontation et les conflits qui opposent les différents groupes sociaux que
les intérêts sectaires et de mobilisation ont acculé à retrouver leur base
d’identité primaire, la tribu ou même l’appartenance de consanguinité.
11.
L’anti sémitisme : parmi les antagonismes exacerbés par la révolution fut
notamment le développement de mouvements, de groupes fondamentalistes
extrémistes, à la faveur de l’élection d’une majorité islamiste, à l’Assemblée
Nationale Constituante favorisa le développement de l’antisémitisme et la
surenchère contre nos valeurs de coexistence et de nos concitoyens de
confession religieuse autre que musulmane.
12. Le
racisme : les revendications identitaires des minorités nationales ont mis à
profit la remise en question nationale pour affirmer leur différence et leur
droit à la reconnaissance de leur particularisme et de leurs intérêts
communautaires à un traitement favorisant positivement ces minorités, à leur assurer leurs droits citoyens d’affirmation
de leur particularité, qu’ils soient de minorité religieuse, de couleur ou
d’origine dont notamment les amazighs.
13. La
religion : facteur national d’union et de rencontre de la majorité de la
population s’est trouvée au centre d’une revendication sectaire de manipulation
de la part de minorités partisanes se réclamant de la majorité qui conjuguée à
l’apparition de plusieurs groupes en concurrence portant plusieurs
particularismes de revendication identitaire et de référence politique et
sociale.
VI
La création :
La
participation est l'une des formes d'implication citoyenne de l'individu
caractérisant l'organisation démocratique du groupe, alors que la création est
le fait de contributeurs de talent, touchant tous les domaines des arts, de la
culture, des sciences et des techniques qui concernent les besoins matériels,
spirituels et vitaux du groupe.
Le
design, la mode en sont l'une de ses expressions.
L'évolution
et le développement dépendent largement de la création de biens,
services, normes, concepts et de leurs applications diverses.
Si les
découvertes ouvrent la voie pour lever le voile sur l'une des forces que recèle
la nature, le développement des applications est intimement lié à la création.
Ainsi, la découverte du laser a ouvert la voie à plusieurs applications allant
des domaines de la chirurgie en médecine à l'armement. Il en est de même des
différentes sources d'énergie solaire, éolienne, nucléaire, électrique. Les
domaines de l'audiovisuel, de l'automobile, de l'électroménager sont là pour
concrétiser l'ouverture illimitée de la création au service de l'homme et
de son épanouissement et pour contribuer à l'amélioration du cadre de vie et de
travail à l'intérieur du groupe social.
VII La
participation
Un projet
commun de conscience, d'idées, de création, de commerce. Un intérêt
commun de rencontre, positif (de finalité constructive) ou négatif (antisocial,
de destruction), le partage, le don, la réception, la
communication, l'implication, l'adhésion sociale: économique, politique, culturelle,
de civilisation, humanitaire sont au centre de la
question de la participation.
Les
révolutions du printemps arabe ont mis à nu les dissensions, les divergences,
les frictions, l'explosion sociale que le défaut de participation et de
communication a engendré aux niveaux social et national, les antagonismes
d'intérêts ne forment pas moins la toile de fond de ces revendications de
liberté, dignité, travail ont fait éclater des manifestations sociales et
matérielles sectaires et corporatistes dévaluant la portée morale du
soulèvement.
Une plus
grande implication citoyenne reste le cœur de la responsabilisation collective
par le dialogue, les échanges, la participation.
Le régime
républicain se base sur le principe de la souveraineté du peuple, de même que,
dans une certaine mesure, dans les monarchies constitutionnelles, qui
ambitionnent à marquer leur organisation par l'adhésion la plus large possible
du peuple.
L'assujettissement
du peuple, par l'artifice de la souveraineté nationale, dans le concert des
nations et la notion de gouvernement central dépositaire de la volonté
nationale, en tant que pouvoir exécutif, de la direction du pays et de ses
organes, en gestion personnifiée et despotique, en l'absence du dialogue et de
la concertation, ainsi que la représentation parlementaire à mono dominance,
sans contre pouvoir ni organes de contrôle, ne peut conduire qu'à l'abus de
pouvoir, l'absolutisme et la dictature.
La crise
de pouvoir remet à l'avant la question de la participation populaire et la
nécessité de concilier le principe central définissant la gestion
démocratique comme étant "le gouvernement du peuple, par le peuple, au
service du peuple", place la question de la participation au cœur de la
préoccupation de la démocratisation du système et de la mise en évidence de son
corollaire au niveau du statut social du peuple la citoyenneté.
La
souveraineté populaire ne pourrait être conçue que par le placement du citoyen
au centre du pouvoir devant assurer ses besoins et conforter son statut, le
servir, considérant le peuple en tant que moteur et finalité du pouvoir.
La
participation implique le citoyen dans la gestion commune, sociale de la cité.
Au niveau politique, les citoyens sont organisés en partis politiques, et en
plusieurs organisations de la société civile.
Autant la
communauté appelle la mise à contribution citoyenne, sa valorisation, sa
formation, son éducation, l'amélioration de ses conditions de logement,
d'alimentation, de santé, de dignité, la protection de ses droits et intérêts
sont gérés dans le cadre de programmes mettant à contribution le citoyen, dans
leur définition, leur application, leur contrôle, leur gestion, leur ajustement
et révision, ainsi que leur développement.
A cette
fin, l'information du citoyen occupe une place de choix dans le système.
L'organisation de la société visant l'élargissement de la contribution
citoyenne appelle le développement des cadres de participation et d'expression
de ses membres.
La
formation de compétences spécialisées et de maitrise dans tous les domaines est
le moyen de leur implication dans le développement des programmes spécifiques
de gestion de la cité.
Le
développement des moyens de communication et d'échanges, les techniques de
participation seront au centre des préoccupations pour une plus grande
mobilisation citoyenne.
Les
cadres de participation permettront d'améliorer la responsabilisation citoyenne
face aux systèmes représentatifs mandataires, par le suivi et le contrôle,
appelant une plus grande ouverture et un dialogue permanent constructif.
L'implication
citoyenne dans tous les domaines par l'élargissement de la participation engage
la responsabilisation de toute la communauté quant aux résultats de l'action,
permettront une révision et un ajustement des programmes développés et d'éviter
la remise en question brusques, par la rébellion, des organes de représentation
classiques.
Le
système de participation devrait engager une représentativité institutionnelle
plus souple permettant la remise en question non seulement des programmes mais
également des équipes chargées de leur mise en œuvre et la possibilité de leur
remplacement si nécessaire.
Le
système de rotation et de réduction au cadre annuel des mandats représentatifs
des instances exécutives et de direction législative(le système de votation et
de participation Suisse en présente un exemple), tout en développant les moyens
et organes de contrôle spécifiques de spécialisation, donnera une plus grande
efficacité et efficience à l'intervention citoyenne, la participation
valorisante du membre et de la communauté en l'impliquant dans la gestion et le
développement de sa Cité, sa pérennité.
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