Le chantre national de la liberté, Aboulkassim Chabbi, l'a clamé, dans sa "volonté d'être" : "le Destin ne peut que se plier à la volonté du peuple", "à la nuit succède le jour", et "les chaînes de la tyrannie ne peuvent que se rompre".
Les foules qui scandaient : emploi, liberté, dignité nationale, et que "le peuple veut abattre le pouvoir", ce slogan expression d'un comportement de foule, en protestation, n'était nullement, le fond de sa revendication, l'unanimité du peuple encore moins une revendication assumée pour rompre l'ordre politique et social, il ne formulait qu'une quête, pour le rétablissement d'un ordre de droit et d'équité sociale.
Loin s'en faut pour constituer un programme d'action, d'un nouvel ordre constitutionnel, politique, économique et social.
La
notion de peuple porte une charge d’appartenance communautaire, se rattachant à
un territoire, un gouvernement, constituant une nation. Historiquement celle-ci a eu quelques fois une connotation
de croyance, religieuse : le peuple juif. Souvent un
déterminant de formation nationale, le rattache à un territoire, un
gouvernement, une culture, une volonté de vivre ensemble, lui octroyant une
souveraineté nationale, une légitimité, source et base de tous les pouvoirs qui s’exercent en son nom, par ses représentants.
Le droit international reconnait la
légitimité de constitution étatique soit au monarque, éclairé ou de droit divin, à une monarchie constitutionnelle, dans lesquels le
peuple est ramené à l'état de sujet de sa majesté, alors que dans les systèmes de
gouvernement de forme républicaine, le peuple est le seul dépositaire de la souveraineté :
russe, ukrainien, turc, tunisien,
algérien, français, espagnol, …
Le droit
international a institué, pour certains territoires, le système de mandat que
la Société des Nations a imposé à certains pays dont la souveraineté se trouve suspendue
au profit du pays mandataire, ancien colonisateur, souvent . Cette situation trouve son instauration consécutive
aux conflits d’appartenance contesté entre plusieurs communautés,
divisées par la race, la religion, l’histoire, la culture, au sein d’un
territoire revendiqué, par deux forces antagoniques. Tel s’est trouvé le cas entre le peuple
palestinien et israélien que la résolution des Nations Unies viendra consacrer
la division du territoire entre ces deux communautés
Le
protectorat imposé par la conquête militaire, de puissances souvent coloniales,
soumet des territoires et des régions à
une situation de dépendance, accordant une souveraineté tronquée partagée entre
la force dominatrice, d’exploitation et les populations autochtones, (les indigènes)
souffrant d’une indigence de gouvernement, de dépendance, souvent consécutive à la cessation
de paiement de leurs dettes contractées auprès de forces étrangères étatiques ou bancaires, ne pouvant honorer leurs engagements.
La
colonisation de peuplement, opérée par la substitution d’une nouvelle colonie
au détriment des peuples d’origine, Australie, Nouvelle Zélande,
l’Amérique du Nord et du Sud, souvent par l’extermination des populations
indigènes considérées primitives : aborigènes. Le régime d’apartheid, en maintenant
une juxtaposition raciale ou religieuse de population, que la couleur ou la
religion divise.
L’idéologie
a souvent formé un clivage au sein de la communauté internationale entre pays
communistes, socialistes, marxistes, capitalistes, développés, sous-développés,
industriels, agricoles, en voie de développement.
Les
minorités religieuses, ethniques, les formations tribales : kurdes, yézidites, turkmène, druzes, arméniens, charcas, tabou, berbères, amazighs, bantous, ceux qui revendiquent
une identité supranationale, un territoire, une entité politique régionale
et internationale ne bénéficient pas d’un statut d’état se
trouvent en quête d’une identité supranationale(nationalisme arabe, prôné par Nasser
en Egypte, le baâth syrien de Michel Aflak, le baâth irakien de Saddem Hussein).
En RDC on ne dénombre pas moins de 400 tribus ainsi qu’au Yémen, en RP de Chine
l’on ne compte pas moins de 2000 ethnies et minorités, que le pouvoir central tend à protéger.
La
revendication identitaire, culturelle, de croyance, l’islamisme politique (la
mouvance des frères musulmans) prônant le Califat, les différents chiismes, le terrorisme activiste manipulé, formé de mercenaires
à la solde de forces régionales, de diverses tendances et orientations
hégémoniques, l’évolutionnisme (querelle sempiternelle
entre les structures traditionnelles patriarcales et l'organisation moderne de la société), l’activisme idéologique secoue les bases d’entités
nationales et questionne leur orientation et la couleur politique de leur
formation, en tant que sujets du droit international hypothèquant leur
devenir, d'entité agissante.
Accorder une volonté, d’entité consciente, responsable, souveraine est
une réduction abusive, que seuls les anarchistes peuvent en doter de personnalité.
Le peuple dans son ensemble ne peut vouloir, les volontés sont plurielles et ne peuvent souffrir l’agrégation, tout autant que la réduction, le fractionnement, la division qui ne peut que mettre en rangs de confrontations stériles, d’évaluations tronquées, d’estimation d’appréciation nécessairement subjectives d’interprétation.
La direction, la gestion et la conduite démocratique de l’action communautaire ne peut se concevoir rationnelle, objective et responsable sans une implication de participation, d’engagement de mobilisation d’énergies assumant la responsabilité de sanction de résultat, dont elle reste comptable.,
Tout affrontement, entre les intérêts en concurrence ne peut qu’annihiler et anéantir la résultante de l’action collective. L’arbitrage entre les priorités et les intérêts, nécessairement en compétition et en opposition sont à arrêter, conformément à une échelle de valeurs à arrêter par le peuple ou ses représentants, en rapport aux moyens mis en œuvre et une implication d'adhésion, et d'intéressement équitable à la distribution du produit compte tenu de la contribution de chaque partie, à leur réalisation.
Le sectarisme, le favoritisme, ainsi que le népotisme ne peuvent être que destructeurs de projets de mobilisation d’efforts, ne pouvant que diviser le peuple et monter ses composantes en opposition de confrontation au détriment de la solidarité nationale et l’invulnérabilité de la nation.