Ils ont pavé la voie au repos
de leur âme, apaisant nos consciences éprouvées, par l'enfer des
combats menés d'intérêt, sous le subterfuge de fausses causes, arborant tantôt la bannière d'idéaux, quelques fois de convictions sectaires, souvent d'interprétation de croyances étriquées, erronées, d'idéologies plus d'emprunt que de réalité sociale vécue, marqués plus de
fanatisme, et de fétichisme, ainsi que de valeurs de vanité démesurée, humblement modeste devant la grandeur
de leur haut degré d'altruisme, de leur ultime sacrifice payé de leur vie.
Au champ de l'honneur, ils ont assuré leur haut mérite national, et couronné l'auréole de leur vie, pleinement accomplie, d'actions rejaillissant de fierté sur leur nation reconnaissante, leur
tribu, leur famille, leur région, leur pays, les siens, les valeurs
qui les élèvent à l'apothéose de la gloire hautement méritée.
Contre la tyrannie Ali Ben
Ghedahem lance la résistance au dédoublement de la Mejba, instaurée
par Mustapha Khaznadar; Manoubi Ben Ali Khadhraoui dit Jarjar, parmi les manifestants insurgés
s'opposant à la volonté de l'occupant d'immatriculer au profit de la municipalité de la ville de Tunis du Djellaz, et ses projets,
pour faire passer une voie ferrée et une route par le cimetière, sera guillotiné
le 26 octobre 1912 sur la place publique à Bab Saadoun pour son rôle
dans ces événements; la grève générale et les manifestations
d'avril 1938 débordent sur une confrontation qui fait plusieurs
victimes. La voie des sacrifices se prolonge du passé de résistants
à la cause de l'indépendance, Farhat Hached, Hédi Chaker, et le
cortège de l'honneur se prolonge dans la lutte pour la libération
du joug colonial.
Le cortège des martyrs se
poursuit, dans la lutte imposée au pays pour éradiquer le terrorisme et le fanatisme, comptant de vaillants soldats et des forces de sécurité dont Socrate Charni, Nizar Mkacher, et nos soldats
tombés, pris dans une embuscade de traitres à la nation au Mont Chaanbi et tout au long du territoire national luttant pour
sauvegarder l'indépendance de desseins de confréries attentant à la souveraineté
nationale.
Chokri Belaid et Mohamed Brahmi,
tombent victimes du fanatisme et des combattants des ténèbres. Si
les entreprises macabres pour le pouvoir et le modèle de société a
marqué une trêve, c'est grâce au dialogue qui nous offre un répit
d'une paix sociale durement retrouvée par une approche patiente et
lente qui vit les protagonistes antagoniques passer de l'état de
confrontation à l'ouverture progressive, mais mûrement réfléchie
de la nécessité du compromis.
Les convictions et les approches
d'engagement passionné et de choix fondamentaux de finalité de projet social, restent
diamétralement opposés, les conflits latents ne pointent pas moins
à l'horizon, malgré l'adoption d'une constitution que les juristes
estiment d'avant garde, mais dont la compréhension reste tributaire d'interprétations appelant l'arbitrage
des instances compétentes spécialisées, à former, nouvellement
institutionnalisées.
Tant que la vie politique reste
d'approche partisane d'alliances de formations à base idéologique,
d'orientation économique et sociale différente, si celle-ci ne
faisait pas cas d'une conception théologique, pouvant engendrer un blocage
de processus de décision aux niveaux local, régional, national que
l'instauration du pouvoir local risque de compromettre le
fonctionnement, décentralisé, en querelles d'arbitrages et de choix
de programmes et de priorités que la participation citoyenne rendra
encore plus complexe, notamment compte tenu de la concentration des
compétences et du financement, au niveau central.
Toute décentralisation du
financement du développement posera la question de l'unité de
l'état. L'esprit de sacrifices de nos martyrs devrait présider et
s'imposer aux uns et aux autres, appelés à consentir de douloureuses mais combien nécessaires concessions pour faire
valoir l'intérêt national, notre indépendance et la solidarité
agissante entre les régions, les catégories sociales et les
générations pour assurer un avenir serein d'engagement républicain de
participation partagée aux efforts et au bénéfice de ses fruits,
équitablement et en donnant à chacun selon sa contribution à
l'effort commun.
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